Le gras, c'est la vie
Pondu le 12 septembre 2008
Le gros problème des sociétés capitalistes ou en passe de l’être, c’est que le confort apporte des tas de déviances bizarres, comme l’obligation pour certaines de zapper sur France 3 le soir un peu après 20h1 ou de manger énormément et très gras juste parce que c’est bon.
L’obésité étant une cause de souci permanente chez les nutritionnistes2 et le milieu de la mode, il était bien normal que je me penche sur le sujet, bien que n’ayant aucun intérèt particulier envers les nutritionnistes et ressentant un vague mépris envers le milieu de la mode (qui me le rend bien en m’ignorant superbement).
La source de l’obésité, c’est le gras. Enfin là je résume, mais en gros c’est ça. Alors comment se fait-il que le gras soit omniprésent dans notre société alors que personne n’en veut ? Qui s’amuse à mettre du gras partout pour nous faire grossir ?
Il serait facile d’accuser les lobbies des salles de fitness, de la parapharmacie, des produits minceur et des chaînes de télé-achat, sauf qu’ils ne font que profiter d’une situation déjà bien en place. Le vrai et sournois coupable se cache ailleurs, et nous allons donc plonger au coeur du gras, pour un article suitant de vérité adipeuse3.
Tout d’abord, il faut savoir que le gras ne coûte rien alors qu’il apporte un goût plus agréable dans n’importe quel plat ou aliment où on l’ajoute. Le gras d’un point de vue économique, c’est le nouvel eldorado de l’alimentaire. Ce sont ces fameuses lipides, qui font pleurer n’importe quel mannequin de mode juste à leur évocation et qui font vendre par wagons entiers les magazines féminins à la fin du printemps. Il est reconnu mondialement que c’est du gras pur qui est utilisé en charcuterie, donc le procédé existe à la vue de tous !
La production de graisse est assez aisée et peut provenir de milieux variés : animal, végétal, clinique de liposuccion, les sources ne manquent pas. Un litre de graisse coûte en moyenne 0,09$ à produire, alors qu’il est revendu pas loin de 0,20$ à l’industrie alimentaire4, ce qui en fait un business extrêmement rentable. Le magnat et numéro 1 du gras aux Etats-Unis, Tom Badwin, a fait fortune dans les années 60 en començant à revendre le gras provenant des restes de boucherie à l’industrie du cosmétique pour faire des rouges à lèvres. Aujourd’hui sa fortune est estimée à un montant beaucoup trop élevé pour que je puisse l’appréhender et donc vous le retranscrire, mais sachez que cet homme est scandaleusement riche.
Le gras étant peu cher à l’achat et apportant une réelle valeur gustative (environ 43% de valeur ajoutée d’après le National Fat Addictive Institut), les différents intervenants de l’industrie agro-alimentaire ont vite vu tout l’intérèt qu’ils pouvaient en tirer. Ainsi, au lieu d’être contraints d’élaborer des saveurs recherchées et onéreuses à mettre en oeuvre, ils saupoudrent n’importe quoi avec du gras ou du sucre et le tour est joué, ça se vend comme des beignets.
Les moyens de lutter contre ce complot économique sont souvent voués à l’échec5, mais il existe au moins une solution pas chère et qui ne demande quasiment aucun sacrifice : si comme moi vous êtes affublé(e) de quelques bourrelés disgracieux, ne foncez pas à la clinique la plus proche pour vous les faire enlever, vous risqueriez de les retrouver en accompagnement la prochaine fois que vous irez à McDo.
Et de toute façon, le gras c’est la vie.
Ne comptez pas sur moi pour vous donner le titre du programme diffusé, ni le nom de la personne que je visais et qui se reconnaîtra aisément. ↩
Sauf quand ils ont affaire à Frangine, dont la quête incessante pour prendre du poids vous sera peut-être un jour relatée ici, mais probablement pas. ↩
Ceci est la plus grosse introduction que j’ai réalisé dans toutes mes notes. ↩
Bien entendu, ces chiffres sont complètement fantaisistes, vous êtes prévenus. ↩
Comme tout combat en faveur de l’équité dans le monde d’ailleurs, la faute aux combattants qui font tout pour qu’on ne les prenne pas au sérieux. ↩