J’ai regardé il y a peu un épisode de Game of Thrones1 dans lequel des gens se trucidaient sur un champ de bataille (ce qui n’a rien de rare dans cette série), vautré dans le canapé en compagnie de Madame et d’un chat qui ronflait. Pour la suite de cette histoire, Madame sera appelée Albina grâce à une dame officiant dans un Starbucks de l’aéroport de Stansted au nord de Londres, et qui en plus d’avoir des clients parlant un anglais approximatif (ce qui était aussi son cas en fait) était visiblement un peu dure de la feuille.
Albina donc fut horrifiée de voir un Dothraki anonyme (l’équivalent d’un envahisseur Hun dans notre histoire réelle) couper une patte du cheval de son adversaire le brave chevalier Braillard2 pour le faire tomber (tactique qui a d’ailleurs fort bien fonctionné). Puis encore une fois quand le chevalier fraîchement désarçonné de son cheval a trouvé le moyen de lancer un carreau d’arbalète géant dans l’épaule d’un gros dragon à qui ça a fait mal, évidemment.
Une Dothraki. Pas une vraie évidemment, personne n’a un tel push-up dans les séries TV.
J’ai trouvé assez curieux qu’Albina ait plus de peine pour un cheval et un dragon que pour les pauvres soldats qui se faisaient trucider et rôtir par ledit dragon (surtout que l’univers de Game of Thrones étant assez peu manichéen, il n’y avait ni vilains ni gentils dans cette histoire). Ce à quoi elle m’a répondu que je n’avais aucune empathie, en sous-entendant que ma destinée post-mortem serait probablement de brûler dans les flammes d’un enfer quelconque et beaucoup trop chaud.
Je suis donc allé farfouiller sur le Grand Internet, ce qui m’a confirmé que Madame avait un comportement tout à fait normal en la matière. Quoiqu’en posant la question sur Doctissimo, ils lui ont quand même trouvé un cancer de la prostate.
Il semblerait que les gens associent volontiers les animaux à quelque chose d’innocent. Un peu moins quand même lorsqu’il s’agit des chats, parce que dans l’inconscient collectif les chats sont des créatures maléfiques qui ne voient les humains que comme des esclaves (ce qui n’est pas totalement faux d’ailleurs). A l’opposé, les humains adultes sont par définition pas innocents du tout. La preuve, c’est que la très grande majorité des adultes que vous pourrez rencontrer dans votre vie ont déjà tripoté un pénis avec leur main. Pensez-y quand vous serrerez la paluche de vos collègues (y compris féminines) la prochaine fois.
Ce qui fait qu’on éprouve naturellement plus d’empathie pour un animal qui souffre que pour un humain qui souffre. Et ce, indépendamment des souffrances endurées.
Un petit mot sur la notion de beauté qui a son importance : une bestiole répugnante comme un crapaud pustuleux ou une araignée poilue a un coefficient d’empathie quasiment nul, mais c’est valable également pour les humains. Aussi si vous êtes moches, évitez de vous trimballer avec un bel animal. Je sais que ça fait partie des techniques de drague à deux sous mais c’est inefficace : vous n’allez servir que de faire-valoir à la bestiole que vous trimballez et ça va vous faire mal à l’ego qui est déjà probablement mal en point si vous en êtes rendu à une telle technique pour approcher des gens.
Si Toutefois vous êtes un dragon, vous pouvez quand même attirer Albina qui n’a aucun sens du beau. Le fait qu’elle ne soit absolument pas regardante a d’ailleurs largement contribué au fait que j’ai pu la mettre dans mon lit.
Mais revenons à ce cheval à trois pattes. Un cheval, qu’on le considère comme une créature innocente, à la limite3 : ça ressemble à une licorne, les gens le trouvent majestueux et Barbie en a plein dans son haras de princesse .
Mais quand même, un dragon. Comment peut-on éprouver de l’empathie pour un dragon même pas amical en plus, puisqu’il passe son temps à brûler et bouffer des quidams ?
