Pixel mort

Pondu le 4 août 2021 - 0 commentaires

Pas de jolie fille dénudée cette fois-ci, mais une nouvelle pondue en lisant cette quote de DansTonChat.com.

Pixel mort

Jour 1

Ça a commencé il y a deux semaines, mais ça pourrait dater d’encore avant. Un pixel blanc, sur mon écran d’ordinateur à la maison. Un seul pixel, dans le quart supérieur de l’écran.

Sur un écran, on parle de pixel mort dans deux cas : soit il ne s’allume pas, soit reste allumé sur une couleur fixe. Dans mon cas, ce pixel mort est blanc.

Non en fait, il n’est pas tout à fait blanc. Pas gris, pas crème non plus. Un espèce de blanc très légèrement jauni. Et il est là, sur mon super écran haut de gamme qui n’est évidemment plus sous garantie depuis un mois seulement.

Bon après c’est juste un pixel, je peux faire abstraction. J’ai eu pendant des années un vieil écran avec des pixels morts dessus, je m’y étais habitué.

Jour 6

Le samedi, j’aime bien jouer aux jeux vidéo pour commencer la journée. C’est un peu mon petit plaisir du weekend, je suis dans ma bulle, ça me détend.

J’allume mon PC, l’écran du mot de passe apparaît. Avec ce foutu pixel mort, évidemment.

Sauf que… il n’est plus au même endroit non ? Il est toujours à gauche, mais il est un peu descendu. Non, je ne suis sans doute pas bien réveillé. Et puis ça ne va pas me gâcher ma journée.

Jour 7

Ce matin j’ai voulu vérifier un truc sur Internet. J’allume mon PC, et… le pixel est encore descendu. il était en haut de l’écran, il est presque au centre à présent. Cette fois j’en suis sûr, ce pixel a bougé.

Je suis informaticien depuis vingt ans, je n’ai jamais vu ça. Personne n’a jamais vu ça, des pixels morts qui se déplacent. Ce n’est peut-être pas un problème matériel alors… Un virus à l’ancienne peut-être, une mauvaise blague d’un type qui a fait ça pour s’amuser ?

Je passe la journée à tout vérifier, tout nettoyer. J’ai redémarré plein de fois mon PC, et ce foutu pixel mort se voit dès le démarrage, ce n’est donc pas un virus classique ayant infecté Windows.

C’est peut-être dans le firmware de l’écran, ce petit logiciel interne qui sert à régler l’affichage ? Ah, il y a justement une mise à jour pour mon écran. Je l’installe… Oui, il a disparu !

Ah ah, c’est qui le plus fort ? Victoire par KO !

Jour 12

Un pixel blanc est apparu sur mon écran au travail. Le même pixel blanc sale que j’avais chez moi, au même endroit. Je n’ose pas le montrer à mes collègues, j’ai peur que ce soit une hallucination. Ce n’est pas possible, mon écran au travail n’est pas de la même marque, et lui ne se met pas à jour.

Je passe la journée à chercher sur Internet des cas similaires au mien, c’est peut-être un type qui s’amuse à cibler quelqu’un pour lui réclamer de l’argent, ou par pur sadisme. Les gens sont tellement tordus…

Jour 15

Je n’ai rien trouvé sur Internet. Il y a bien des cas qui ressemblent à ça, mais il s’est trouvé finalement que c’était juste l’écran qui flanchait petit à petit, ce qui donnait l’impression que les pixels morts se déplaçaient. Mais aucun cas de piratage ou de virus qui permettrait d’afficher à volonté un pixel blanc sur n’importe quel écran.

Le pixel blanc sale est réapparu sur mon écran à la maison.

Jour 17

Ce matin, alors que je montrais quelque chose à un de mes collègues sur mon écran, il me dit : « Hé t’as vu, t’as un pixel blanc sur ton écran, ça te gêne pas ? ». Si si, ça me gêne. Je ne vois même que lui. Je le remarque tout le temps, même sur un fond blanc vu qu’il n’est pas tout à fait blanc justement.

Je ne dors pas très bien la nuit, et j’ai du mal à me concentrer au boulot à cause de ce simple tout petit pixel mort. Mais au moins ce n’est pas une hallucination puisque mes collègues peuvent le voir. Quelque part, ça me soulage.

Jour 23

Il a grossi. Hier un autre pixel mort est apparu à côté du premier, et cet après-midi ils sont quatre. Quatre pixels, ce n’est pas non plus intravaillable, c’est juste très inconfortable.

