Le 14 février c’était le jour des amoureux. Enfin en vrai, on est bien d’accord qu’en général les zamoureux n’ont pas besoin d’un jour particulier dans l’année. Même pour les couples, c’est discutable.
Il y a en revanche un cas de figure (dans lequel je suis) qui mérite bien son jour des zamoureux, ce sont les familles. Car dès qu’un rejeton pointe le bout de son nez, on passe du statut cool et décontracté du zizi de « couple » à « famille ». A tous les nouveaux parents, je souhaite bien du courage.
Quoi, des bisous entre vous ?! Je vous demande de vous séparer, je suis bien trop mignon pour cesser d'être votre seul centre d’intérêt.
Le nouveau venu, si mignon soit-il est quand même un phagocyte de temps et de sentiments incroyable. Cette petite personne va devenir le centre du monde et séparer plus sûrement papa et maman que ne le ferait Moïse avec la Mer Rouge. Je vous déconseille si vous en souffrez d’aller faire un tour sur d’éventuels forums où des des gens dans la même situation que vous épanchent leur malheur, c’est totalement déprimant et ça ne vous servira à rien au final.
Et inutile de penser à faire subir à votre progéniture le même traitement que pour des chatons encombrants, le dépôt d’ordures dans les rivières et les étangs est puni par la loi. Et à moins d’être attiré par les franches camaraderies entre prisonniers, vous y perdriez grandement au niveau sentimental.
D’un autre côté ça n’a rien de définitif comme situation puisqu’à force de menaces, de tentatives de meurtre et de brutalités ordinaires ça c’est arrangé entre Albane et moi. Elle ne parle plus beaucoup depuis qu’elle est enterrée dans le jardin, mais au moins on ne s’engueule plus pour un rien. Et puis la poupée gonflable qui l’a remplacée dans mon lit ne prend pas toute la place, elle.
Mais cet état commun à 82,7% des couples d’après l’étude réalisée en 2009 par l’Institut Amérindien de la Statistique Fortement Probable fait prendre tout son sens aux petites manifestations d’amour entre deux parents, comme le jour de la St Valentin.
Pour avoir tester plusieurs scenarii de St Valentin, je crois que je préfère encore rester à la maison et faire un repas amélioré entre zamoureux1 une fois l’abominable mini-tornade couchée. En l’occurrence pour cette année, c’était crème brulée de foie gras2, saumon à la sauce hollandaise accompagné de riz, avec un gros gâteau en dessert.
Vous allez me demander à ce stade3 quel est le rapport de tout ça avec le titre de cette note, et bien le voici :
J’ai offert à Albane (qui excelle dans beaucoup de domaines, notamment dans l’ordre alphabétique où elle arrive systématiquement avant les Clara, les Hildegarde et même les Céline) à l’occasion de cette soirée une machine à faire des sodas4. Le principe est simple, vous mettez de l’eau dans une bouteille, vous la mettez dans la machine, et celle-ci va injecter du CO² dedans pour en faire une eau gazeuse dans laquelle vous ajouterez un arôme de Coca Cola, de fanta ou de limonade. Vous ne pourrez pas faire de champagne par contre.
Simple, la réalisation l’est nettement moins puisque nous avons réussi à inonder la cuisine par deux fois. La première fois c’était de ma faute, je n’avais pas vissé correctement la bouteille sur le support permettant d’injecter le gaz. Lorsque j’ai appuyé sur le bouton, la pression du gaz a fait sauté un tiers de l’eau contenue dans la bouteille d’un litre hors de celle-ci en nous aspergeant généreusement au passage.
En Lituanie, les machines à soda sont quand même plus faciles à utiliser
Un nettoyage plus tard, en relisant le mode d’emploi qui n’a été d’aucune utilité vu la nullité de la présentation5, j’ai fini par comprendre qu’on pouvait faire pivoter l’injecteur de gaz, ce qui permettait de visser bien mieux la bouteille et ainsi d’éviter les fuites.
Vint ensuite l’ajout de l’arôme. Après quelques délibérations à base de « Choisis ce que tu veux – Non toi vas-y – Non, fais comme tu veux – Bon alors on prend quoi ? – Comme tu veux – Bon ok alors on prend quoi ? – Vas-y je te laisse choisir », notre choix s’est porté sur l’arôme d’un ersatz de Fanta.
