Le baiser de Neptune

Pondu le 16 mars 2018 - 0 commentaires

Il est certaines expressions très jolies qui ne sont absolument pas utilisables en haute société, comme lors de dîners d’ambassadeurs avec Ferrero Rochers et tout. Pour la même raison, ne vous fiez pas au titre poétique de cette note, car on va comme d’habitude sombrer dans le pipi-caca. L’expression du jour que nous allons voir aujourd’hui s’appelle le Baiser de Neptune.

Qu’est-ce que le Baiser de Neptune ? Mettons-nous en situation :

Pris(e) d’une envie pressante de faire la grosse commission (je vous avais prévenu qu’on allait pas faire dans le truc classe), vous vous enfermez aux toilettes. Vous poussez, poussez, vous lâchez même un petit grognement dans l’effort. Tout à coup votre étron tombe en chute libre, semblant peser des tonnes. L’impact avec l’eau des toilettes est monumental, les hôtes chez qui vous pondez cette horreur1 peuvent entendre le plouf à travers la porte, le couloir et les rires des convives.

Mais l’onde de choc provoque une remontée d’eau froide qui vient vous éclabousser désagréablement le derrière. Et bien le Baiser de Neptune, c’est ça.

Pour reprendre une définition correcte :

le Baiser de Neptune est l’éclaboussement d’eau qui survient sur vos délicates petites fesses lorsque vous lâchez un étron conséquent dans les toilettes.

Alors pourquoi ce nom ? Et bien parce que Neptune est la divinité romaine des eaux vives et des sources.

Petit aparté qui a toute son importance si on veut éviter des débats interminables et sanglants du type « Mais qui de l’éléphant ou du rhinocéros est le plus balèze ? » : on appelle également ce phénomène la Caresse de Poséidon, celui-ci étant le dieu des mers dans la mythologie grecque.

Alors faut-il dire Baiser de Neptune ou Caresse de Poséidon ? On pourrait dire les deux. D’ailleurs faites-le, je m’en moque. Mais le Baiser de Neptune est plus mieux pour plusieurs raisons :

  • Neptune, c’est plus facile à dire que Poséidon. Quand vous placez l’expression dans une conversation banale, souvent au terme d’une soirée passablement arrosée, ça fait toute la différence.
  • Neptune et Poséidon sont un peu le même truc, vu que les Dieux romains et grecs sont souvent pompés l’un sur l’autre. Mais il y a pourtant une différence : Neptune est le dieu des eaux douces, alors que Poséidon celui des eaux salées. Je ne sais pas pour vous, mais chez moi les toilettes sont alimentées en eau douce. Du coup c’est complètement ridicule de penser que le dieu des mers va remonter les fleuves, les rivières et les canalisations juste pour venir vous faire un bisou alors que Neptune est déjà là à glander dans le coin.
  • On parle d’eau, d’humidité et tout ça, alors pourquoi employer le terme « Caresse » ? C’est ridicule, on a affaire à un baiser, c’est évident.

Pour vous montrer le phénomène en images, voici une petite illustration que je ne peux malheureusement pas sourcer vu qu’elle existe sur une foultitude de sites et que je n’ai pas pu en déterminer la véritable origine :

Ne cliquez pas sur cete image, vous vous feriez éclabousser

Le Baiser de Neptune, une illustration toute en poésie.

 

Maintenant qu’on a décrit admirablement le phénomène, comment l’éviter ?

  • En utilisant des toilettes sèches. Je sais, c’est extrême, pas confortable, ça pue quoi qu’en disent les adeptes de la chose et ça demande de la maintenance en plus.
  • En mettant du papier toilettes dans la cuvette avant de procéder à l’évacuation de vos intestins. Mais pour que ce soit efficace il faut en mettre beaucoup, et si vous êtes pressé(e)s c’est infaisable.
  • En visant la porcelaine plutôt que le trou, mais ça laisse de sacrées traces de pneus pas faciles à essuyer, qui nécessiteront sans doute plusieurs chasses d’eau pour en venir à bout.
  • En interceptant la crotte avec la main avant qu’elle ne tombe. Mais c’est dégoûtant.
  • En retenant la crotte avec votre sphincter avant qu’elle ne tombe, pour minimiser l’ampleur et la vélocité de la chute. L’avantage c’est que ça fait bosser un muscle qui a tendance à se relâcher avec l’âge donc c’est très bien. L’inconvénient c’est que ça demande de la dextérité et de l’expérience avant d’être pleinement opérationnel, et que le résultat est loin d’être garanti parce que ça va dépendre de tas de facteurs comme la consistance de l’étron, son diamètre, sa dureté, etc. On rentre dans un truc d’expert là, et à part quelques fanas de performance, ça ne va pas intéresser la plupart des quidams qui veulent juste « poser leur pêche ».