Maintenant qu’il y en a plus, je vois bien qu’ils ne sont pas blancs. La couleur ressemble à celle d’un gros bouton d’acné énorme, un blanc dégueulasse.

Je formate mon poste, je le réinstalle complètement. Les pixels blancs ne sont plus là. Je suis soulagé, bien plus que je ne l’aurai cru.

Jour 25

Le pixel mort est réapparu en haut à gauche. Je demande à mon responsable si je peux changer d’écran.

Jour 26

Mon responsable a donné son accord, j’ai remplacé mon écran par un modèle tout neuf et plus grand. Pas de problème d’affichage, tout va bien. Je pense qu’en suis débarrassé cette fois. C’est dingue cette histoire quand même.

Jour 29

les pixels morts sont revenus sur mon nouvel écran de boulot.

Ils sont là, au centre à gauche de l’écran, à me narguer. Pile au centre, j’arriverai sans doute à les ignorer, mais comme ils sont légèrement décalés sur la gauche, c’est insupportable. Je ne dis rien à mes collègues, ils vont me prendre pour un fou.

Jour 32

J’ai informé mon responsable, en lui parlant de mon PC de bureau et de celui chez moi. Au début il a cru que je me foutais de lui, mais les pixels morts sont bien là.

Il a essayé les mêmes manips que j’ai déjà fait dix fois, sans plus de succès. Tant pis, je vais faire avec.

je dors à nouveau très mal, je suis irritable.

Jour 36

On est lundi. J’aime mon travail, donc je n’ai pas d’à priori négatif sur les lundis. Mais là, je dois me forcer pour aller au boulot. J’arrive souvent dans les premiers sur les cinq personnes qui travaillent dans le même bureau que moi. D’habitude j’apprécie ça, mais là je regrette de ne pas pouvoir être distrait par ce qui se passe autour de moi.

D’autres pixels morts sont apparus. Il y en a maintenant une bonne dizaine. J’ai une tâche blanche bien visible sur mon écran. Je ne sais plus trop quoi faire là.

Un de mes collègues arrivé tôt lui aussi a une idée brillante : et si j’essayais de brancher un autre écran en plus du mien ? Comme mon poste supporte le multi-écran, je branche mon ancien écran à côté du nouveau.

Ouf, pas de taches sur celui que je viens de rajouter. Je peux donc travailler sur un seul écran pendant que l’autre affiche ces pixels dégueulasses.

Jour 37

J’ai fini par mettre un post-it sur l’écran pour masquer les pixels morts. J’avais l’impression qu’ils m’observaient, ça devient n’importe quoi cette histoire.

Jour 40

Alors que la semaine ne s’est pas trop mal passée, je m’apprête à partir en weekend. Je finis d’écrire de la documentation technique, je sauvegarde et… Non, je dois rêver… Un pixel pas tout à fait blanc est apparu sur mon deuxième écran. En haut à gauche. Je le vois même sous Word alors que la page est blanche.

J’éteins précipitamment mon poste et je pars rapidement.

Jour 43

Nouvelle semaine, nouveau lundi. Ce putain de pixel mort est toujours là. Et il a déjà commencé à migrer vers le centre de l’écran.

J’enlève le post-it de l’autre écran : la tache a encore grandi. Les pixels morts ne forment pas une tâche ronde, elle est légèrement allongée. Et la couleur semble légèrement différente au centre, elle a pris une teinte légèrement grise, moins lumineuse.

Mes collègues pensent à un virus eux aussi. Mais quand je leur explique dans le détail tout ce que j’ai déjà fait pour résoudre ce problème, ils n’ont pas plus d’explication que moi.

Jour 45

Comme ça fait des jours que je dors très mal, j’ai une tête de déterré. Mon responsable me conseille d’aller voir un médecin sans tarder.

Je prends ma journée, et j’appelle mon médecin. J’ai du bol, il a une place libre pour ce soir.

Jour 57

Après une semaine d’arrêt, je me sens bien mieux. Je n’ai bien sûr pas tout dit à mon médecin, mais il a bien vu que ça n’allait pas vu qu’il m’a donné des cachetons pour mieux dormir. Moi qui ne prends même pas de Doliprane quand j’ai mal à la tête, je me suis jeté dessus.

Je retourne au boulot la boule au ventre. Me voilà devant mon ordinateur éteint. Et je n’ai aucune envie de l’allumer. Je voudrais être le plus loin possible de cet écran.