Deuxième effet Kisscool, lorsqu’Albane a ajouté l’arôme cela a engendré une amusante réaction chimique qui a poussé le contenu de la bouteille à s’échapper d’un seul coup et en grande quantité, nous aspergeant généreusement au passage. Et tenez-vous bien pour ceux qui la connaissent, Albane n’a pas rouspété ni hurlé qu’il y en avait partout, ou fait un mélodrame dans le même genre. Mieux, elle a rit6.
Finalement le breuvage obtenu était plutôt bon, on s’est bien amusé, on a très bien mangé et on n’a même pas regardé la nouvelle saison de Dr House7.
Je crois que c’était ma meilleure St Valentin à bien y réfléchir8.
Je connais personnellement Chuck Norris, vite je commente !
Aujourd’hui nous allons parler des films d’espionnage, avec en vedette ce coquin de James Bond. Non pas que ce soit le seul, mais c’est certainement le plus emblématique.
Intéressons-nous d’abord au héros du genre (avec sa sous-catégorie de la Femme Fatale), que nous mettrons ensuite en concurrence avec son alter-ego le Vilain-Grand-Méchant.
Le héros, un type héroïque.
S’il est quelque chose qu’on ne peut nier avec le héros, c’est qu’il a une belle gueule charismatique. Du genre à faire se retourner toutes les nanas et les gays dans un cocktail mondain. Enfin non, pas les gays : le héros est un hétérosexuel compulsif, et toute chose tendant à démontrer que le héros pourrait apprécier les Dieux du Stade doit être écartée. Si homme gay il y a dans un film d’espionnage, ce sera soit un méchant, soit un élément comique, soit les deux mais dans tous les cas il sera totalement facultatif au niveau de l’intrigue.
Black Widow, une espionne russe crée par Marvel. Un bon prétexte pour mettre une paire de seins dans une combi moulante.
D’ailleurs je parle du héros au masculin, mais dans les rares films où on confie le rôle principal à une gourdasse, c’est la même chose (avec une paire de seins renversante en plus). Le héros est donc beau, avec du sex-appeal, bien fringué, une dentition parfaite et une condition physique qui lui permettrait de battre tous les records olympiques s’il n’était pas constamment occupé à culbuter des donzelles dans les toilettes des ambassades lors de réceptions ennuyeuses.
Car le héros masculin est un bon coup. Ce n’est pas moi qui le dit, mais la brochure printemps 2012 de Espion Magazine :
Avantages pour vous mesdames :
- Procure de multiples orgasmes en peu de temps
- Est capable de prouesses de séduction dont il ne se servira pas car vous aurez déjà succombé à son after-shave.
- Garanti sans panne sexuelle.
- A une haleine fraîche le matin.
- Ne pète jamais au lit.
- Ne regarde pas le foot.
- A de gros moyens financiers.
Inconvénients :
- Se barre au beau milieu de la nuit.
- Est infidèle.
- Ne fait pas les courses ni le ménage.
- Se contrefout de ce que vous pouvez penser ou dire.
On l’aura compris, le héros a une grosse libido et une très faible opinion des femmes.
Le héros ne respecte pas les règlements ni sa hiérarchie. Il est libre le héros, c’est un rebelle ! Et en plus comme personne ne vient le chopper par l’oreille pour lui dire d’arrêter ses conneries et d’aller au coin, il est conforté dans son comportement.
Il est également très con. Non pas qu’il ne soit pas intelligent : le héros sait parler plein de langues, il connaît tout un tas de coutumes et usages dans plein de domaines variés, il sait faire la conversation et donner la patte quand on lui demande. Non, en fait c’est juste qu’il se comporte comme un abruti. Donnez à un héros deux options : l’une qui demande de la patience, de la réflexion mais qui sera efficace et discrète, et l’autre qui lui permettra de rentrer dans le tas en faisant des explosions, des morts et des dégâts considérables sans attendre. Quelle option notre héros testiculé va-t-il choisir ?1
La seconde évidemment. Et même si par inadvertance il choisit la première, il va à un moment ou à un autre faire foirer son propre plan pour pouvoir tuer tout le monde dans une explosion monumentale. On pourrait penser que le principal ennemi du héros c’est le Vilain-Méchant-Ricaneur, mais en réalité le héros roubignollé n’a besoin de personne pour saboter son travail.
Les collègues du héros :
Ils ne servent qu’à faire diversion, à se faire tuer ou à ce qu’on ne remarque pas trop que finalement le héros arrive à descendre une centaine de types surentraînés en deux heures et demi de film à lui tout seul. Ils ne valent même pas la peine que je leur consacre plus de temps, c’est dire s’ils sont inutiles.
