Depuis que j’ai déménagé, j’ai un grand jardin. Avec de l’herbe dessus. Qu’il faut tondre de temps en temps pour ne pas se retrouver avec une jungle autour de la maison.
Albane avait comme projet d’acheter une chèvre pour résoudre le problème, moi de me payer un tracteur-tondeuse avec GPS et radio intégrée. Finalement après être un peu redescendu sur Terre on a opté pour une bonne vieille tondeuse des familles, celle que le voisin passe lorsque vous faites la sieste.
En causant à mon P’pa, celui-ci m’a doctement dit :
« – Mets des bottes fiston, un caillou incrusté dans le tibia c’est pas très sexy auprès des filles.1.
– Et pourquoi pas un ciret pendant qu’on y est2?
– La tondeuse va projeter les cailloux que tu n’as pas ramassé (voir ma note sur mon souci de cailloux) un peu partout, notamment sur toi. Fils d’abruti ! »
C’est donc harnaché d’une armure médiévale volée empruntée au château voisin que je commence à tondre. Sauf que comme j’y voyais rien avec ce foutu heaume, j’ai tondu un peu tout et n’importe quoi. Donc si vous allez traîner par chez moi vous devriez trouver deux chats rasés sur le dessus ainsi qu’un voisin qui n’a pas pu s’enfuir assez vite.
En réalité, j’ai découvert qu’un coin de mon jardin était possédé par un démon rural : d’un côté il y a une montagne d’orties qui font 1m20 de hauteur, de l’autre des chardons quasiment aussi hauts. Les orties étant soigneusement collés à la clôture, j’ai dû à un moment passer entre les chardons et les orties. J ‘ai pu éviter de me faire déchirer le bras gauche par les chardons, mais les orties m’ont eu sur la main droite. J’ai donc bravement fini de tondre avec la main en feu, heureusement avec la chaleur j’ai sué 10 litres et ça a évacué la sensation de brûlure3.
Comme je suis un indécrottable feignant, j’ai repoussé la tonte le plus tard possible. C’est à dire que j’ai vraiment commencé à m’y intéresser quand les végétaux ont atteint le seuil des 50 cm de haut. Ce qui m’a valu le droit de faire deux passages pour arriver à tondre, tout ça pendant que Mademoiselle qui a pour bon prétexte d’être enceinte se prélassait au frais dans la maison. Les filles c’est peut-être nul, mais c’est assez malin pour échapper à ce genre de corvées.
En plus du coup ma pelouse4 est toute moche et on pourrait s’y transpercer le pied tellement il y a d’herbe coupante. Y a rien de plus démoralisant que d’en avoir chié pendant deux heures pour un résultat tout laid. Quand j’en ai parlé à ma M’man elle a dit qu’elle voyait très bien ce que je voulais dire et qu’elle avait été bien déçue a moment de ma naissance5.
Note pour plus tard : ne pas repousser la tonte de la pelouse au delà d’un stade critique. Ou alors arriver à refiler ça à Albane.
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Comme certains le savent, Albane et moi désirons mélanger nos gènes et voir ce que ça donne. J’avais dit la dernière fois (qui s’était mal passé) que vous ne le sauriez que quand le mini-boulet aurait 18 ans, mais bon ça va finir par se voir : Albane est de nouveau enceinte. Et on a même passé l’échographie des 3 mois.
Alors évidemment, c’est l’occasion de faire un rappel sur ce qu’est une échographie. C’est un procédé utilisant les ultrasons pour zieuter dans le bidon de la maman (parce que sur le papa ça n’aurait aucun intérèt). Le gynéco applique d’abord un gel tout froid, juste pour embêter la maman parce qu’en fait y en a pas besoin. Bien sûr la médecine justifie ça en disant que si, y en a besoin parce que sinon y aurait une mince couche d’air entre la sonde et le ventre et que du coup c’est pas glop. Autant le dire tout de suite, c’est un argument complètement pipeau. Ajoutons à tout celà qu’il existe aussi les échographies vaginales1 qui permettent de mieux voir les mini-boulets quand ils sont encore à l’état de crevettes.