Les gens quand même. Enfin je dis les gens, mais je devrais dire : les occidentaux. Parce que dans le reste du monde et notamment dans ses parties les plus démunies, quand on a rien à bouffer on a au moins la décence de manger son chien et pas son voisin.
Je n’aime pas les chiens, et pourtant je sens mon empathie grandir…
Du coup en y réfléchissant, les terroristes n’ont rien compris à la culture occidentale. Plutôt que de rouler sur des gens ou de les canarder à la kalachnikov, ils feraient mieux de se rabattre sur leurs animaux de compagnie. Les gens seraient encore plus tristes, et pénalement les terroristes risquent bien moins en tuant un caniche (fut-il royal) qu’un humain.
Après c’est sûr que niveau palmarès c’est moins classe de se pointer au paradis en ayant roulé sur un chat au lieu d’un humain. C’est un coup à se faire refiler une chèvre au lieu des 72 vierges promises au départ.
Je veux coucher avec Dric, vite je commente !
Il se trouve que dans mon entourage féminin, notamment celui qui se trouve la nuit dans le même lit que moi, c’est la mode des Box. GlossyBox, LittleBox, BirchBox (ce qui veut dire la Box du boulot – l’arbre, pas le travail), Big Moustache1, etc.
Le principe pour ceux qui ne connaissent pas, c’est qu’on s’inscrit, on paye, on remplit son profil (avec des infos qui seront probablement revendues à des sociétés tierces, histoire de rentabiliser un peu tout cet afflux de données), et on reçoit chaque mois une petite boîte dans laquelle se battent quelques produits qu’on pourrait aisément prendre pour des échantillons, qui ont été soit disant sélectionnés par rapport à votre profil.
L’étape suivante c’est de recevoir le colis, se dire que c’est trop cool, ouvrir la boîte et être déçu parce que c’est pas vraiment ce qu’on attendait, et qu’il y a la moitié des produits qui ne serviront jamais.
Si je me suis trompé dans la description, une bande de harpies extrémistes se chargera bien de rectifier le tir dans les commentaires.
Pour ma part, je trouve le principe génial commercialement parlant. Ce qui m’ennuie, c’est que du coup ma chère et tendre s’est laissé prendre au piège bêtement.
Afin d’ouvrir les yeux des gens qui jurent que c’est trop bien les box, j’ai donc créé la CacaBox, la Box qui vous vend des trucs tout pourris. et parce que je vais au bout des choses, j’ai même créé un petit site pour la présenter (et j’en suis très fier en plus) :
La CacaBox
La Cacabox dans toute sa splendeur. Merci Photoshop.
Oui, j’ai probablement mieux à faire de mon temps. Mais vous avez bien perdu le vôtre à lire ceci, alors vous êtes mal placé pour me faire la morale.
Je parle souvent pour ne rien dire, vite je commente !
Aujourd’hui nous allons parler des films d’espionnage, avec en vedette ce coquin de James Bond. Non pas que ce soit le seul, mais c’est certainement le plus emblématique.
Intéressons-nous d’abord au héros du genre (avec sa sous-catégorie de la Femme Fatale), que nous mettrons ensuite en concurrence avec son alter-ego le Vilain-Grand-Méchant.
Le héros, un type héroïque.
S’il est quelque chose qu’on ne peut nier avec le héros, c’est qu’il a une belle gueule charismatique. Du genre à faire se retourner toutes les nanas et les gays dans un cocktail mondain. Enfin non, pas les gays : le héros est un hétérosexuel compulsif, et toute chose tendant à démontrer que le héros pourrait apprécier les Dieux du Stade doit être écartée. Si homme gay il y a dans un film d’espionnage, ce sera soit un méchant, soit un élément comique, soit les deux mais dans tous les cas il sera totalement facultatif au niveau de l’intrigue.