La Femme Fatale :
Quand je vous disais que les James Bond Girls avaient des moeurs légères...
C’est une femme forcément sublime et bien roulée, élégante et pas vulgaire pour un sou. Très propre sur elle, elle sort souvent avec le Méchant Qui Fait Peur et va changer de partenaire sexuel sur une simple roucoulade du héros, ce qui va bien sûr fortement agacer le Méchant De La Terreur qui n’arrive pas forcément à satisfaire pleinement sa partenaire au lit, vu qu’il a quand même un projet de conquête du monde à organiser, et que non-pas-ce-soir-chérie-j’ai-mal-à-la-tête.
La Femme Fatale est intelligente et stupide à la fois : raffinée et bien élevée, elle saura briller en société. Pour autant elle fait des choix de vie qui confinent à l’acte suicidaire. Et quand les évènements ne lui sont pas fatals (c’est décidément un adjectif qui lui sied comme un gant), elle s’en sort de justesse et avec les cheveux décoiffés. Première bourde : sortir avec un Méchant Fourbe et Sournois ; deuxième erreur : sortir avec le héros qui veut justement éliminer le Méchant Sournoisement Fourbe ; troisième erreur : non contente de faire tout ça, elle le fait de façon ostentatoire : tout le monde va voir qu’elle a joué à touche-pipi dans les toilettes avec le héros pendant le discours d’inauguration d’une entreprise de son méchant de mec, mais elle croit tout de même qu’elle va pouvoir s’en sortir avec un battement de cils et une sourire enjôleur.
Cette insouciance ridicule lui vaut fréquemment d’être tuée par le Méchant Vilain au Cœur Brisé de façon cruelle et douloureuse, mais ça survient après qu’elle ait fait des galipettes avec le héros et elle peut donc mourir sans gêner l’action de celui-ci.
A noter que certaines Femmes Fatales font partie des Méchants Secondaires. On peut au moins leur accorder qu’elles ne jouent pas à la girouette comme leurs collègues pro-héros, et qu’au moins elles restent fidèles. Mais par contre elles meurent à coup sûr, c’est ballot.
A l’inverse, voici les méchants, classés en plusieurs catégories :
Ceux qui n’ont pas de nom :
Sacrifiables à merci, ils sont systématiquement tués par le héros ou par le Grand Vilain Machiavélique. C’est dans cette catégorie qu’on met tous les gens de couleur présents dans ces films : le héros est blanc, le méchant est blanc, et la femme fatale… On s’en fout de la femme fatale, elle n’est là que pour montrer sa plastique de rêve.
Les Méchants Secondaires :
On pourrait les comparer à des Boss de fin de niveaux dans les jeux vidéo : ce sont des méchants intermédiaires qui mourront brutalement. Ce sont souvent eux qui ont le plus affaire au héros tout au long du film, et pourtant ils sont traités comme du petit personnel par le Vilain Méchant en Chef. Inutile de dire que nos méchants secondaires reportent toute la frustration de leur situation sur le héros ou à défaut sur la femme fatale du héros.
Ils ont souvent une difformité physique, ça renforce leur côté ouh-là-là-qu’il-fait-peur-celui-là. Et quand ils n’en ont pas, c’est le héros qui leur en crée une (balafre, bisou sur la joue, bras en moins, etc.). Ce sont des personnes qui ont une personnalité très fragile et qui craquent facilement. Ça leur vaut souvent une mort brutale et rapide.
Le Méchant Principal Plus Méchant que Les Autres :
C’est mon préféré, je ne vous le cache pas. Le Méchant a une élégance et un charisme certain, et pourtant il fait fade à côté du héros étincelant. Le Méchant est un type qui a réussi dans la vie : il est riche, il a une Rollex, des superbes villas, une femme magnifique… Ah non tiens, il vient de se la faire piquer par le héros. Mais à part ça il a tout pour être heureux. Tout ? Noooon, car il lui en faut plus !
C’est pourquoi le Méchant Diabolique et Vil a un plan. Un plan qu’il a mis des années à préparer, le but de sa vie, le couronnement de sa carrière, un plan qui lui vaudra d’être en couverture de Vilain Magazine comme étant le Méchant du Siècle ! Patiemment, il a rassemblé ses forces, mis en place ses pions, posé discrètement les bases de ce qui va lui permettre d’obtenir plus de pouvoir, plus d’argent, et d’obtenir enfin une reconnaissance de son talent par son papa qui le traite tout le temps d’incompétent.
