horreur – Globalement Inoffensif https://www.inoffensif.net/blog Le superbe, magnifique et intellectuellement puissant blog de Dric Wed, 25 Apr 2012 12:47:34 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.1.1 4170649 Une histoire de courant https://www.inoffensif.net/blog/une-histoire-de-courant https://www.inoffensif.net/blog/une-histoire-de-courant#comments Wed, 25 Apr 2012 12:41:28 +0000 http://www.driczone.net/blog/?p=1158  Pré-note : Cette note est la plus longue que j’ai jamais faite, quasiment 4600 mots. C’est une fiction évidemment, et pas une très marrante en plus. De ce fait, point de photo de jeune femme courtement vêtue cette fois-ci. Bonne lecture…

Amandine était bien embêtée. Cette jeune brune de 28 ans travaillait à l’accueil clientèle au sein d’ERDF. Le fonctionnement d’ERDF restait un profond mystère pour elle, vu que lors de sa formation aucun responsable ne s’était risqué à lui décrire

Continue Reading]]>  Pré-note : Cette note est la plus longue que j’ai jamais faite, quasiment 4600 mots. C’est une fiction évidemment, et pas une très marrante en plus. De ce fait, point de photo de jeune femme courtement vêtue cette fois-ci. Bonne lecture…

Amandine était bien embêtée. Cette jeune brune de 28 ans travaillait à l’accueil clientèle au sein d’ERDF. Le fonctionnement d’ERDF restait un profond mystère pour elle, vu que lors de sa formation aucun responsable ne s’était risqué à lui décrire le fonctionnement de l’entreprise. Elle avait cru comprendre que c’était un reliquat de l’ancien monopole EDF-GDF, et que du coup lorsqu’il avait été décidé de créer ERDF, on y avait fourré pèle-mêle des trucs d’EDF et de GDF en priant très fort pour que ça ne foire pas.

Amandine venait d’avoir un appel d’un client qui avait fait sa demande de raccordement début octobre 2011, et là on était en avril 2012 et rien n’était terminé. Elle alla voir son responsable, M. Defort, qui était un quinquagénaire mal rasé, peu aimable et pas très beau.

« – Patrick, j’ai un souci avec un client : ils vont emménager à la fin du mois et ils n’ont toujours pas été raccordés.

– Ils ont fait leur demande quand ?

– En octobre de l’année dernière.

– Et ils croient peut-être qu’il suffit de claquer des doigts pour leur amener l’électricité ?!

– 6 mois, ça fait long quand même non ?

– Ah ma petite, tu n’es pas avec nous depuis très longtemps, sans quoi ça ne t’étonnerait pas.

– Mais alors je fais quoi ? »

Patrick Defort soupira, exhalant une haleine alcoolisée alors qu’il n’était que 10h du matin. Une carrière toute entière passée chez EDF puis au sein d’ERDF avait achevé de ruiner cet homme, qui était à 55 ans aussi en forme qu’un vieux bonhomme de 70 ans, avec des artère bouchées, un foie en piteux état, un cœur fragile et des poumons encrassés. Sa femme était partie depuis longtemps, et ses enfants préféraient dire qu’il était mort quand on leur posait une question sur leur père.

Amandine lui expliqua tout le dossier, et elle vit son responsable se ratatiner dans son siège au fur et à mesure qu’elle exposait le cas des clients qui avaient appelé.

« – On va devoir faire appel au Négociateur… », dit-il avec un frisson dans la voix.

Amandine ne savait pas qui était ce Négociateur, et elle préféra s’abstenir de demander pourquoi on avait besoin d’une telle fonction au sein de cette entreprise. Patrick Defort lui demanda de le suivre, et ils se rendirent au 5è via un ascenseur qui semblait ne desservir que cet étage.

L’étage était quasiment vide, à l’exception d’une grande pièce qui était fermée par une lourde porte blindée. Une caméra et un interphone était les seuls autres éléments notables. M. Defort s’approcha de l’interphone :

« – Monsieur, j’ai besoin de vos services. »

Une voix semblant venue de nulle part résonna dans le grand hall vide :

« – Es-tu prêt à payer le prix de ces services ?

– Bien sûr, je connais les règles ».

Patrick Defort transpirait à grosses gouttes à présent, une sueur froide et aigre lui coulait dans le dos. Amandine avait l’impression de se retrouver dans un film tellement l’ambiance était surréaliste.

« – Que veux-tu alors ? « , tonna la voix.

« – Je dois entrer en contact avec un Technicien.

– Mmmm, j’espère que ton offrande sera à la hauteur, ce que tu demandes est très compliqué à obtenir… »

La porte blindée s’ouvrit dans un chuintement, et les deux employés entrèrent dans la pièce. Richement décoré, le bureau dans lequel ils se trouvaient à présent dégageait une aura aussi majestueuse qu’angoissante. Amandine se dit que si le diable venait sur Terre, il choisirait sans doute ce lieu pour recevoir. L’homme qui se tenait derrière le bureau était incroyablement quelconque en regard de son nom et de la splendeur de la pièce. A vrai dire, Amandine aurait été bien incapable de le décrire. Elle avait beau fixer son attention sur lui, elle oubliait à quoi il ressemblait dès qu’elle clignait des yeux.

« – Dis m’en plus », dit l’homme en s’adressant à M. Defort comme si Amandine n’existait pas.

« – D’après le dossier, nous devons contacter un des techniciens de Bourges, dans le Cher, afin qu’il envoie une autorisation d’intervenir sous tension à un de nos sous-traitants. Ça aurait dû être fait depuis longt…

– Ne prononce pas ce genre de jugement ici ! », le coupa l’homme.