Mes lecteurs réguliers (qui n’existent pas d’ailleurs, vu que pour ça il faudrait que j’ai un rythme de publication qui soit lui aussi régulier…) se demandent déjà où est passé la photo de jolie fille à moitié nue.

Je ne sais pas si vous avez analysé la structure de cette note2, mais plus on avance et moins c’est classe.

Du coup pour la dernière image qui va clore la note, je finis en beauté :

Ne cliquez pas sur cette image, vous pourriez être éclaboussé(e)

J’ai du mal à comprendre comment on peut mettre ce genre de choses en scène, mais je ne vais pas me plaindre puisque ça me fait une illustration.

 


  1. On est bien d’accord qu’on est dans une situation fictive en tout cas pour ma part. Je suis très territorial pour ce genre de choses et j’ai un mal fou à faire caca chez les autres. Mais c’est arrivé et je sais que les plus libres d’entre vous n’ont aucun scrupule à pourrir les toilettes des autres. 

  2. Et en plus je doute que ça soit un jour vu en classe de collège, vous savez, ces fameuses heures de français pendant lesquelles on essaie de déterminer tous les trucs alambiqués qu’a voulu dire l’auteur d’un texte, alors que tout le monde sait qu’en vrai il a écrit ça parce que ça lui venait comme ça dans la tête et que si il a pu vouloir faire passer un message, personne ne fait passer 20 messages en un paragraphe et qu’à part l’interprétation la plus évidente le reste c’est de la masturbation de cerveau… 

Je connais personnellement Chuck Norris, vite je commente !


Le requin, un poisson méconnu

Pondu le 5 août 2011 - 12 commentaires

Albane me faisait part hier (en omettant malencontreusement de ne pas le répéter) de sa peur de l’eau et des attaques de requins en mer. Pour info, nous aurons un contact avec l’océan atlantique aux Sables d’Olonne, ce qui comme chacun sait est un coin à requins féroces et mangeurs de gens.

Ma connaissance des requins se limite à Nemo de Pixar et  l’intégrale des Dents de la Mer. Je n’ai malheureusement pas pu visionner le documentaire exceptionnel Gang de Requins, aussi je vous prie d’excuser les lacunes que je peux avoir dans ce domaine.

Je vous propose donc quelques endroits où il convient de faire attention aux requins :

Un requin se cache dans cette image, saurez-vous le retrouver ?

1- La plage :

Je commence par le plus évident.  Les requins n’ont pas de jambes, ce qui rend problématique le fait d’aller happer de jeunes enfants qui jouent sur le sable. Le requin a donc développé des stratégies d’une fourberie peu commune, puisqu’il est capable d’imiter Hello Kitty à la perfection pour attirer les jeunes filles. Les jeunes garçons sont naturellement attirés par tout ce qui leur est interdit, aussi il sufit à notre ami requin d’ouvrir la gueule et de placer à côté : « entrée interdite, danger, vous allez tous mourir ». Notons que le requin est fourbe mais qu’il ne ment pas.

 

2- L’autoroute :

Le requin nage très vite, et remonter une rivière d’asphalte ne lui fait pas peur. Les requins ayant rarement leur permis, ils ne mettent jamais leur clignotant avant de doubler et conduisent parfois à contresens. Les squales étant attirés par les voitures en excès de vitesse, il vous suffit de vous maintenir dans la légalité. ce comportement pour le moins surprenant tient au fait que d’après l’Institut d’Etude des Comportements Marins en milieu Routier, les squales sont tellement efficaces sur du bitume qu’ils vont sélectionner en priorité les proies qui ne les obligent pas à ralentir. Les biologistes pensent que le requin a des freins insuffisants au vu de sa vitesse de croisière.