Inutile de vous dire que le Méchant Monstrueusement Maléfique est d’une rare intelligence. Il est raffiné, cultivé, audacieux, visionnaire, méticuleux, il connaît ses tables de multiplication, il ne fonce pas tête baissée dans les ennuis, il réfléchit avant d’agir et il n’oublie jamais de sortir les poubelles la veille du jour de ramassage des ordures. Par contre il a un complexe d’infériorité, il se sent rejeté, il veut l’admiration de ses petits camarades et il tolère très mal l’échec. Si jamais il rate son exercice de maths, il peut bouder pendant une journée entière.
Mais alors pourquoi donc le Méchant Qui est Malin et Cruel perd-il à la fin ? Il devrait pourtant mettre la misère au héros crétin !
Il me restait une photo, c'était dommage de vous en priver.
Et bien mes petits, ça s’appelle tirer le niveau vers le bas : dans une classe d’école, quand un élève est perturbateur et médiocre il a tendance à entraîner tous les autres enfants avec lui dans ses bêtises, abaissant à lui tout seul le niveau de la classe. C’est pareil pour le Méchant Qui Fait Peur aux Bébés : en présence du héros, il va vouloir tuer tout le monde et faire pan-pan boum-boum au lieu de réfléchir cinq minutes et mettre calmement un bon coup de pied dans les bourses hypertrophiées du héros pour lui apprendre à piquer la nana des autres.
Voilà la conséquence : le Méchant Vilain de la Peur s’éparpille dans tous les sens en essayant de singer le comportement stupide du héros pour lui mettre une raclée, et du coup il foire le plan de sa vie. Bon, il a quand même la satisfaction de buter son ex la plupart du temps, c’est toujours ça de pris. Et à la fin cet odieux personnage meurt, et jamais de façon élégante. De toute façon vous aurez compris qu’à partir du moment où on fait partie de toute autre catégorie que le héros, on meurt.
Mais alors, que peut-on retenir du film d’espionnage à la James Bond ? Premièrement, c’est une ode à la stupidité. Deuxièmement, les femmes adultères et frivoles y jouent un meilleur rôle que celles qui restent fidèles à leur chéri. Troisièmement, les gens qui présentent un handicap ou une difformité sont moqués et présentés comme méchants. Quatrièmement, on y célèbre l’arrivisme face au besogneux entrepreneur : le pique-assiette gagne face à celui qui a trimé toute sa vie et qui allait enfin réussir à s’épanouir. Cinquièmement, on met en valeur ceux qui ne respectent pas les règlements et qui n’en font qu’à leur tête.
L’air de rien, on tente de vous conditionner à désobéir aux règles et aux mœurs en vigueur dans notre société actuelle lorsqu’on vous montre tout ça.
Ces films sont la quintessence du film subversif. Et en plus y a des jolies filles dedans.
Je voudrais la paix sur le monde, vite je commente !
La publicité c’est un monde fantastique, dans lequel tout est permis ou presque. Plus exactement, c’est un monde dans lequel on se permet n’importe quoi. Parlons de la pub télé de Dim pour les soutien-gorge Dim Beauty Lift qui passe actuellement (début janvier 2011 donc), dont voici l’affiche :
Je suis bien forcé de faire de la pub pour Dim, mais c'est à mon corps défendant
Comme nous le voyons, ce sous-tif a pour but de rendre ses seins ronds de 20 ans à cette femme qui… Quoi ?! Mais attendez, ça ne va pas du tout !
Pourquoi utiliser un mannequin anorexique de 18 ans et disposant donc d’une poitrine inexistante1 pour vanter les mérites d’un produit visiblement destiné à des femmes entre 35 et 45 ans (et plus, soyons fous) qui veulent que leurs seins retrouvent l’apesanteur de leurs vingt printemps ? De plus les femmes ayant une petite poitrine sont nettement moins concernées par ce problème puisque le poids de leurs seins est moindre, et donc moins soumis à cette pesanteur fatale ; ce qui implique que le coeur de cible de ce sous-tif a une poitrine nettement plus importante que celle de cette pauvre jeune fille qui souffre visiblement de malnutrition. En clair, on vise ici les Cougars qui sont aussi appelées MILFs (Mother I’d Like to Fuck) dans les pays anglophones, ce qui est assez explicite je trouve.