J’appuie sur le bouton, le PC démarre. Et les tâches sont là, sur les deux écrans. Elles ont encore grossi, je ne peux même plus m’en servir.

Un de mes collègues récupère un vieil écran dans un coin, et on le branche à la place de ceux que j’avais. Les taches ont disparu. Je met un fond d’écran sombre exprès, pour bien vérifier qu’aucun pixel blanc ne s’affiche. Mon collègue vérifie en même temps que moi, je n’ai plus confiance dans ce que je vois.

Puis sous nos yeux, un pixel mort apparaît. Un seul, en haut à gauche. Et il commence à se déplacer vers le centre. Lentement, avec obstination.

Mon collègue n’en croit pas ses yeux, il n’arrive pas à détacher le regarde de ce foutu pixel qui migre vers le centre de l’écran. J’arrache la prise de courant et je me mets à pleurer.

Jour 58

Je suis rentré chez moi hier après l’incident.

Mon collègue a fini par rallumer le poste en présence de tous les gens qui travaillent dans le bureau. Ils ont bien vu le pixel mort, mais celui-ci n’a pas semblé se déplacer. Mes autres collègues ne savent pas trop quoi en penser. Que moi j’hallucine passe encore, mais que mon collègue aussi… Ça fait beaucoup.

Jour 59

Tout mon bureau est en mode enquêteur. Je suis revenu au boulot, on est tous derrière mon écran pour essayer de comprendre.

J’allume le PC. Le pixel mort est bien visible. Et lentement, il recommence à bouger. On a tous le regard fixé sur cette tache presque blanche, sur le mouvement improbable de ce petit pixel cassé.

Chacun lance des hypothèses, tente des manipulations, on formate le poste, tout ce que j’ai fait déjà plein de fois. Sans plus de succès. Le pixel mort a déjà commencé à contaminer ses voisins, la tache s’agrandit.

Mon responsable me donne un ordinateur portable qui était en test en disant que peut-être que le formatage ne suffit pas. Certains virus sont en effet capables de réinfecter un poste même après qu’il ait été remis à zéro.

Mais en moins d’un quart d’heure, le pixel mort apparaît sur mon nouveau poste.

Personne ne sait plus quoi faire, mais il apparaît clairement que je ne dois plus me servir d’un ordinateur. Pour un informaticien, ça va être compliqué. Je rentre chez moi.

Arrivé à la maison, je consulte machinalement mes mails sur mon smartphone. Je le lâche en poussant un cri : là, en haut à gauche, un pixel blanc est apparu.

Jour 60

Je suis à nouveau arrêté par le médecin. J’ai fini par lui parler de mon problème. C’est un bon médecin, il n’a rien laissé paraître. Je lui ai donné le numéro de mon boulot, pour qu’il contacte mes collègues en cas de besoin.

Je n’ose plus toucher à tout ce qui a un écran, même la télé.

Jour 65

Le médecin m’a rappelé. Il pensait soit à un problème oculaire, soit à un problème psychiatrique. Mais après avoir appelé mes collègues qui ont confirmé mon histoire, il s’est carrément déplacé jusqu’à mon travail pour constater de lui-même le problème.

Cette histoire l’intrigue au plus au point et il est comme un gosse devant un tour de magie, mais j’ai du mal à partager son enthousiasme. Il me demande si je suis d’accord pour passer quelques tests. Bien sûr que je suis d’accord, je ferai n’importe quoi pour que ça s’arrête.

Sur mon smartphone, la grosse tache blanchâtre a envahi la moitié de l’écran.

Jour 73

Mon médecin a pris sa journée pour m’accompagner. Mon problème semble beaucoup l’amuser. Pas moi, c’est un peu mon métier qui est en jeu. Et puis se passer de tout ce qui a un écran de nos jours…

On me fait faire des tests d’effort, on regarde ma vue, on me met devant un ordinateur qui sans surprise de ma part affiche un pixel mort au bout de deux minutes.

On me met devant un deuxième ordinateur : pareil. Un type émet l’hypothèse d’une perturbation magnétique de ma part, mais ils n’ont pas l’équipement pour faire des tests. Il faudrait m’envoyer dans un labo de recherche, avec des équipements plus pointus.

Mon médecin doit connaître pas mal de gens dans ce domaine, puisqu’après quelques coups de fil de sa part, il m’annonce que je dois me rendre dans un labo sur Paris.