Chérie, passe-moi l'après-shampoing veux-tu ?

3- La baignoire :

On sous-estime gravement la capacité des requins à surgir dans les baignoires. Et le fait que ça vous semble complètement impossible ne veut pas dire que ça l’est. Après tout, au début du siècle personne n’aurait pensé qu’il était possible d’avoir une coupe de cheveux comme Justin Bieber ou même Tokio Hotel. Pour éviter de finir dévoré, jetez votre chat ou votre chien dans la baignoire avant d’y entrer. Mieux vaut que Kiki finisse bouffé que vous.

4- La piscine :

Là vous ne risquez rien, le requin n’aime pas le chlore. En revanche méfiez-vous des petits vieux qui font des longueurs et des enfants incontinents.

5- En avion :

Le requin a des ailerons, c’est bien pour pouvoir voler. Néanmoins, le requin peine à trouver suffisamment d’eau en haute altitude pour pouvoir respirer, aussi préfère-t-il rester à moins de 100m du niveau de la mer. De plus le vent lui pique les yeux, donc à moins qu’il n’arrive à se procurer des lunettes vous en verrez peu en vol.

6- Dans un fast-food :

Le requin est comme tout le monde, il ne dédaigne pas se faire un petit Mc-Do de temps en temps. Il prendra de préférence un Happy Meal, parce que le requin adore les jouets. Cette passion peut d’ailleurs vous sauver la mise, puisqu’en cas de poursuite vous n’aurez qu’à lui jeter au choix le jouet de votre gamin, ou bien votre gamin1

Hubert est marseillais : la preuve, il essaie de nous faire croire qu'il peut manger de la soupe avec des baguettes.

7- Dans votre soupe :

La soupe d’aileron de requin est parait-il très bonne. Je n’y ai jamais goûté, donc je ne sais pas. Niveau menace on est assez tranquille, mais méfiez-vous quand même de la soupe trop chaude, ça brûle le palais.

8- Sur un grand huit :

Le requin est très friand de sensations fortes, même s’il préfère les provoquer que les subir. On a rapporté pas moins de 800 attaques de requins sur des attractions à sensations fortes l’année dernière. Le célèbre biologiste marin Andrew Fortesco, qui a passé l’essentiel de son doctorat à boire des tequilas dans les bars sordides du Texas, affirme que les squales préfèrent largement les attractions contenant la lettre R.

9- Dans l’espace :

Dans l’espace, personne ne vous entendra crier. Bien qu’il n’y ait aucune attaque de requins recensée dans l’histoire de la conquête spatiale humaine, il n’est pas prouvé que vous ne puissiez pas subir d’attaques. Dans le doute, restez sur le plancher des vaches, vous serez au moins à l’abri des abordages par des vaisseaux aliens belliqueux.

10- Dans la mer :

Soyons sérieux, le mythe des requins qui vivent dans l’océan est ridicule. Le requin déteste l’eau salée car ça lui brûle les yeux. D’ailleurs faites le test vous même, vous verrez bien qu’on ne peut décemment pas vivre dans l’océan. C’est froid, humide, on y voit rien, le sel ça irrite, y a plein de bêtes… Non vraiment, la mer c’est nul.

 

J’espère qu’avec ces quelques points vous saurez au mieux vous préparer aux agressions de requins, qui comme chacun sait sont des brutes sanguinaires qui tuent pour le plaisir de déchiqueter des gens avec leurs terribles mâchoires.

 

Note : il est bien évident que tout ce qui est écrit ci-dessus est un ramassis d’âneries. Les faits, les voilà : les requins ne sont agressifs avec les humains que si on les emmerde en premier, que si vous ressemblez à leurs habitudes alimentaires (surfeurs) ou s’ils sont excités par l’odeur du sang. Le requin a peur de l’Homme, probablement autant que l’Homme a peur du requin.

Et sachez qu’un requin a plus de chances de se faire tuer ou agresser par un humain que l’inverse (via la pêche industrielle ou sportive).