Je ne sais pas quel est le panel de crétinsatifs qui a pondu cette campagne, mais je les soupçonne d’être un peu trop déconnectés de la réalité. Revenons un peu sur le contenu de la publicité télé : une soirée d’anniversaire dans un gigantesque appartement parisien, une jeune femme fête ses 30 ans (faut compter toutes les bougies, c’est chiant) et ses amies lui offrent… un soutien-gorge ! Alors que en vrai elle aurait sans doute préféré un iPhone, un chien ou même un strip-teaseur, va savoir. Ravie, la jeune gourde enfile la pièce de lingerie2 et woooh, c’est magique tellement elle retrouve des seins fermes et ronds de vingt ans. J’ai bien regardé, moi j’ai pas trouvé que ça lui faisait des seins ronds. En même temps la pauvre a déjà du mal à remplir ce sous-tif (elle s’habille d’ordinaire en 16 ans, au rayon adolescentes), alors que ça lui fasse en plus des jolis seins en pomme tiendrait quasiment du miracle. Bref, c’est quand même incroyable d’arriver à tomber autant à côté de la plaque en une seule pub. A part des grands couturiers qui trouvent que la taille 34 est un équivalent de XXL, je ne vois pas qui ça peut attirer.
Alors qu’il aurait suffit de jouer la carte suivie par Dove et de montrer des femmes de 40 ans à la poitrine généreuse en train de draguer ouvertement des p’tits jeunes de vingt piges, et le tour était joué. En plus ça aurait fait légèrement scandaleux et tout le monde en aurait parlé.
Pour la petite anecdote, le genre MILF est également une catégorie de porno très répandue qui a même ses récompenses annuelles (et qui permet de recycler les stars du porno de plus de 35 ans, c’est bien commode). Comme quoi il y avait moyen de trouver le consensus d’un très large public aussi bien masculin que féminin sans pour autant sombrer dans le mannequin filiforme.
Pour l’ensemble de ce ratage, je décerne donc le Prix Spécial de Globalement Inoffensif catégorie « J’ai rien compris » à Dim et à son agence de pub.
Il ne m’a pas fallu bien longtemps de mon côté pour trouver une MILF qui soit bien plus en adéquation avec la ligne éditoriale de ce blog que le squelette de la première illustration :
Catherine Bell, née le 14/08/1968
Note : des gens m’ont largement devancé sur le sujet et ont dit à peu près la même chose que moi, mais promis j’ai pas copié (je ne suis tombé sur ces articles que lors de ma recherche d’illustration de l’affiche de DIM): Le Post, DigitalMarmelade et AnaisMisfits. Et Albane a aussi trouvé que c’était n’importe quoi, comme quoi ce n’est pas uniquement mon regard masculin enclin aux bimbos qui est en cause.
Edit : Allez aussi lire le commentaire de Liz qui proteste à son tour non pas contre les mannequins maigres mais contre la norme des bimbos. Un peu de contradiction est toujours bien venue.
On est bien sur skyblog ici ? Vite, je commente !
La mémoire. Vaste sujet que je ne peux évidemment pas traiter ici vu le faible niveau intellectuel de mon lectorat, celui-ci se réduisant à quelques spammeurs ainsi que des gens égarés en cherchant « faire pipi assis » sur google1. Sans compter que mon niveau à moi n’est pas plus brillant, et qu’en plus je suis trop feignant pour faire un truc digne d’un doctorat. Je vais donc me contenter de faire une petite liste de la probabilité pour un homme lambda me ressemblant d’oublier ou non ce qu’on lui dit.
Nous allons prendre comme exemple un cobaye anonyme nommé Tulving Endel (il lui fallait bien un nom, et on a déjà vu plus nul), vivant maritalement avec Mme Endel, comme leur nom commun l’atteste.
Une façon intelligente de faire passer un message
Les catégories de discussion :
– Tâche ménagère : probabilité d’oubli de 70%. La tâche ménagère n’est ni motivante ni palpitante, aussi n’espérez pas de notre sujet qu’il soit performant au niveau mémoriel.
– Tâche urgente ou importante : probabilité d’oubli de 35%. Le caractère particulier de ce genre de tâche allume dans la tête de M. Endel une petite alarme rouge. Même s’il oublie le propos de cette alarme, le fait qu’elle continue de clignoter le forcera à se remémorer ce qu’il a à faire.