Génial… Je note le rendez-vous sur un agenda papier, ça fait déjà deux smartphones dont je bousille l’écran en essayant de m’en servir.

Jour 85

Les mecs sont des pointures, ça se sent. Contrairement à ce que je pensais, la plupart de ces chercheurs n’ont pas une dégaine de savants fous, ils sont tout à fait normaux. Moi qui adore les clichés, je suis presque déçu.

Par contre ils ne trouvent aucune cause plausible à mon problème. Ils m’ont fait asseoir devant une dizaine de postes informatiques, en filmant le tout. Chaque fois les pixels morts sont apparus en haut à gauche, se sont déplacés et ont contaminé les pixels d’à côté jusqu’à ce que l’écran soit entièrement blanc sale/gris.

Je passe une batterie impressionnante de tests, pour vérifier des hypothèses de plus en plus farfelues. Non, rien ne semble clocher chez moi.

En attendant je ne peux plus travailler. Je suis en congé longue maladie, mais ça ne pourra pas durer indéfiniment.

Jour 102

Un de mes collègues vient de m’appeler. Un pixel mort blanchâtre est apparu sur son écran, ça ne l’amuse pas du tout.

Jour 175

Ça fait maintenant un mois que le phénomène des « pixels zombies », comme les ont appelé les médias, constitue l’essentiel de l’actualité. Le nombre de gens qui contaminent les écrans est en augmentation constante, comme un virus extrêmement contagieux. On recense des centaines de milliers de cas partout dans le monde, et on parle déjà d’une récession monstre, de la chute de la bourse, de la fin du monde.

Je n’ai pas approché d’un écran depuis des mois maintenant. J’ai déménagé, j’ai coupé tous les ponts avec mon ancienne vie. Mes nouveaux voisins ne me connaissent que comme le gars un peu bizarre venu jouer au maraîcher dans leur campagne profonde.

Je vais bien.

Je connais personnellement Chuck Norris, vite je commente !


La tyrannie des photos d’enfants

Pondu le 8 mars 2018 - 0 commentaires

Comme ça fait bien longtemps que je n’avais rien mis sur ce blog, il me fallait un sujet choc pour faire un retour en force : nous allons donc parler aujourd’hui du scandale international qui pousse les gens à vouloir qu’on mette la photo de ses enfants sur son bureau et sur son téléphone portable.

Lors d’un dîner récent, les collègues de Petite Paupiette1 (je l’appelle comme je veux, c’est mon blog), qui est entre autres la personne qui partage mon lit et la mère de mes enfants, m’ont fait remarquer que mon fond d’écran de portable constituait en une succession de jolies paires de fesses. Ce qui ne m’a pas vraiment surpris, puisque que comme c’est mon portable j’étais déjà vaguement au courant de ce que j’avais mis en fond d’écran.

Ne cliquez pas sur cette paire de fesses, ça déverrouillerait votre smartphone

Comme je me doute que vous vouliez un exemple…

 

Plus tard à son travail, les collègues de Petite Paupiette sont revenues vers elle en lui demandant si ça la dérangeait pas quand même (elle a dit non, c’est pour ça que je l’aime. Enfin pas que pour ça non plus) et pourquoi diantre n’avais-je pas comme tout papa qui se respecte la photo de mes sales gosses charmants bambins en fond d’écran ?

Ce qui m’a poussé à me demander : mais d’où vient cette obligation sociale de devoir s’auto-rappeler qu’on a des enfants en les affichant systématiquement sous notre nez, surtout dans les lieux où ils ne peuvent pas sévir ?

J’ai pour cela interrogé plusieurs personnes. Comme je ne suis pas journaliste, je n’ai ni anonymisé mes sources, ni vérifié mes infos. Vous êtes prévenus.

J’ai d’abord rencontré Martine, 55 ans environ, beaucoup trop maquillée et dont l’accoutrement était un poil trop aguicheur pour son âge.

Dric : Bonjour Martine, je constate que vous avez des photos de vos enfants sur votre téléphone, pourriez-vous m’en dire un peu plus sur ce qui vous pousse à les exposer en permanence à votre vue. Vous ne vivez que pour eux ?2

Martine : Pardon ? Non mais pas du tout voyons, ce n’est pas pour moi mais pour mes clients !

Dric : Vos clients ?

Martine : Oui, regardez cette petite blonde là avec ses boucles, elle est toute fraîche. Elle vous intéresse ? On a une tarification à la nuit et un programme de fidélité.