Black Widow, une espionne russe crée par Marvel. Un bon prétexte pour mettre une paire de seins dans une combi moulante.
D’ailleurs je parle du héros au masculin, mais dans les rares films où on confie le rôle principal à une gourdasse, c’est la même chose (avec une paire de seins renversante en plus). Le héros est donc beau, avec du sex-appeal, bien fringué, une dentition parfaite et une condition physique qui lui permettrait de battre tous les records olympiques s’il n’était pas constamment occupé à culbuter des donzelles dans les toilettes des ambassades lors de réceptions ennuyeuses.
Car le héros masculin est un bon coup. Ce n’est pas moi qui le dit, mais la brochure printemps 2012 de Espion Magazine :
Avantages pour vous mesdames :
- Procure de multiples orgasmes en peu de temps
- Est capable de prouesses de séduction dont il ne se servira pas car vous aurez déjà succombé à son after-shave.
- Garanti sans panne sexuelle.
- A une haleine fraîche le matin.
- Ne pète jamais au lit.
- Ne regarde pas le foot.
- A de gros moyens financiers.
Inconvénients :
- Se barre au beau milieu de la nuit.
- Est infidèle.
- Ne fait pas les courses ni le ménage.
- Se contrefout de ce que vous pouvez penser ou dire.
On l’aura compris, le héros a une grosse libido et une très faible opinion des femmes.
Le héros ne respecte pas les règlements ni sa hiérarchie. Il est libre le héros, c’est un rebelle ! Et en plus comme personne ne vient le chopper par l’oreille pour lui dire d’arrêter ses conneries et d’aller au coin, il est conforté dans son comportement.
Il est également très con. Non pas qu’il ne soit pas intelligent : le héros sait parler plein de langues, il connaît tout un tas de coutumes et usages dans plein de domaines variés, il sait faire la conversation et donner la patte quand on lui demande. Non, en fait c’est juste qu’il se comporte comme un abruti. Donnez à un héros deux options : l’une qui demande de la patience, de la réflexion mais qui sera efficace et discrète, et l’autre qui lui permettra de rentrer dans le tas en faisant des explosions, des morts et des dégâts considérables sans attendre. Quelle option notre héros testiculé va-t-il choisir ?1
La seconde évidemment. Et même si par inadvertance il choisit la première, il va à un moment ou à un autre faire foirer son propre plan pour pouvoir tuer tout le monde dans une explosion monumentale. On pourrait penser que le principal ennemi du héros c’est le Vilain-Méchant-Ricaneur, mais en réalité le héros roubignollé n’a besoin de personne pour saboter son travail.
Les collègues du héros :
Ils ne servent qu’à faire diversion, à se faire tuer ou à ce qu’on ne remarque pas trop que finalement le héros arrive à descendre une centaine de types surentraînés en deux heures et demi de film à lui tout seul. Ils ne valent même pas la peine que je leur consacre plus de temps, c’est dire s’ils sont inutiles.
La Femme Fatale :
Quand je vous disais que les James Bond Girls avaient des moeurs légères...
C’est une femme forcément sublime et bien roulée, élégante et pas vulgaire pour un sou. Très propre sur elle, elle sort souvent avec le Méchant Qui Fait Peur et va changer de partenaire sexuel sur une simple roucoulade du héros, ce qui va bien sûr fortement agacer le Méchant De La Terreur qui n’arrive pas forcément à satisfaire pleinement sa partenaire au lit, vu qu’il a quand même un projet de conquête du monde à organiser, et que non-pas-ce-soir-chérie-j’ai-mal-à-la-tête.