– Ragot : probabilité d’oubli de 90%, soumi à variations : si notre cobaye est devant quoi que ce soit de plus palpitant (livre, jeu vidéo, télé – y compris un jeu télévisé dans la tranche 18-20h2 ), le score grimpe à 98%.
– Ragot dans les thèmes suivants : sexe, violence, intrigue amoureuse, dénigrement : probabilité d’oubli de 45%. Le taux grimpe à 60% si le cobaye est occupé par autre chose. Madame Endel devra donc faire ressembler ses ragots à des séries télé américaines. Ce qui devrait toujours être le cas d’ailleurs. N’hésitez pas à rajouter des rebondissements mais évitez l’abus de cliffhangers, parce que d’une part vous risquez de perdre l’attention de votre auditeur qui n’attend qu’une faiblesse de votre part pour s’engouffrer dans la brèche et retourner à sa série télé, et d’autre part ça casse totalement le rythme de la narration.
– Discussion sérieuse : probabilité d’oubli de 15%. Varie fortement suivant le degré de sérieux effectif de la discussion. Exemple : Madame trouve qu’il faudrait racheter des rideaux et que le choix de la couleur est capital pour la vie du couple. La probabilité d’oubli de cette discussion par Monsieur sera de 80%. Autre exemple : Madame veut quitter Monsieur, la probabilité d’oubli tombe à 5%.
– Promesse de sexe : probabilité d’oubli de 10%. La probabilité sera d’autant plus basse que la différence de libido entre Monsieur et Madame sera grande3. A noter que toutes les catégories ci-dessus voient leur taux de probabilité baisser de 50% si celles-ci sont assujetties à une promesse de sexe (exemple : « fais la vaisselle et t’auras une gâterie » – taux d’oubli de 20% seulement).
Les facteurs aggravants :
– Madame Endel est une femme adorable, ce n’est pas là le problème. Mais à l’instar de 78% des femmes en couple sur Terre, elle choisira de préférence un moment inopportun pour entamer une conversation avec son conjoint, c’est à dire lorsque celui-ci sera occupé à lire, jouer, zieuter la télé, mater discrètement la voisine4 ou jeter des cailloux sur le chien du petit vieux d’à côté pour qu’il jappe et se fasse engueuler.
– Une tenue vestimentaire à la limite du sac à patates. C’est idiot de le rappeler, mais on est bien plus attentif à quelque chose de beau et bien présenté qu’à un truc mal ficelé et moche. A noter que c’est valable pour les deux sexes…
– Faire passer un sujet totalement inintéressant pour quelque chose de capital et super urgent. C’est l’équivalent de crier au loup, et l’efficacité de cette manœuvre est inversement proportionnelle à la fréquence de son utilisation. C’est une affaire de bon sens, et pourtant il est fréquent que Madame Endel fasse ce genre de choses, et elle continue de s’étonner que Monsieur Endel – personnage pragmatique – réponde un vague « oui oui » sans pour autant avoir l’air d’être ne serait-ce que vaguement concerné par la nouvelle.
– Radoter sans relâche la même chose dans l’espoir que l’information passera mieux. Non seulement c’est sans effet, mais en plus c’est énervant. Vraiment, c’est énervant. Et quand Monsieur Endel est énervé, il reste totalement hermétique à toute forme de communication.
Mais alors comment faire pour parler à une mémoire de poisson rouge ou un affabulateur sans qu’il oublie tout ?
– Je l’ai mentionné dans la première partie, mais promettre du sexe est très efficace. Évidemment on a l’impression de s’être prostitué(e) pour être entendu(e) par son conjoint, mais combien de Monsieur Endel ont déjà offert un cadeau à leur compagne dans l’espoir que celle-ci se montre généreuse au lit par la suite, et combien de Mme Endel ont savamment fait en sorte que cette situation perdure ?5
– Attendre qu’il soit en train d’effectuer une corvée ou un truc chiant, c’est aussi l’assurance que notre bon Monsieur Endel soit au maximum de sa capacité d’écoute. En effet, tout ce qui pourrait le sortir de son occupation morose sera accueilli comme une parole divine.