Dric : Vous n’auriez pas en un peu plus vieux ? Du genre majeures ? Parce que là ça m’intéresserait et… merde, j’ai laissé tourner l’enregistreur. Mais comment on coupe ce truc ? Krgzl…

Ce premier interlocuteur étant assez peu dans la norme, j’ai pu interpeller un papa nommé Boris qui allait sans aucun doute m’en apprendre un peu plus. Comme c’était à un meeting de l’Amicale Communiste des gens Contestataires, j’ai opté pour le tututement réglementaire.

Dric : Camarade Boris, dis-moi donc pourquoi tu affiches tes enfants sur ton téléphone, sur ton bureau, et même sur ton t-shirt avec cette mention « Meilleur papa du monde » ?

Camarade Boris : Je m’appelle Jean-Kevin, pas Boris. Et bien c’est pour euh… les avoir tout le temps près de moi et… je les aime de tout mon coeur, euh… ils sont toute ma vie !

Dric : Camarade Boris, tu me sembles bien mal à l’aise. Allons, détends-toi mon vieux, ils ne sont pas là, ta femme non plus. Respire un bon coup et dis-moi tout.

Camarade Boris : Raaah je craque, j’en peux plus. C’est ma femme, elle m’oblige, c’est insupportable ! Je n’ai aucun répit, ils sont partout. En plus ils sont infects, je n’arrive pas à les tenir, je vais fuguer en Sibérie ! Arrrrgh ! Ah, et je m’appelle Jean-Kevin au fait.

Dric : Dis donc, c’est qui la dame juste derrière toi avec les quatre enfants ? Elle a pas l’air contente dis donc. Ouch, vous avez une sacrée droite Madame, si je peux me permettre. Votre mari a perdu deux dents d’un coup.

Profitant d’un chant marxiste entamé spontanément par la foule, j’ai pu m’enfuir avant de subir le même sort que ce pauvre Boris.

Il ne m’a pas fallu bien longtemps en cherchant sur Internet pour tomber sur CandyBoy1972, avec qui j’ai pu échanger via messagerie instantanée sur le sujet.

Dric : Mais alors toi tu as tout le temps la photo de tes enfants sur toi ? Mais pourquoi ?

CandyMan1972 : Je les trouve si beaux, j’ai envie de leur faire des papouilles tout le temps.

Dric : Mais t’as pas envie d’être autre chose qu’un papa des fois ?

CandyMan1972 : Un papa ? Mais je ne suis pas p… Oh ! Euh… Si, je suis papa, j’aime les… MES, j’aime MES enfants !

FBI : Don’t move motherfucker, we know where you are hiding ! (Traduction : Ne bougez pas monsieur, nous sommes les Toum-Toum de New York, vous savez, ceux qui sont une unité spéciale pour les victimes et tout.)3

Dric : Monsieur FBI ? Mais c’est pas une conversation privée normalement ? Tu les connais CandyTruc ?

CandyMan1972 : Oh merde, ils m’ont repéré !

Erreur : Connexion perdue.

Dric : Hé, y a encore quelqu’un ? Ça marche ce truc ?

Heureusement que je m’étais connecté sur l’ordinateur du voisin, sinon j’aurai encore pris une amende d’Hadopi ou un truc du genre.

Bref. Après ces interviews édifiantes, voilà ma conclusion : Les gens qui se sentent le besoin de mettre en permanence la photos de leur progéniture sous leurs yeux sont soit dérangés du bulbe, soit louches, soit les deux.

Et en plus c’est dangereux : imaginez que vous soyez pris en otage par un psychopathe. Le gars vous pique votre portable, voit la photo de vos enfants et du coup veut les tuer. Bravo, vous les avez mis en danger par votre inconscience !

Alors que moi avec mes paires de fesses je ne mets personne en danger. Parce qu’il est assez rare de reconnaître quelqu’un juste d’après ses fesses, ça demande d’être sacrément physionomiste pour ça.

Autre exemple : vous êtes au bureau et tout à coup votre conjoint déboule avec les enfants qu’il (Le conjoint donc, qui peut tout à fait être une femme – mais comme conjoint est du genre neutre, et qu’en français le neutre est masculin, on dit « il ») devait garder mais à cause d’une fuite d’eau (la troisième ce mois-ci quand même) il a dû appeler le voisin super sexy pour qu’il vienne réparer d’urgence avec sa grosse clé, et donc il vous les refile malgré vos protestations.