La Femme Fatale est intelligente et stupide à la fois : raffinée et bien élevée, elle saura briller en société. Pour autant elle fait des choix de vie qui confinent à l’acte suicidaire. Et quand les évènements ne lui sont pas fatals (c’est décidément un adjectif qui lui sied comme un gant), elle s’en sort de justesse et avec les cheveux décoiffés. Première bourde : sortir avec un Méchant Fourbe et Sournois ; deuxième erreur : sortir avec le héros qui veut justement éliminer le Méchant Sournoisement Fourbe ; troisième erreur : non contente de faire tout ça, elle le fait de façon ostentatoire : tout le monde va voir qu’elle a joué à touche-pipi dans les toilettes avec le héros pendant le discours d’inauguration d’une entreprise de son méchant de mec, mais elle croit tout de même qu’elle va pouvoir s’en sortir avec un battement de cils et une sourire enjôleur.
Cette insouciance ridicule lui vaut fréquemment d’être tuée par le Méchant Vilain au Cœur Brisé de façon cruelle et douloureuse, mais ça survient après qu’elle ait fait des galipettes avec le héros et elle peut donc mourir sans gêner l’action de celui-ci.
A noter que certaines Femmes Fatales font partie des Méchants Secondaires. On peut au moins leur accorder qu’elles ne jouent pas à la girouette comme leurs collègues pro-héros, et qu’au moins elles restent fidèles. Mais par contre elles meurent à coup sûr, c’est ballot.
A l’inverse, voici les méchants, classés en plusieurs catégories :
Ceux qui n’ont pas de nom :
Sacrifiables à merci, ils sont systématiquement tués par le héros ou par le Grand Vilain Machiavélique. C’est dans cette catégorie qu’on met tous les gens de couleur présents dans ces films : le héros est blanc, le méchant est blanc, et la femme fatale… On s’en fout de la femme fatale, elle n’est là que pour montrer sa plastique de rêve.
Les Méchants Secondaires :
On pourrait les comparer à des Boss de fin de niveaux dans les jeux vidéo : ce sont des méchants intermédiaires qui mourront brutalement. Ce sont souvent eux qui ont le plus affaire au héros tout au long du film, et pourtant ils sont traités comme du petit personnel par le Vilain Méchant en Chef. Inutile de dire que nos méchants secondaires reportent toute la frustration de leur situation sur le héros ou à défaut sur la femme fatale du héros.
Ils ont souvent une difformité physique, ça renforce leur côté ouh-là-là-qu’il-fait-peur-celui-là. Et quand ils n’en ont pas, c’est le héros qui leur en crée une (balafre, bisou sur la joue, bras en moins, etc.). Ce sont des personnes qui ont une personnalité très fragile et qui craquent facilement. Ça leur vaut souvent une mort brutale et rapide.
Le Méchant Principal Plus Méchant que Les Autres :
C’est mon préféré, je ne vous le cache pas. Le Méchant a une élégance et un charisme certain, et pourtant il fait fade à côté du héros étincelant. Le Méchant est un type qui a réussi dans la vie : il est riche, il a une Rollex, des superbes villas, une femme magnifique… Ah non tiens, il vient de se la faire piquer par le héros. Mais à part ça il a tout pour être heureux. Tout ? Noooon, car il lui en faut plus !
C’est pourquoi le Méchant Diabolique et Vil a un plan. Un plan qu’il a mis des années à préparer, le but de sa vie, le couronnement de sa carrière, un plan qui lui vaudra d’être en couverture de Vilain Magazine comme étant le Méchant du Siècle ! Patiemment, il a rassemblé ses forces, mis en place ses pions, posé discrètement les bases de ce qui va lui permettre d’obtenir plus de pouvoir, plus d’argent, et d’obtenir enfin une reconnaissance de son talent par son papa qui le traite tout le temps d’incompétent.
Inutile de vous dire que le Méchant Monstrueusement Maléfique est d’une rare intelligence. Il est raffiné, cultivé, audacieux, visionnaire, méticuleux, il connaît ses tables de multiplication, il ne fonce pas tête baissée dans les ennuis, il réfléchit avant d’agir et il n’oublie jamais de sortir les poubelles la veille du jour de ramassage des ordures. Par contre il a un complexe d’infériorité, il se sent rejeté, il veut l’admiration de ses petits camarades et il tolère très mal l’échec. Si jamais il rate son exercice de maths, il peut bouder pendant une journée entière.