Sur ce, bonnes vacances pour les veinards, et bon courage pour les pas veinards. Si vous avez d’autres conseils en matière de requins, je suis preneur dans les commentaires. 


  1. Pour savoir lequel des deux sacrifier, il suffit de se fier au volume sonore : le plus bruyant est à éliminer. 

Je voudrais la paix sur le monde, vite je commente !


Les publicitaires ont-ils du caca dans les yeux ?

Pondu le 18 janvier 2011 - 14 commentaires

La publicité c’est un monde fantastique, dans lequel tout est permis ou presque. Plus exactement, c’est un monde dans lequel on se permet n’importe quoi. Parlons de la pub télé de Dim pour les soutien-gorge Dim Beauty Lift qui passe actuellement (début janvier 2011 donc), dont voici l’affiche :

Je suis bien forcé de faire de la pub pour Dim, mais c'est à mon corps défendant

Comme nous le voyons, ce sous-tif a pour but de rendre ses seins ronds de 20 ans à cette femme qui… Quoi ?! Mais attendez, ça ne va pas du tout !

Pourquoi utiliser un mannequin anorexique de 18 ans et disposant donc d’une poitrine inexistante1 pour vanter les mérites d’un produit visiblement destiné à des femmes entre 35 et 45 ans (et plus, soyons fous) qui veulent que leurs seins retrouvent l’apesanteur de leurs vingt printemps ? De plus les femmes ayant une petite poitrine sont nettement moins concernées par ce problème puisque le poids de leurs seins est moindre, et donc moins soumis à cette pesanteur fatale ; ce qui implique que le coeur de cible de ce sous-tif a une poitrine nettement plus importante que celle de cette pauvre jeune fille qui souffre visiblement de malnutrition. En clair, on vise ici les Cougars qui sont aussi appelées MILFs (Mother I’d Like to Fuck) dans les pays anglophones, ce qui est assez explicite je trouve.

Je ne sais pas quel est le panel de crétinsatifs qui a pondu cette campagne, mais je les soupçonne d’être un peu trop déconnectés de la réalité. Revenons un peu sur le contenu de la publicité télé : une soirée d’anniversaire dans un gigantesque appartement parisien, une jeune femme fête ses 30 ans (faut compter toutes les bougies, c’est chiant) et ses amies lui offrent… un soutien-gorge ! Alors que en vrai elle aurait sans doute préféré un iPhone, un chien ou même un strip-teaseur, va savoir. Ravie, la jeune gourde enfile la pièce de lingerie2 et woooh, c’est magique tellement elle retrouve des seins fermes et ronds de vingt ans. J’ai bien regardé, moi j’ai pas trouvé que ça lui faisait des seins ronds. En même temps la pauvre a déjà du mal à remplir ce sous-tif (elle s’habille d’ordinaire en 16 ans, au rayon adolescentes), alors que ça lui fasse en plus des jolis seins en pomme tiendrait quasiment du miracle. Bref, c’est quand même incroyable d’arriver à tomber autant à côté de la plaque en une seule pub. A part des grands couturiers qui trouvent que la taille 34 est un équivalent de XXL, je ne vois pas qui ça peut attirer.

Alors qu’il aurait suffit de jouer la carte suivie par Dove et de montrer des femmes de 40 ans à la poitrine généreuse en train de draguer ouvertement des p’tits jeunes de vingt piges, et le tour était joué. En plus ça aurait fait légèrement scandaleux et tout le monde en aurait parlé.

Pour la petite anecdote, le genre MILF est également une catégorie de porno très répandue qui a même ses récompenses annuelles (et qui permet de recycler les stars du porno de plus de 35 ans, c’est bien commode). Comme quoi il y avait moyen de trouver le consensus d’un très large public aussi bien masculin que féminin sans pour autant sombrer dans le mannequin filiforme.

Pour l’ensemble de ce ratage, je décerne donc le Prix Spécial de Globalement Inoffensif catégorie « J’ai rien compris » à Dim et à son agence de pub.