Voilà le topo : vous êtes au boulot, vous avez donc du travail, et vous voilà avec deux à trois enfants dans les pattes. Comme tout être humain qui se respecte, vous allez finir par leur demander gentiment d’aller semer l’anarchie et la dévastation un peu plus loin, si possible hors de portée de la totalité de vos sens (ouïe, odorat, vue, toucher. Bon le goût je vois pas, mais ça peut éventuellement inclure votre 6è sens).

Dix minutes plus tard voilà que le directeur se pointe très rouge et très en colère (les deux étant liés à priori) en tenant vos marmots par la peau du cou. Et en exigeant très fort des explications sur pourquoi des enfants se retrouvent dans son entreprise, enfants qui au passage ont trouvé le moyen de dessiner sur des rapports super importants, qui ont également joué avec les ordinateurs en effaçant la totalité des fichiers de la boîte, et dont l’un d’entre eux a apparemment déféqué sur le siège en cuir très confortable du directeur.

Bien évidemment, vous tentez instantanément de passer pour une fougère mais votre plan échoue. Pourquoi ? Parce que vous avez beau être extrêmement convaincant en tant que fougère, vous avez quand même la photo de ces petites pestes qui trône en gros sur votre bureau.

Vous êtes virés. Votre conjoint finit par emménager chez le voisin sexy. Vous avez toujours vos enfants dans les pattes puisqu’ils habitent juste à côté. La seule bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a plus de fuite d’eau chez vous.

Alors j’entends déjà des langues de serpent dire que j’aime pas mes enfants (Petite Paupiette me le dit régulièrement. Bien sûr c’est de l’humour, haha. Ha-ha. Non non, ça ne m’affecte pas du tout, penses-tu.). Je me suis donc rendu à l’Association pour la Science et l’Enfonçage de Portes Ouvertes pour leur demander si l’amour porté à ses enfants augmentait à partir du moment où on les avait systématiquement sous les yeux ? Et vice-versa bien entendu.

On m’a répondu que oui, bien sûr. Qu’il fallait être un monstre sans cœur pour prétendre le contraire, et que la preuve c’est qu’Hitler lui-même n’avait pas de photo de ses enfants sur son smartphone et que c’est pour ça qu’il avait été aussi méchant avec les gens.

J’ai eu beau prétexter que je n’étais pas qu’un papa et qu’en tant qu’individu ayant une volonté propre j’avais droit parfois d’avoir d’autre préoccupations4 que mes enfants, et que ne pas avoir de photos d’eux ne faisait pas de moi un père moins aimant, j’ai été copieusement hué et on m’a prié de ne plus remettre les pieds dans cette noble institution. Du coup avant de sortir, j’ai lancé innocemment « Mais alors c’est l’éléphant ou l’hippopotame qui est le plus fort ? »

L’association s’est dissoute après une émeute interne et un bilan de 3 morts et 24 blessés, sans qu’une réponse satisfaisante à cette question ô combien épineuse n’ait été trouvée.

Sinon moi ça va. Petite Paupiette vient de me signaler qu’on a une fuite d’eau, mais que le voisin s’y connait un peu, qu’il est bien équipé et qu’il va réparer ça. Par contre elle dit qu’il va falloir que j’emmène les enfants ailleurs pendant la durée des réparations.

C’est ça être un papa exemplaire, c’est savoir s’occuper de ses enfants en cas de problème.


  1. Si votre femme/compagne/objet sexuel préféré vous lit, n’omettez jamais la majuscule. Jamais. Vous pouvez la traiter de n’importe quoi, mais mettez-y les formes. 

  2. Notez que j’ai un énorme parti-pris et que je n’hésite pas à biaiser mes interviews. 

  3. Oui je sais, les policiers de New York ne font pas partie du FBI, mais c’est moi qui raconte OK ? 

  4. PréoCCUpations, parce que j’ai des fesses en fond d’écran. Cul, fesses, vous avez saisi ce superbe calembour ? 

Je connais personnellement Chuck Norris, vite je commente !


Je me suis auto-spammé

Pondu le 5 novembre 2009 - 12 commentaires

Centre Secret de Domination du Monde par la Pénibilité, 04/11/2009 15h32 GMT+1 :

Une bande types en costard sont réunis dans une grande salle. La plupart dorment ou se curent le nez. Le big boss entre, met une tape sur les fesses de sa secrétaire, bois son café bruyamment et se racle la gorge avant d’entamer son discours.