– Soyez bref(ve). Contrairement à beaucoup d’autres choses, ici plus c’est court plus c’est bon. Les meilleures sont les plus courtes, etc. Quand on s’adresse à quelqu’un qui a la faculté de concentration d’un moucheron, il faut synthétiser au maximum l’information. Mesdames, mettez donc de côté votre fierté et laissez tomber cette vaste supercherie qui dit que vous êtes capable de faire deux trucs en même temps. Quand vous vous adressez à une mémoire de poisson rouge, ne faites que cela pour capter au maximum son attention et ne pas avoir de temps mort dans votre discours.
Voilà, je crois vous avoir bien éclairé sur la communication avec un homme (c’est valable partiellement pour une femme également) ayant quelques lacunes au niveau de la mémoire immédiate. Je tiens à préciser que Madame Endel est un personnage fictif, et que tout ressemblance avec des personnes existantes serait une coïncidence troublante6. Les statistiques sont tirées d’un rapport de 2009 de l’Institut de la Mémoire Défaillante (IMD), qui s’occupe notamment des problèmes de mémoire immédiate, ainsi que de trucs que j’ai oublié.
Je parle souvent pour ne rien dire, vite je commente !
Le sujet du jour sera le mailing1 . Ce terme qui de toute évidence est d’origine anglo-saxonne est de base une publicité ciblée.
En gros on fait un publipostage avec votre nom et zou, vous avez l’impression que la société vous écrit à vous personnellement, que votre valeur est enfin reconnue et que s’ouvrent les portes de la gloire et de la célébrité. Ouuuh, j’en frissonne d’avance.
C’est ainsi qu’il y a quelques temps j’ai reçu une lettre dans mon courrier, où l’on m’entretenait de la manière suivante :
Exemple typique de mailing raté pour une tenue de technicienne de surface
M. Dric2,
L’été arrive à grands pas, vous devez probablement être en train d’essayer trois régimes miracle par jour pour perdre du poids sans faire un soupçon d’effort. Je tiens personnellement à m’assurer que votre argent sottement dépensé dans ces programmes de charlatans aille également sur mon compte bancaire. Nous sommes entre filles et je peux bien vous avouer qu’en réalité ce sont nos vêtements, nos chaussures et notre linge de maison dont vous avez le plus besoin pour camoufler vos bourrelets disgracieux. Faites-moi confiance, je sais absolument ce qu’il vous faut et j’ai une surprise pour vous : il se trouve que tout ce qui vous est vital pour cet été est disponible chez nous ! Vous pouvez commander par internet, par téléphone, par courrier et par hasard si vous le souhaitez. Si vous passez une commande de 120€ d’achats minimum dans les 30 secondes, vous recevrez une superbe robe tendance et sexy gratuitement !
La directrice de la communication (qui est aussi votre nouvelle meilleure amie),
Valérie Datromet (dit Valoche)
J’ai été ébloui par tant de clairvoyance. Cette femme SAVAIT ce dont j’avais besoin, inutile pour moi de me poser des questions qui me feraient mal à la tête et qui m’empêcheraient d’accomplir mon devoir conjugal par exemple. J’ai tout de suite passé commande de 120 pinces à linge design qui brillent dans le noir avec des paillettes sur le dessus, à 1€ l’unité. Une affaire.
Passons sur les frais de port avec lesquels j’aurais pu faire livrer un éléphant et un rhinocéros dans mon jardin pour vérifier lequel des deux est le plus balèze, me voilà donc avec mes pinces à linge qui se sont révélées être incapable de maintenir le linge en place puisqu’elles ne peuvent rien pincer3. et une robe en toile de sac de riz pour réfugiés qui gratte et qui me fait un gros cul. Autant vous dire que c’est pas avec ça que je vais emballer cet été.
De toute façon Albane trouve que la robe ça fait pas top sur un mec et que tant que je n’aurais pas les jambes rasées ça sera ridicule. D’un autre côté, Albane est une fille et on sait tous que les filles n’ont aucun goût. Je pourrais développer cette affirmation mais je viens de penser que ça ferait un excellent sujet pour une prochaine note.
Note de bas de plafond : Il m’est arrivé dans ma vraie vie de recevoir un courrier de ce genre, manifestement rédigé pour une femme mais adressée à Monsieur Dric. Le jour où la Redoute ou les 3 Suisses m’enverront des courriers d’un Sylvain Leroi4 qui misera sur la franche camaraderie virile qui a cours dans les vestiaires sportifs pour réussir à me refourguer des haltères et des boxers qui mettent le service trois-pièces en valeur, là ils auront toute mon admiration.
Je suis un fan de curling, vite je commente !