Mais alors pourquoi donc le Méchant Qui est Malin et Cruel perd-il à la fin ? Il devrait pourtant mettre la misère au héros crétin !
Il me restait une photo, c'était dommage de vous en priver.
Et bien mes petits, ça s’appelle tirer le niveau vers le bas : dans une classe d’école, quand un élève est perturbateur et médiocre il a tendance à entraîner tous les autres enfants avec lui dans ses bêtises, abaissant à lui tout seul le niveau de la classe. C’est pareil pour le Méchant Qui Fait Peur aux Bébés : en présence du héros, il va vouloir tuer tout le monde et faire pan-pan boum-boum au lieu de réfléchir cinq minutes et mettre calmement un bon coup de pied dans les bourses hypertrophiées du héros pour lui apprendre à piquer la nana des autres.
Voilà la conséquence : le Méchant Vilain de la Peur s’éparpille dans tous les sens en essayant de singer le comportement stupide du héros pour lui mettre une raclée, et du coup il foire le plan de sa vie. Bon, il a quand même la satisfaction de buter son ex la plupart du temps, c’est toujours ça de pris. Et à la fin cet odieux personnage meurt, et jamais de façon élégante. De toute façon vous aurez compris qu’à partir du moment où on fait partie de toute autre catégorie que le héros, on meurt.
Mais alors, que peut-on retenir du film d’espionnage à la James Bond ? Premièrement, c’est une ode à la stupidité. Deuxièmement, les femmes adultères et frivoles y jouent un meilleur rôle que celles qui restent fidèles à leur chéri. Troisièmement, les gens qui présentent un handicap ou une difformité sont moqués et présentés comme méchants. Quatrièmement, on y célèbre l’arrivisme face au besogneux entrepreneur : le pique-assiette gagne face à celui qui a trimé toute sa vie et qui allait enfin réussir à s’épanouir. Cinquièmement, on met en valeur ceux qui ne respectent pas les règlements et qui n’en font qu’à leur tête.
L’air de rien, on tente de vous conditionner à désobéir aux règles et aux mœurs en vigueur dans notre société actuelle lorsqu’on vous montre tout ça.
Ces films sont la quintessence du film subversif. Et en plus y a des jolies filles dedans.
Je suis un fan de curling, vite je commente !
Il est un sujet hautement écologique et qui nous touche tous et tous les jours dont je voudrais parler ici : la gestion du papier dans les lieux publics.
Dit comme ça, je vous accorde que c’est pas folichon comme sujet. Mais attendez un peu, ça va empirer après.
Quand je parle de papier, je veux en fait parler des serviettes et mouchoirs en papier et du papier toilettes. Car enfin, voilà là une source inépuisable d’incompréhension de la quasi majorité des gens. On pourrait même dire qu’il y a deux catégories de gens dans le monde : ceux qui conçoivent les serviettes et mouchoirs en papier ainsi que le papier toilettes à destination des lieux publics, tous les autres, et enfin ceux qui ne savent pas compter.
Commençons par le papier toilettes : mais pourquoi mettre toujours des rouleaux de papier super fins ? On peut voir à travers, et il est certain que ce papier va se déchirer entre nos doigts dès qu’on va s’en servir. Curieusement, il est cependant indéchirable quand vous voulez en prendre un morceau, et le pré-découpage est un piège à cons du même acabit que les ouvertures faciles.
Ma jolie, ce n'est pas avec ce PQ bas de gamme que tu vas essuyer ce foutoir !
