Tu pues de l'aisselle

Pondu le 24 mai 2007 - 8 commentaires

Aujourd’hui il fait 29°C sur Bourges. C’est donc un temps idéal pour vous parler de déodorant.

Le déodorant est un produit sensé éviter que les odeurs produites par la prolifération de bactéries dûe à la transpiration ne viennent désagréablement chatouiller les narines des gens proches de vous. On en met principalement sous les aisselles, qui sont deux des points les plus chauds de notre corps. La transpiration (qui est de l’eau quand même à la base) plus la chaleur, plus les poils (le fait de les raser peut aider, mais quand même) font des aisselles un terrain propice à la prolifération de bactéries qui puent.

Néanmoins dans les faits, on peut difficilement excuser cette puanteur en disant : « Ouais mais c’est pas moi, c’est les bactéries puantes ! ». Non, vos congénères vous demanderont de veiller au génocide systématique de ces petits êtres.

Notez bien que le déodorant ne supprimera pas les bactéries, il va seulement en masquer les effluves nauséabondes. Dans le meilleur des cas, les déos anti-transpirants régulent avec plus ou moins de succès la transpiration. La rumeur publique leur attribue aussi la possibilité de vous refiler un cancer au bout d’un moment, mais inutile de se réfugier derrière cet argument pour continuer de fumer avec les aisselles en liberté. Vous inciteriez au double-meurtre1.

En fait, il est fort probable que l’homme du futur aura toujours fort à faire avec ces Lave Aissellehistoires de transpiration2, et que de toute façon les déos ne règleront jamais le problème efficacement puisqu’ils agissent sur les effets et pas trop sur les causes.

Donc si vous puez des bras, acceptez votre sort avec fatalité et évitez d’emprunter les transports en commun. Le mieux serait de faire du vélo : c’est écologique, vous gardez les aisselles fraîches avec le vent et vous gardez également la forme et une silhouette acceptable.

J’ai beaucoup parlé des aisselles, mais dans les endroits qui puent on trouve aussi les pieds3 et les parties génitales. Par contre si vous puez de la bouche, ça n’a aucun rapport. Enfin si, c’est toujours un problème de bactéries, mais c’est pas lié à la transpiration.

Pour lutter contre l’odeur de poney que votre transpiration dégage, il n’y a que peu de moyens :

  • Se laver régulièrement : vous savez, avec de l’eau et du savon. Une fois par jour c’est pas mal.

  • Se raser les poils aux endroits à risque : Les filles sont habituées pour la plupart, mais pour les mecs c’est pas toujours automatique.

  • Un peu de déo (qui est le sujet de cette note, je vous le rappelle) : vous n’êtes pas obligé de vous asperger les parties génitales avec, si vous avez une partie de jambes en l’air prévue mieux vaut passer à la douche avant.

  • Habiter dans un endroit tempéré : ni trop chaud, ni trop froid (pour éviter de suer dans les gros manteaux)

  • Ne pas bouger lors des grosses chaleurs : c’est facile en faire si on est fonctionnaire dans un bureau, un peu moins sinon.

  • De manière générale, éviter tout effort inutile : d’abord c’est inutile, ensuite si ça ne l’est pas il doit bien y avoir quelqu’un dans l’entourage qui pourra le faire pour vous.

Voilà. J’aurais bien voulu vous exposer l’histoire du déodorant, mais il semblerait que personne n’ait encore trouvé que c’était un sujet digne d’intérèt. Les béotiens…


  1. C’est à dire qu’on vous tue une fois, puis on vous ranime pour vous retuer ensuite. 

  2. Et ce d’autant plus qu’avec le réchauffement climatique cet homme du futur n’est pas prêt d’avoir les dessous-de-bras au frais. 

  3. Avez-vous déjà senti l’odeur fétide des petons du gars qui a skié toute la journée dans ses grosses chaussettes avec ses grosses chaussures ? C’est abominable. Et je suis bien placé pour vous le dire puisque je fais partie de ces gens-là. 