Mais bref. Donc Albane a passé son écho, et voici le résultat :
Notre mini-boulet en exclusivité. N'hésitez pas à être jaloux.
Nous sommes donc tout fiers et impatients, même si le gynéco nous a dit qu’il y aurait peut-être des problèmes à l’accouchement et que ça laisserait une légère cicatrice sur l’abdomen d’Albane2
Edit : Albane a aussi fait une note là-dessus sur String & Couche-Culotte.
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Après une longue et (pas forcément) intéressante semaine de formation sur la capitale, Albane a trouvé le moyen de me persuader d’aller le week-end même à Ikéa. Je préfère ne pas vous décrire ici la façon dont elle s’y est prise, je ne voudrais pas que mon blog tombe dans la classification « – de 18 ans »1.
En route donc pour l’Ikéa le plus proche de nous, celui de Tours2. Moins de deux heures de trajet plus tard, sans m’être fait flashé ce coup-ci, nous voilà aux environs d’Ikéa. Enfin c’est à dire que nous pouvions voir Ikéa de l’autoroute, mais à priori aucun chemin digne de ce nom ne permettait de rejoindre ce magasin au demeurant flambant neuf (il a ouvert il y a quelques mois). J’allais sortir de l’autoroute en défonçant le parapet lorsqu’Albane m’indiqua une sortie proche qui en fait est un traquenard puisqu’elle fait sortir du mauvais côté de la route. Au bout de 5 10 45 minutes, nous vîmes enfin un panneau resplendissant de lumière indiquant fièrement : « Ikéa c’est par là », avec en dessous une grosse flèche montrant un obscur chemin glauque où s’alignaient les bonimenteurs, les mendiants et les faux estropiés.
Arrivés au coeur de cette cour des miracles, nous pûmes enfin entrer dans le parking d’Ikéa. Là on s’est dit que c’était gagné, et bien pas du tout. Le parking d’Ikéa est sous le magasin, probablement par manque de place. Un problème qui se retrouve donc aussi dans le parking puisque la plupart des gens avaient optés pour un rangement en couche, empilant leur voiture par dessus celles des premiers arrivés. Je me suis prudemment garé sur un bout de parking extérieur encore libre, malgré les protestations d’Albane qui trouvait que marcher 150 mètres à pieds dans notre société moderne était une hérésie digne d’un retrait de permis de conduire.
L’entrée de cet Ikéa se fait donc dans un grand hall où se trouvent uniquement des escalators et des ascenseurs. Puisqu’on nous invitait visiblement à monter, nous le fîmes. Arrivés en haut un autre un escalier pas automatique nous attendait puisque la visite commence au premier étage (donc au second). Voilà, nous étions enfin au coeur du temple dédié aux noms de produits improbables et imprononçables. Là on vous met d’entrée dans le bain : des reconstitutions d’habitats modernes du début du XXIè siècle, des panneaux de sens de visite à tire-larigot, une cafétéria, des employés pour vous souhaiter la bienvenue3, tout est là pour vous mettre en confiance. On peut même lâcher ses mini-boulets dans une garderie où les employés sont spécialement préparés avec une lobotomie grand format4 afin de pouvoir tranquillement s’engueuler entre adultes consentants sur le choix d’une couleur de lampe.
J’ai bien sûr cédé à la tentation de tester tous les canapés en sautant dessus à pieds joints, afin d’éprouver leur solidité. Des vendeurs et la sécurité sont bien vite venus me persuader d’arrêter mon cirque, arguant du fait que des testeurs professionnels s’adonnaient déjà à ce genre de jeu dans leurs labos de test. J’ai bien tenté de postuler mais il faut parler l’Ikéa, faire moins de 70kg et ne plus faire pipi au lit, trois superpouvoirs que je ne possède malheureusement pas.
Et on se retrouve donc à déambuler comme un zombi en psalmodiant5 les noms de meubles, de vaisselle et d’accessoires il faut bien le dire assez bien pensés.