– Messieurs, avant de débuter cette réunion, faisons un hommage à notre maître à tous, j’ai nommé Frangin. Cet homme a su élever l’art d’être pénible à des sommets inégalés, et il est encore en forte progression. Gloire à lui !
– Gloire à lui !! (en choeur)
– Bien. Aujourd’hui c’est mercredi, et comme chaque mercredi nous allons choisir une personne innocente et lui pourrir un peu la vie. Greffière, procédez au tirage au sort.
– Le numéro 11071980007, pseudonyme : Dric. Bravo au gagnant.
– Messieurs, il se trouve que je connais cet huluberlu et que je peux donc vous décrire quelque peu cet immonde personnage. Ce Dric ne cesse de dire partout que les gens pénibles sont du caca de panda, et nous ne pouvons bien évidemment pas tolérer cette agression à notre égard. Je propose donc de lui envoyer un clone maléfique qui fera n’importe quoi y compris rouler en Saxo, dans le but de discréditer un peu ce petit saligaud.
– Faisons celà ! (en choeur)
– Bien, maintenant passons au reste de l’ordre du jour : inventer la pire blague de Toto au monde…

Bureau de Dric, 05/11/2009 02h20 GMT+1,034 :

Un type avec une sale gueule entre dans le bureau en faisant une roulade, se vautre dans une armoire et se relève péniblement. Puis il se dirige vers le PC de Dric en essayant d’éviter les carcasses de matériel informatique qui traînent partout.

– Quel est donc le mot de passe de son PC… Voyons… Albaneparlebeaucouptrop… non, c’est pas ça. Jesuisplusfortquechucknorris… non plus.  Lefootàlatéléc’estpourlescrétins1… Oui, c’est ça ! Niarf niarf, à moi l’accès complet à l’informatique mondiale !!!
– Alors… Dossiers secrets… Mais ce sont desphotos de filles nues ! Ca doit pas être le bon répertoire. Voilà, Travail important. Encore des filles nues ?! Ca alors, mais il ne travaille donc pas ce type ? Ah tiens, dossiers perso… Quelques filles nues évidemment, mais voilà un document marqué « Plan global de domination du monde par épandage massif de gènes2 ». Tiens, il en est à la phase 2, le prototype3.
– Aaah, j’ai accès à sa messagerie. Pièces jointes de filles nues, quelques blagues de Toto, une thèse intitulée « Qui de l’éléphant ou du rhinocéros est le plus balèze », pas mal de spams concernant du viagra ou un augmentation du zizi… Tiens, voilà qui me donne une idée…

Le type à la sale gueule continue de ricaner tout en pianotant sur le clavier. Satisfait de son méfait, il repart en sifflottant un air de la grande vadrouille, se prend les pieds dans un écran qui traine par terre et s’étale lourdement. Il finit par sortir du bureau en boîtant, pestant contre l’ingratitude du monde.


Tout ça pour dire qu’une saleté de robot spammeur a envoyé des mails à tout l’hôpital où je bosse en se faisant passer pour moi4. Et en plus j’étais dans liste des destinataires. Je me suis donc apparemment envoyé un spam à 02h20 ce matin.


  1. Par souci de réalisme, j’ai mis mon vrai mot de passe. Je m’en sers partout, y compris sur mon accès bancaire, alors merci de ne pas faire de virements sur des comptes aux îles Caïman. 

  2. Merci Jibé pour la correction gêne/gène. Boulet de moi. 

  3. Mini-moi, si un jour tu viens lire ça sache que ce sont les paroles de mon clone maléfique, pas les miennes ! 

  4. Ce qui aisément faisable étant donné qu’on peut mettre n’importe quoi dans le champ expéditeur au niveau de l’envoi smtp (envoi de mails) et qu’il n’y a pas de contrôle pour savoir si l’adresse indiquée est bien la véritable adresse de l’expéditeur. 

On est bien sur skyblog ici ? Vite, je commente !


Bougez-vous sans quitter votre fauteuil

Pondu le 5 septembre 2008 - 13 commentaires

Fauteuil de bureau performant

Le Deskstar 5000, la performance de bureau

Tous ceux qui travaillent dans des bureaux opineront du chef à la lecture de cette affirmation : un bon mobilier au boulot, c’est indispensable.

On se moque depuis longtemps des administrations où le personnel est peu productif, peu aimable et peu enjoué d’ailleurs1, alors que dans le privé les gens sont souriants, performants et bien dans leur peau.