Je présume que la finesse de ce papier est en grande partie due à de basses considérations économiques : moins d’épaisseur = moins de matière première = plus de profits1. Ça c’est la théorie. Parce que la pratique, la voilà : quand le papier semble trop fin, on en prend beaucoup plus pour le plier (ou le rouler, quand on fait partie de ces immondes rustres qui osent enrouler le PQ autour de leur main au lieu de le plier délicatement) et ainsi augmenter l’épaisseur. Pire : quand vous êtes dans des toilettes publiques, nids à bactéries par excellence et que vous devez vous asseoir sur la cuvette, vous allez mettre plein de papier dessus afin de faire un coussin pour votre popotin. Et comment estimez-vous que vous êtes suffisamment en sécurité pour ne pas chopper toutes les vilaines bestioles microscopiques ? Par la sensation de molletonné2 sous vos fesses, que vous allez donc atteindre en déroulant la moitié du rouleau tellement le papier est fin.
Gain final de l’opération « Moins d’épaisseur pour plus de pognon » : nul.
Continuons avec les serviettes en papier : nous avons tous en tête la scandaleuse et inefficace serviette de fast-food, qui offre le tour de force de retenir absolument aucune particule graisseuse, alors que c’est justement ce dont on souhaiterait débarrasser ses doigts ou sa bouche3. En effet, cette étoffe végétale (faut bien trouver des synonymes et autres métaphores pour causer de ce fichu morceau de serviette en papier) n’accomplit résolument pas sa fonction, elle n’absorbe rien, elle est rêche au toucher et malgré ça elle semble tout de suite sale dès que vous y touchez.
Ce dernier point mérite qu’on s’y arrête, car l’explication de ce phénomène tient en fait à l’extraordinaire propriété anti-adhésion de la serviette. Le peu de gras que vous arriverez à déposer sur cette serviette ne s’y fixe pas, et il va donc repartir sur vos doigts/bouches au prochain passage. Tout ceci contribue donc au fait qu’encore une fois, l’utilisateur se verra contraint de remplacer la qualité par la quantité, en prenant une montagne de serviettes.
Alors autant je peux comprendre l’équation du PQ, même si j’ai brillamment démontré qu’elle est erronée. Mais là, qui a bien pu pondre un tel concentré d’ânerie ? Ils ne testent pas leurs produits avant de les mettre à disposition ? Verrai-je de mon vivant la fin des émissions de variété le vendredi soir, alors qu’un sondage récent a montré que c’est un des jours de la semaine où les gens voudraient le plus voir des films ?
Il se trouve que j’aurais encore plein de trucs à dire sur les fast-foods, notamment sur la différence entre les sandwichs Quick dans leurs pubs et dans la réalité, mais je m’éloignerai dramatiquement du sujet et je vous sais pointilleux sur la rigueur qu’il convient de donner au sujet traité dans cette note aujourd’hui.
En résumé, gain final de l’opération « Moins d’efficacité pour plus de blé » : nul.
Finissons enfin avec les kleenex qu’utilise par exemple la crèche de Mini-Dric. Ils sont tellement fins qu’on se retrouve vite avec les doigts dans le nez et des morceaux de kleenex éparpillés sur les doigts et dans les narines. Non pas que je n’aime pas avoir les doigts dans mon nez. Je n’ai pas honte de dire publiquement que je prends un certain plaisir à pratiquer l’exploration digitale4 dans mes conduits nasaux, mais quand j’ai recours au mouchoir en papier c’est bien parce que le contenu de mon nez est trop liquide pour être extrait avec les doigts. Et c’est en général le cas de tous les utilisateurs de mouchoirs en papier qui ont le nez qui coule. La solution : doubler ou tripler l’épaisseur en superposant plusieurs mouchoirs. Vous pourriez me dire que c’est pour pousser à la consommation, mais je vous rappelle que nous parlons ici de l’utilisation du mouchoir en papier dans un lieu public, et que la crèche de Mini-Moi n’a aucun intérêt à ce que nous vidions ses stocks de mouchoirs pour épancher les fuites nasales de nos charmants petits monstres.
Gain final de l’opération « Plus de finesse pour plus de pépètes » : nul.