Il ne m’a pas fallu bien longtemps de mon côté pour trouver une MILF qui soit bien plus en adéquation avec la ligne éditoriale de ce blog que le squelette de la première illustration :

Catherine Bell, née le 14/08/1968

Note : des gens m’ont largement devancé sur le sujet et ont dit à peu près la même chose que moi, mais promis j’ai pas copié (je ne suis tombé sur ces articles que lors de ma recherche d’illustration de l’affiche de DIM): Le Post, DigitalMarmelade et AnaisMisfits.  Et Albane a aussi trouvé que c’était n’importe quoi, comme quoi ce n’est pas uniquement mon regard masculin enclin aux bimbos qui est en cause.

Edit : Allez aussi lire le commentaire de Liz qui proteste à son tour non pas contre les mannequins maigres mais contre la norme des bimbos. Un peu de contradiction est toujours bien venue.


  1. Je vous rappelle que les seins sont constitués en majeure partie de graisse, donc pas de gras = pas de seins, l’équation est on ne peut plus simple. 

  2. Le terme est également utilisé en boucherie, ce qui est une curieuse coïncidence. 

Je trouve qu'on ne parle pas assez de poneys ici, vite je commente !


La charte du Téléfilm de Noël

Pondu le 23 décembre 2010 - 1 commentaire

Cette demoiselle est la maquilleuse des vampires de Twilight

A la veille des fêtes de Noël, il est un sujet que j’aime particulièrement aborder : les téléfilms de Noël. Qu’il soit bien clair que j’assume totalement le fait d’être un fan inconditionnel, et ce malgré un dosage de niaiserie proche de celui d’un Twilight1. J’avais déjà fait mon coming-out à ce sujet il y a trois ans, et je me souviens nettement m’être pris une claque derrière les oreilles par ma chère et tendre pour mon choix d’illustration pourtant tout à fait innocent. Notez que depuis elle a sévèrement relâché son attention, bien que le fait de le mentionner ici va probablement me valoir un rappel à l’ordre moral.

Pour obtenir l’appellation « Téléfilm de Noël », il faut que le scénario suive un synopsis bien précis. Le Comité de Surveillance de Noël (CSN), qui gère également les imitations du Père Noël et les calendriers de l’Avent entre autres est extrêmement vigilant et a ainsi produit un cahier des charges concernant les scénarii de ces téléfilms, que j’ai pu me procurer au péril de ma vie :

– Le lieu : invariablement, il s’agira d’une petite ville rurale des Etats-Unis.  Le postulant à l’appellation « Téléfilm de Noël » (appelé ci-après « soumissionnaire ») pourra proposer une opposition avec le rythme effréné et la froideur des grandes villes. Tous les lieux devront être somptueusement décorés dans la tradition de Noël sans faute faute de goût, à l’exception du bureau du méchant et des possibles scènes tournées en milieu urbain.

– Le cadre économique : En tant que nation basée sur un capitalisme triomphant, le téléfilm se devra d’intégrer dans son scénario une composante économique, telle qu’une fabrique de jouets au bord de la faillite ou une entreprise locale faisant vivre l’essentiel de la bourgade qui connait quelques difficultés.

– Le héros/l’héroïne : Il/elle vivra en milieu urbain, et se retrouvera obligé(e) pour une raison qui n’a aucun besoin d’être rationnelle d’aller dans la charmante bourgade rurale, ce qui introduira un choc des cultures qui tournera bien évidemment en faveur du monde rural. Le passé du héros/héroïne devra comporter une zone d’ombre comme un père disparu, une enfance brisée ou un évènement tragique survenu à la période de Noël. De fait, le héros/héroïne détestera Noël et refusera le bonheur des joies simples. Il/elle devra être de couleur blanche.

– L’amoureux(se) : indispensable pour former un couple à l’issu du téléfilm avec le héros/héroïne, l’amoureux(se) devra être natif(ve) de la bourgade et être de sexe opposé au personnage principal afin de préserver la morale chrétienne et les valeurs prônées par les WASP et le Tea Party. Il/elle devra être père/mère célibataire, son ancien partenaire étant décédé(e)/parti(e) en abandonnant sa famille/en prison/divorcé(e). Il/elle devra également être de couleur blanche.