Je vais ici vous donner un conseil tout simple au cas où vous vous retrouveriez piégés dans ce lieu : à mi-parcours et régulièrement, n’hésitez pas à faire le total de tout ce que vous comptez acheter. Ensuite remémorez-vous l’état de votre compte, puis soupirez et affrontez le flux de visiteurs en sens inverse pour aller reposer cet accessoire de salle de bain en kit super encombrant que vous trimballez depuis 30 minutes. J’ajoute que mon mode de fonctionnement est de ne pas aller voir tout de suite les vendeurs quand un produit qui me plait n’est dispo qu’auprès d’eux et de faire le tour du magasin avant. Ca permet de mieux visualiser l’ensemble de ce que je vais acheter, et j’ai pas à revenir l’air piteux auprès du vendeur pour faire annuler ma commande après m’être rendu compte que finalement un Füronkl ira mieux dans mon salon qu’un Flatühl.
Nous avons opté pour un canapé deux places, un fauteuil tout mimi, diverses bricoles, des spots et un petit meuble de salle de bain. Après qu’Albane ait payé (moi on m’a toujours dit : les femmes aménagent et font le ménage dans la maison, les hommes sont devant la télé. Donc y a pas de raisons que ce soit moi qui paie alors que c’est pas moi qui vais nettoyer et agencer ces meubles.), je suis allé chercher la voiture pour me garer sur une place de chargement handicapée6 pour grimper les meubles. Sauf que ce maudit canapé dépassait de 10 cm du coffre, même en enlevant les cartons inutiles et encombrants. Après avoir couru au centre commercial d’à côté pour acheter des sangles (ne demandez jamais aux vendeurs de l’Ikéa de Tours, ils s’en foutent et ils ne lèveront pas le petit doigt pour vous. Quand ils daignent vous répondre… Celà dit on peut généraliser ce comportement à une bonne partie des Tourangeaux) et joué au puzzle en 3D pour tout faire tenir, nous repartîmes par la route (on a quand même évité l’autoroute avec coffre ouvert, ça aurait été forcer un peu trop la chance).
La pauvre Albane était coincée derrière moi (le siège avant passager étant inaccessible pour cause de place pour les pieds inexistante), avec le bruit et les vapeurs d’échappement elle a pas mal morflé pendant les 3 heures d’un trajet éprouvant. Elle n’a d’ailleurs pas résisté au voyage, mais grâce aux émanations toxiques son cerveau a continué à émettre des impulsions électriques, faisant repartir le coeur par intermittence. Actuellement elle semble aller bien, malgré une pâleur dûe à un afflux sanguin irrégulier dans les membres, et elle passe une grande partie de la nuit à errer dans notre village en éructant « I need braaaaaiin… »7. Si vous la croisez évitez de lui tourner le dos, on se sait jamais.
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Nous sommes le 23 janvier, et ma chérie a aujourd’hui 23 ans.
Il est temps de faire une biographie complète et sérieuse d’Albane :
Albane est donc née un 23 janvier 1986. Coîncidence, la plupart des anciennes civilisations avaient prédit pour ce jour-là l’arrivée d’un cataclysme menaçant l’espèce humaine. Bien entendu comme ces couillons de mayas ne connaissaient pas le calendrier grégorien il est fort possible qu’ils se soient plantés de quelques jours.
Enfant, Albane s’est révélée avoir un réel don pour la morsure, allant même jusqu’à s’aiguiser les canines pour faire comme les vampires à la télé. Ses parents inquiets lui interdisent donc la télé, sauf pour lui rediffuser la série animée Georgie1. Malgré cette sélection audiovisuelle, Albane développe des tendances inquiétantes de cannibalisme. De guerre las, ses parents finissent par la laisser manger le facteur qu’ils n’aimaient pas de toute façon. Albane trouve cet individu de fort mauvais goût et cesse dès lors de mordre les passants.
Plus grande, elle est scolarisée tout à fait normalement, bien que les professeurs aient des consignes spéciales du rectorat et un entraînement poussé pour réagir rapidement en face d’une situation critique comme un ouragan, une prise d’otage ou l’arrivée du groupe Alliage2. En effet, les RG et l’armée surveillent Albane de près depuis qu’un certain Paco R. leur a dit qu’elle serait en l’an 2000 l’instrument de l’apocalypse.