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L'origine du couteau à fromage

Pondu le 21 mai 2007 - 19 commentaires

Grâce à Pitijibé et Norbert, j’ai un superbe sujet de note : le couteau à fromage.

Cet outil fort utile sert à ne pas avoir à utiliser son propre couteau pour se couper du fromage, dans un but évidemment sanitaire et gustatif : Si vous venez de vous faire des grillades, ça évite de se retrouver avec un plateau à fromage constellé de sauce barbecue nageant dans le gras de merguez.

Le couteau à fromage a deux petites lames au bout, semblables à une langue de serpent. Norbert a avancé l’hypothèse fort pratique que ça servait à saisir le morceau de fromage coupé pour le mettre dans son assiette1.

Mais l’origine de cette forme particulière remonte à la Renaissance, époque faste pour les châteaux et les rois de France. Il est notoire que le roi entretenait une floppée de courtisans tous plus mielleux et faux-culs les uns que les autres, et qui s’emmerdaient ferme en attendant de pouvoir assister à la copulation tri-hebdomadaire du roi2. Ces gens-là ont donc acquis une sévère aptitude au ragotage. Hors, durant un repas, le fromage est traditionnellement un moment où l’appétit est quasiment satisfait, et où on est détendu. De fait, on s’autorise à aller au commérage. La langue de serpent au bout du couteau de fromage symbolise ainsi les langues de vipères qui se déliaient à ce moment du repas, fustigeant la perruque de la dernière courtisane du roi (qui avait par ailleurs la syphilis, mais personne n’est parfait).

Notons tout de même qu’au fil des ans, l’usage des couteaux à fromage s’est quelque peu perdu, et qu’il est principalement employé maintenant lorsqu’on veut recevoir convenablement des invités. C’est plus classieux d’avoir un couteau à fromage, d’autant que du coup ces couteaux sont souvent assez jolis puisqu’ils ont perdu leur usage commun3.

La morale du jour est : Le commérage est une marque de savoir-vivre.

Moi je m’en fous, je ne me sers jamais du couteau à fromage parce que je déteste retrouver des bouts de fromages bleus et puants sur mon fromage à moi. D’autant que les gens qui passent avant moi prennent toujours un malin plaisir à choisir les fromages les plus faits, ceux qui coulent tellement qu’il faudrait les manger à la cuillère. Coïncidence ou pas, ces mêmes fromages pourraient en général servir d’explosifs tellement ils semblent nocifs.

Petit apparté : vous avez peut-être vu la pub pour le gloss mentholé de Bourgeois, celui qui donne une haleine fraîche à celles qui aiment manger des fromages forts et embrasser des garçons. Je ne nie pas l’efficacité de principe de ce produit, mais si on met la langue on va vite s’apercevoir de la supercherie. Donc un bon brossage des chicots en règle ou au pire un chewing-gum extra-fort me semble plus indiqué qu’un gloss.

Sources : Pitijibé Premier, Norbert, fromage valaisan, l’avis du pro.

Autre note : Pour l’origine des dents au bout du couteau j’ai tout inventé. Autant des fois il y a un fond véridique, autant là pas du tout. Z’êtes prévenus.


  1. Car soit disant tous les fromages ne collent pas à la lame et donc il y a un risque de faire atterrir votre morceau de fromage puant sur les cheveux de Tata Jeanne, qui vous déshéritera de son immense fortune (dommage, vous ne l’invitiez que pour ça). 

  2. N’étant pas né à cette époque j’ai pris les statistiques actuelles, soit trois fois par semaine environ pour le français de base. 

  3. Comparez donc un éplucheur de légume et un couteau à fromage, vous verrez que dans un cas le manche est en bois commun avec une lame sans finesse, alors que les couteaux à fromage ont un manche en beau bois ou sont carrément en argent. 

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