– L’enfant : Pourra être n’importe quel sexe mais devra être blanc. Une couleur de cheveux blonde sera un plus. L’enfant sera en recherche d’une personne pouvant remplacer son père/sa mère et ainsi recomposer une cellule familiale en conformité avec les valeurs traditionnelles de l’américain croyant. L’enfant pourra au cours du téléfilm être en bref conflit avec le héros/l’héroïne, mais il devra au final se révéler être un allié précieux.

– La communauté : Les habitants de la ville seront tous charmants et accueillants à outrance. Nous sommes bien évidemment dans le domaine du fictif. Dépendante de l’activité de la fabrique en déficit, la communauté fera reposer toute la responsabilité sur les épaules du héros/de l’héroïne. Parmis cette communauté, un ou plusieurs membres seront des brebis galeuses qui aideront les méchants à atteindre leur but. A l’issue du téléfilm, ces parias devront avoir quitté la ville ou avoir fait amende honorable. La communauté pourra comporter un nombre limité de personnes de couleur, tant qu’elles n’occupent pas de rôle central.

– Le ou les méchants : Le soumissionnaire sera bien avisé de créer un ou plusieurs méchants dont le but est de faire du profit sur le dos des petites gens, et donc de faire fermer l’usine/la fabrique de jouet précédemment en difficulté financière, ou tout du moins d’en vouloir fermement à l’Esprit de Noël. Le Méchant devra donc se moquer des enfants et tirer la queue des chats. Il/elle pourra aussi être l’ex de l’amoureux(se), auquel cas le personnage principal et le méchant se battront pour reprendre l’amoureux(se). En cas d’extrême nécessité, le méchant pourra faire amende honorable et être réintégré au sein de la communauté sans toutefois marcher sur les plates-bandes du personnage principal. Le méchant sera de préférence soit un citadin, soit un rural qui aimerait devenir citadin. Le sexe du méchant sera de préférence masculin, sauf si le scénario prévoit une rivalité amoureuse entre les protagonistes auquel cas la méchante pourra être une femme d’affaire froide et impitoyable.

– Arrivée du personnage principal dans la bourgade : Le soumissionnaire pourra choisir parmis les éléments suivants : accident d’une incroyable coïncidence, déposé là après avoir fait du stop, arrivé pour prendre la succession d’une vieille fabrique de jouets au bord de la faillite. Le personnage principal sera accueilli obligatoirement par l’amoureux(se), qui tombera sous son charme mais pourra au préalable éprouver de l’animosité pendant 30 minutes de téléfilm au maximum.

– L’intrigue : Le problème économique devra être réglé par des moyens qu’on peut tout à fait aller piocher dans le domaine du miraculeux, rendant ainsi la joie de vivre à la communauté des habitants de la bourgade. Les principaux personnages devront tomber amoureux l’un de l’autre, puis une crise devra survenir qui va les opposer. Finalement avec l’aide de l’enfant, le héros/héroïne prendra sur lui/elle et reconquérira son amoureux(se) tout en sauvant la ville de la faillite en mettant à mal le plan machiavélique des méchants, grâce à une pirouette scénaristique qui lui permettra d’affronter sa destinée et de prendre ses responsabilités vis à vis de la communauté. Une intrigue secondaire permettant de résoudre le problème remontant à l’enfance du héros/héroïne sera mise en place et ne trouvera de dénouement qu’au dernier moment. Les rebondissements au sein de l’intrigue devront arriver à l’instant précis où tout le monde les attend, et les renversements de situation devront être téléphonés à l’avance au téléspectateur.

– La chute : Ne pourra être autre chose qu’une happy end. Pour plus de réalisme, on pourra faire intervenir un miracle de Noël avec pourquoi pas le gros bonhomme rouge. Les amoureux et l’enfant devront se retrouver, entourés par la communauté bienveillante. La neige sera la bienvenue à ce moment du téléfilm si elle n’est pas déjà survenue.

Un happy end comme on les aime

Voilà mes amis, vous pouvez désormais vous aussi postuler pour créer un scénario de téléfilm de noël. Je n’aurais pas été si feignant, j’aurai même programmé un petit générateur aléatoire de scenarii sur une page web.