Le premier émoi sexuel d’Albane a lieu assez tôt dans sa vie, puisqu’elle tombe raide amoureuse de Bernard Minet (du groupe les Musclés) en 1990 (ce qui lui fait 4 ans si vous et moi avons bien compté). Bien évidemment, à cette époque le sieur Minet n’est absolument pas intéressé et ne donnera pas suite3, brisant pour la première fois le petit coeur fragile d’Albane. Si vous lui en parlez maintenant elle fera mine de ne pas s’en souvenir, mais je sais qu’au fond d’elle cette blessure béante ne s’est jamais totalement refermée.
Le premier amour concluant d’Albane arrive à l’âge de 11 14 19 ans4. L’heureux élu s’appelle Gaston, il a 29 24 18 ans et il aide à la ferme familiale de sa mère d’adoption, la sienne ayant préféré mettre les voiles avec un vendeur d’aspirateurs. Ce Gaston se révèle finalement plus amoureux des bovins que des petites brunes, aussi Albane décide de tirer un trait sur cette aventure sans surlendemain.
Dès lors Albane profite des joies de la vie et se jette à bras ouverts dans les soirées libertines où elle acquiert une solide réputation. Elle sort beaucoup, elle boit, se drogue même et glisse sur la mauvaise pente jusqu’à cette fameuse rencontre dite du 3 juin 2004 :
Nous sommes en milieu de journée, il fait beau et chaud. Albane sort en trébuchant du squat où elle vit avec une bande d’alter-mondialistes pouilleux et chute lourdement aux pieds d’une postière nommé Jeanne Darc (aucun lien avec Mireille, pour ceux qui se poseraient la question). Celle-ci s’exclame : « mais elle complètement timbrée celle-là !5 » et lui envoie un bon coup de pied pour lui apprendre qu’on ne se vautre pas sur les gens comme ça.
Ceci déclenche chez notre jeune toxico une appendicite6 qui la conduit droit à l’hôpital. Prévenus, ses parents arrivent et son p’pa lui donne une bonne fessée en public pour lui apprendre à rentrer si tard (et il a raison, ça fait quand même 3 ans qu’elle s’est enfuie soit-disant pour « aller chercher des malabars au supermarché »).
Suite à ça Albane est envoyée en « maison pour jeunes filles dévoyées » où elle apprend la discipline à coup de fouets. Elle en sort 3 ans plus tard avec une sérénité nouvelle. Un beau jour de février ou mars (les historiens sont divisés sur le sujet), elle tombe sur un mec extraordinaire dont elle tombe instantanément amoureuse. Celui-ci succombe à son tour à ses charmes et ils finissent par se mettre ensemble. Ils vécurent heureux jusqu’à présent avec leurs 3 satanés chats crotteurs.
Note : Bien entendu, certains éléments dans la vie d’Albane ont été romancés pour vous faire rêver un peu plus encore.
Je veux coucher avec Dric, vite je commente !
Pré-note : cette note fait suite à celle-ci : J’ai enfin trouvé le mode d’emploi.
J’ai longtemps hésité à supprimer la note précédente, mais finalement je pense que c’est pas plus mal de la garder. Car tout ne s’est pas passé comme on aurait voulu : nous avons perdu le bébé il y a une semaine. Bien sûr, à 1 mois et quelque de grossesse c’est plus une mini-crevette qu’un vrai bébé, mais dans l’esprit ça revient au même.
Il paraît que ça arrive à 10-20% des femmes enceintes de leur premier bébé, et que c’est souvent dû à des embryons vides ou à des malformations chromosomiques. Pas de bol pour nous, nous sommes allés grossir la statistique.
Apprendre qu’on va être papa ça donne une énergie formidable, et la fausse couche me l’a enlevé. Je me suis retrouvé avec une grosse fatigue et un grand vide. Et encore, c’est rien en comparaison de ce qu’a dû subir Albane, qui a eu en plus des conséquences physiques (rien de grave, mais ça a été très douloureux pour elle).
Passé le choc, on a décidé que de toute façon on allait recommencer dès que possible. Mais là vous n’apprendrez l’existence d’un mini-nous que lorsqu’il aura 27 ans et qu’il aura fini ses études de médecine.
Je suis une blonde, vite je commente !