Il est temps de rétablir la vérité sur ce cliché honteux : dans la fonction publique on bosse moins car on a un moins bon mobilier.

Je n’ai pas à me plaindre (c’est donc pour ça d’ailleurs que je suis super productif dans mon boulot, ce qui me permet de remplir mes objectifs en un temps record et de glander le reste de la journée), car j’ai un matériel de bureau dernier cri. A titre indicatif, je dispose du meilleur fauteuil de bureau dans la catégorie 5 roulettes : suspension rabaissée, roulement à billes sur roulettes de 3 pouces en caoutchouc, freins à disque à déclenchement semi-automatique (quand l’électronique embarquée constate que le corps tente de changer de direction en se penchant d’un côté, il freine sur une partie des roulettes afin de faciliter le virage), siège baquet et appuie-tête anti-coup-du-lapin. Bien entendu, une telle merveille coûte très cher, mais le gain de productivité est à la hauteur des espérances et m’a permi de me glisser à la première place en régionale de course de fauteuils de bureau.

Je vais donc vous livrer ici quelques astuces pour les débutants ou amteurs en recherche de sensations fortes au boulot.

– Le terrain d’entraînement : souvent négligé, il vous permettra cependant de mieux connaître votre fauteuil. Il est cependant conseillé de changer régulièrement de terrain afin de s’acclimater aux différents sols possibles (moquette, lino, parquet…)

– Le nombre de roulettes : les débutans préfèreront les 6 roulettes, gage de stabilité et de maintien dans les virages. Cependant, on y perd en réactivité et les pros sont tous en 5 roulettes. Les 5 roulettes ont une meilleure vitesse de pointe mais sont plus enclins à verser dans les brusques changements de direction.

– La suspension : un fauteuil suspendu est indispensable pour les transferts de masse rapides, comme dans les chicanes. Attention de ne pas choisir une suspension trop molle qui vous pénaliserait dans l’effort.

– Le squelette : le plastique c’est bien pour débuter, mais passez rapidement au métal, qui vous offre une meilleur garantie de ne pas casser dans un virage appuyé, ainsi qu’une meilleure légèreté si vous le coisissez bien.

– Les accoudoirs : là ça dépend vraiment des personnes. Je préfère personnellement gagner en souplesse et en réactivité malgré la perte de stabilité et renoncer aux accoudoirs. Ceux-ci sont quand même un plus indispensables pour ceux qui débutent.

– L’assise : Ne vous laissez pas avoir par le confort du cuir capitonné, c’est un vrai veau à traîner. Préférez un dossier souple et fin en alvéoles. Attention cependant aux risques de dérapage de fesses, qui a coûté la victoire l’an dernier à John Humley aux championnats mondiaux, alors que celui-ci était largement en tête.

– Le maniement : On entre là au coeur d’un débat qui a été presque aussi acharné que de savoir qui de l’éléphant ou du rhinocéros est le plus balèze : faut-il se mettre à l’envers sur son fauteuil ou non ? La fédération a longtemps interdit la création de fauteuils spécialisés dans la course en position inversée, ce qui rendait plus ardu cette position en raison du manque de stabilité évident. Le dossier étant devant le coureur celui-ci était facilement entraîné vers l’avant dans les freinages puissants, en contre-partie le gain de puissance est bien plus important. Il semble que cette année des fauteuils spécialement étudiés pour ce type de position soient autorisés, c’est en tout cas ce qu’on a pu voir aux J.O. de Pékin, ce qui met un terme définitif à la discussion.

– La catégorie : il existe une multitude de catégories de courses de fauteuil, que ce soit le sprint en ligne droite, 30 tours sur un circuit oval, le Slapping Chair dans lequel tous les coups sont permis pour envoyer l’adversaire dans le mur et même le Stairwell Madness, qui consiste à descendre une cage d’escalier sans toucher les pieds par terre sur des fauteuils munis de grosses roulettes. Il y en a donc pour tous les goûts.

J’espère que ces quelques conseils et explications vous auront donné envie de découvrir ce sport urbain qui vous permettra de garder la forme sans quitter votre fauteuil !


  1. A l’exception de tous les petits comiques qui passent leurs temps à faire des présentations powerpoint avec de belles images et une morale à la con du genre : les amis c’est la vie, vivez le moment présent ou vous mourrez d’une hépatite de l’orteil, surtout si vous n’envoyez pas ce mail à 92 personnes. 

Je veux payer moins d'impôts, vite je commente !