Je vous souhaite donc un Joyeux Noël. Pour ma part j’ai fait un gros sapin, donc j’attends de gros cadeaux.


  1. Pour les amoureuses de Twilight, je signale quand même que les similitudes sont nombreuses : les décorations de Noël sont brillantes, les vampires de Twilight aussi. Les deux parlent aussi de famille, de sentiments moraux, de tolérance et d’amoooour. Et pan. 

J'ai un furoncle au derrière, vite je commente !


Comment parler à un poisson rouge ?

Pondu le 7 octobre 2010 - 2 commentaires

La mémoire. Vaste sujet que je ne peux évidemment pas traiter ici vu le faible niveau intellectuel de mon lectorat, celui-ci se réduisant à quelques spammeurs ainsi que des gens égarés en cherchant « faire pipi assis » sur google1. Sans compter que mon niveau à moi n’est pas plus brillant, et qu’en plus je suis trop feignant pour faire un truc digne d’un doctorat. Je vais donc me contenter de faire une petite liste de la probabilité pour un homme lambda me ressemblant d’oublier ou non ce qu’on lui dit.

Nous allons prendre comme exemple un cobaye anonyme nommé Tulving Endel (il lui fallait bien un nom, et on a déjà vu plus nul), vivant maritalement avec Mme Endel, comme leur nom commun l’atteste.

Une façon intelligente de faire passer un message

Les catégories de discussion :

– Tâche ménagère : probabilité d’oubli de 70%. La tâche ménagère n’est ni motivante ni palpitante, aussi n’espérez pas de notre sujet qu’il soit performant au niveau mémoriel.

– Tâche urgente ou importante : probabilité d’oubli de 35%. Le caractère particulier de ce genre de tâche allume dans la tête de M. Endel une petite alarme rouge. Même s’il oublie le propos de cette alarme, le fait qu’elle continue de clignoter le forcera à se remémorer ce qu’il a à faire.

– Ragot : probabilité d’oubli de 90%, soumi à variations : si notre cobaye est devant quoi que ce soit de plus palpitant (livre, jeu vidéo, télé – y compris un jeu télévisé dans la tranche 18-20h2 ), le score grimpe à 98%.

– Ragot dans les thèmes suivants : sexe, violence, intrigue amoureuse, dénigrement : probabilité d’oubli de 45%. Le taux grimpe à 60% si le cobaye est occupé par autre chose. Madame Endel devra donc faire ressembler ses ragots à des séries télé américaines. Ce qui devrait toujours être le cas d’ailleurs. N’hésitez pas à rajouter des rebondissements mais évitez l’abus de cliffhangers, parce que d’une part vous risquez de perdre l’attention de votre auditeur qui n’attend qu’une faiblesse de votre part pour s’engouffrer dans la brèche et retourner à sa série télé, et d’autre part ça casse totalement le rythme de la narration.

– Discussion sérieuse : probabilité d’oubli de 15%. Varie fortement suivant le degré de sérieux effectif de la discussion. Exemple : Madame trouve qu’il faudrait racheter des rideaux et que le choix de la couleur est capital pour la vie du couple. La probabilité d’oubli de cette discussion par Monsieur sera de 80%. Autre exemple : Madame veut quitter Monsieur, la probabilité d’oubli tombe à 5%.

– Promesse de sexe : probabilité d’oubli de 10%. La probabilité sera d’autant plus basse que la différence de libido entre Monsieur et Madame sera grande3. A noter que toutes les catégories ci-dessus voient leur taux de probabilité baisser de 50% si celles-ci sont assujetties à une promesse de sexe (exemple : « fais la vaisselle et t’auras une gâterie » – taux d’oubli de 20% seulement).

Les facteurs aggravants :

– Madame Endel est une femme adorable, ce n’est pas là le problème. Mais à l’instar de 78% des femmes en couple sur Terre, elle choisira de préférence un moment inopportun pour entamer une conversation avec son conjoint, c’est à dire lorsque celui-ci sera occupé à lire, jouer, zieuter la télé, mater discrètement la voisine4 ou jeter des cailloux sur le chien du petit vieux d’à côté pour qu’il jappe et se fasse engueuler.