Ce qui nous fait, si je compte encore juste à ce stade de réflexion :
bénéfices : 0 – emmerdements : 35
Je n’ai pas de conclusion à vous fournir pour tout ceci, à part que parfois, privilégier la qualité ne se révèle pas forcément plus coûteux au vu du propos exposé dans cette note. Ainsi, boycottons les knackies premier prix, car ils sont vraiment infâmes et en plus comme on les achète par paquets de 20, il faut tout manger si on ne veut pas gaspiller.
Je veux coucher avec Dric, vite je commente !
Le sujet du jour sera le mailing1 . Ce terme qui de toute évidence est d’origine anglo-saxonne est de base une publicité ciblée.
En gros on fait un publipostage avec votre nom et zou, vous avez l’impression que la société vous écrit à vous personnellement, que votre valeur est enfin reconnue et que s’ouvrent les portes de la gloire et de la célébrité. Ouuuh, j’en frissonne d’avance.
C’est ainsi qu’il y a quelques temps j’ai reçu une lettre dans mon courrier, où l’on m’entretenait de la manière suivante :
Exemple typique de mailing raté pour une tenue de technicienne de surface
M. Dric2,
L’été arrive à grands pas, vous devez probablement être en train d’essayer trois régimes miracle par jour pour perdre du poids sans faire un soupçon d’effort. Je tiens personnellement à m’assurer que votre argent sottement dépensé dans ces programmes de charlatans aille également sur mon compte bancaire. Nous sommes entre filles et je peux bien vous avouer qu’en réalité ce sont nos vêtements, nos chaussures et notre linge de maison dont vous avez le plus besoin pour camoufler vos bourrelets disgracieux. Faites-moi confiance, je sais absolument ce qu’il vous faut et j’ai une surprise pour vous : il se trouve que tout ce qui vous est vital pour cet été est disponible chez nous ! Vous pouvez commander par internet, par téléphone, par courrier et par hasard si vous le souhaitez. Si vous passez une commande de 120€ d’achats minimum dans les 30 secondes, vous recevrez une superbe robe tendance et sexy gratuitement !
La directrice de la communication (qui est aussi votre nouvelle meilleure amie),
Valérie Datromet (dit Valoche)
J’ai été ébloui par tant de clairvoyance. Cette femme SAVAIT ce dont j’avais besoin, inutile pour moi de me poser des questions qui me feraient mal à la tête et qui m’empêcheraient d’accomplir mon devoir conjugal par exemple. J’ai tout de suite passé commande de 120 pinces à linge design qui brillent dans le noir avec des paillettes sur le dessus, à 1€ l’unité. Une affaire.
Passons sur les frais de port avec lesquels j’aurais pu faire livrer un éléphant et un rhinocéros dans mon jardin pour vérifier lequel des deux est le plus balèze, me voilà donc avec mes pinces à linge qui se sont révélées être incapable de maintenir le linge en place puisqu’elles ne peuvent rien pincer3. et une robe en toile de sac de riz pour réfugiés qui gratte et qui me fait un gros cul. Autant vous dire que c’est pas avec ça que je vais emballer cet été.
De toute façon Albane trouve que la robe ça fait pas top sur un mec et que tant que je n’aurais pas les jambes rasées ça sera ridicule. D’un autre côté, Albane est une fille et on sait tous que les filles n’ont aucun goût. Je pourrais développer cette affirmation mais je viens de penser que ça ferait un excellent sujet pour une prochaine note.
Note de bas de plafond : Il m’est arrivé dans ma vraie vie de recevoir un courrier de ce genre, manifestement rédigé pour une femme mais adressée à Monsieur Dric. Le jour où la Redoute ou les 3 Suisses m’enverront des courriers d’un Sylvain Leroi4 qui misera sur la franche camaraderie virile qui a cours dans les vestiaires sportifs pour réussir à me refourguer des haltères et des boxers qui mettent le service trois-pièces en valeur, là ils auront toute mon admiration.
Je suis un spammeur, vite je commente !