– Une tenue vestimentaire à la limite du sac à patates. C’est idiot de le rappeler, mais on est bien plus attentif à quelque chose de beau et bien présenté qu’à un truc mal ficelé et moche. A noter que c’est valable pour les deux sexes…

– Faire passer un sujet totalement inintéressant pour quelque chose de capital et super urgent. C’est l’équivalent de crier au loup, et l’efficacité de cette manœuvre est inversement proportionnelle à la fréquence de son utilisation. C’est une affaire de bon sens, et pourtant il est fréquent que Madame Endel fasse ce genre de choses, et elle continue de s’étonner que Monsieur Endel – personnage pragmatique – réponde un vague « oui oui » sans pour autant avoir l’air d’être ne serait-ce que vaguement concerné par la nouvelle.

– Radoter sans relâche la même chose dans l’espoir que l’information passera mieux. Non seulement c’est sans effet, mais en plus c’est énervant. Vraiment, c’est énervant. Et quand Monsieur Endel est énervé, il reste totalement hermétique à toute forme de communication.

Mais alors comment faire pour parler à une mémoire de poisson rouge ou un affabulateur sans qu’il oublie tout ?

– Je l’ai mentionné dans la première partie, mais promettre du sexe est très efficace. Évidemment on a l’impression de s’être prostitué(e) pour être entendu(e) par son conjoint, mais combien de Monsieur Endel ont déjà offert un cadeau à leur compagne dans l’espoir que celle-ci se montre généreuse au lit par la suite, et combien de Mme Endel ont savamment fait en sorte que cette situation perdure ?5

– Attendre qu’il soit en train d’effectuer une corvée ou un truc chiant, c’est aussi l’assurance que notre bon Monsieur Endel soit au maximum de sa capacité d’écoute. En effet, tout ce qui pourrait le sortir de son occupation morose sera accueilli comme une parole divine.

– Soyez bref(ve). Contrairement à beaucoup d’autres choses, ici plus c’est court plus c’est bon. Les meilleures sont les plus courtes, etc. Quand on s’adresse à quelqu’un qui a la faculté de concentration d’un moucheron, il faut synthétiser au maximum l’information. Mesdames, mettez donc de côté votre fierté et laissez tomber cette vaste supercherie qui dit que vous êtes capable de faire deux trucs en même temps. Quand vous vous adressez à une mémoire de poisson rouge, ne faites que cela pour capter au maximum son attention et ne pas avoir de temps mort dans votre discours.

Voilà, je crois vous avoir bien éclairé sur la communication avec un homme (c’est valable partiellement pour une femme également) ayant quelques lacunes au niveau de la mémoire immédiate. Je tiens à préciser que Madame Endel est un personnage fictif, et que tout ressemblance avec des personnes existantes serait une coïncidence troublante6. Les statistiques sont tirées d’un rapport de 2009 de l’Institut de la Mémoire Défaillante (IMD), qui s’occupe notamment des problèmes de mémoire immédiate, ainsi que de trucs que j’ai oublié.


  1. J’ai honte de le dire mais c’est avec cette requête que je reçois le plus de visites sur mon blog. Comme quoi je peux bien essayer de relever le niveau, c’est toujours avec du pipi-caca que j’ai le plus de succès… 

  2. Et Dieu sait que pourtant le niveau est assez faible dans cette tranche horaire… 

  3. On pourrait penser que je considère facilement que les femmes ont une libido plus faible que celle des hommes. Mais à bien y penser, si vous n’avez pas envie de sexe et que votre partenaire vous annonce qu’il va sauter dessus vous allez être contrarié, donc vous n’oublierez pas non plus. 

  4. Ce qui n’est pas mon cas. Je n’ai rien contre ma voisine, mais on  ne peut pas dire qu’elle fasse frétiller quoi que ce soit dans mon caleçon… 

  5. Je ne sais pas si la situation inverse existe, mais je sais que l’invention de la galanterie est une des plus fourbes trouvailles féminines. 

  6. Avec ça je n’aurai pas les reproches d’Albane, ce qui m’obligerait à l’écouter se justifier et à faire oui-oui en essayant de suivre en même temps les Simpsons. 

Je suis un fan de curling, vite je commente !