« L’influence des Techniciens est telle que je ne puis garantir la confidentialité d’une conversation même dans cette pièce.

– Je vous prie de m’excuser », bafouilla M. defort.

« Pouvez-vous nous mettre en relation avec un de ces Techniciens ?

– Je vais voir ce que je peux faire. »

L’homme étrange prit son téléphone et passa plusieurs appels. Amandine et son responsable attendaient, ne sachant trop quoi faire. La jeune femme voulait poser mille questions à son supérieur, mais celui-ci l’implorait du regard dès qu’elle faisait mine d’ouvrir la bouche. Elle ne savait pas ce qui se tramait ici, mais il était clair que Patrick Defort avait une trouille bleue de l’homme qui téléphonait sans sembler leur prêter la moindre attention.

Au bout de ce qui sembla être une éternité, le Négociateur raccrocha. Il semblait satisfait. Il fit craquer ses doigts, se passa la main dans les cheveux (mais avait-il des cheveux ? Amandine était incapable de s’en rappeler alors qu’elle avait l’homme en face d’elle) et s’adressa à M. Defort :

« – J’ai un créneau avec un des Techniciens, un certain Rodolphe. Dix minutes seulement. Vous devrez faire tout ce qu’il vous dit, même si ça implique une pratique sexuelle répugnante ou le don d’un de vos organes. »

Amandine se retint de rire devant l’absurdité de ce qu’elle entendait. Son supérieur semblait prendre tout ça très au sérieux. En fait, il était tellement livide que l’envie de rire passa d’un coup. La bouche de la jeune femme était sèche et elle déglutit avec peine.

« – Comment ça se passe ensuite ? Nous devons aller le voir à Bourges ? », demanda M. Defort.

– En effet. Vous devriez y aller maintenant d’ailleurs, je doute que le Technicien soit très patient. »

La conseillère et son responsable bredouillèrent un au revoir et allaient sortir lorsque le Négociateur les interrompit :

« – Un instant ! Vous saviez en entrant ici que mon aide ne serait pas gratuite… »

Lorsque son supérieur regarda Amandine, elle comprit ce qu’il avait en tête : c’était elle qui allait servir de compensation pour les services du Négociateur. Incapable de réagir, elle ne bougea même pas lorsque M. Defort lui mit la main sur l’épaule. Le Négociateur sembla enfin s’intéresser à sa présence, et elle faillit crier lorsqu’il planta son regard perçant dans le sien. L’homme eut un petit sourire, puis il s’adressa à Patrick Defort :

« – Non, pas elle… Vous ! »

Patrick Defort regarda Amandine, eut un haussement d’épaules résigné et alla lui ouvrir la porte du bureau.

« – Je suppose que j’ai fait mon temps… C’est peut-être mieux comme ça. Sois prudente ma p’tite, il y a des gens bien pires que le Négociateur dans cette Boîte.

– Mais, Patrick… » commença Amandine.

« – Tire-toi d’ici maintenant. Tu vas devoir continuer seule. »

Il la poussa hors du bureau. Alors qu’elle se retournait, elle eut le temps de voir dans les yeux de son responsable de la frayeur, alors que son visage exprimait juste une immense lassitude. Il claqua la lourde porte et Amandine se retrouva seule dans le grand hall.

Elle reprit l’ascenseur, qui la ramena à son étage.  L’accueil clientèle fonctionnait jour et nuit, et le bruit incessant des conversations téléphoniques ressemblait à une sorte de chuchotement monstrueux. Personne ne fit attention à elle, mais la plupart des gens qui venaient travailler dans ce service ne venaient pas pour nouer des relations humaines. Le travail était mentalement épuisant, peu gratifiant, et la pression des supérieurs était constante.

Apercevant un responsable qui venait de finir d’engueuler un de ses collaborateurs, elle se planta devant lui :

« – Bonjour Monsieur. Désolée de vous déranger, mais M. Defort m’a confié une mission et je ne sais pas à qui m’adresser…

– Defort, ce sac à vin ? Toujours pas mort, ce débris ? »

Amandine pensa que ce serait peut-être le cas dans un avenir proche, mais elle préféra ne pas s’en préoccuper pour l’instant. Elle exposa la situation en prenant bien garde de ne rien révéler quoi que ce soit qui lui sembla étrange. Elle ne savait pas si l’homme qu’elle avait en face d’elle était au courant de ce qui se passait hors de ce service, et elle ne voulait pas passer pour une détraquée. Elle-même ne savait plus trop si ce qu’elle avait vu était vraiment réel. Le responsable eut un soupir agacé :

« – Votre supérieur aurait tout de même pu vous donner la marche à suivre ! Passez donc au service Garage, ils vous prêterons  un véhicule pour vous rendre à… Bourges, c’est ça ?

– Merci Monsieur. »

Amandine tourna les talons. Elle ne savait pas où était le service des chauffeurs, mais elle préférait demander à l’Accueil. Elle entra donc dans l’ascenseur qu’elle prenait cinq jours par semaine depuis maintenant 3 mois et appuya sur le bouton du rez-de-chaussée.

Alors que les portes se fermaient, un homme s’engouffra dans l’ouverture. L’homme eut un sourire qui se voulait amical mais qui semblait plutôt carnassier.

« – J’ai bien failli me faire avoir par les portes ! vous saviez que dans certains bâtiments, les portes ont des lames coupantes ? Si vous essayez de passer lors de la fermeture, vous perdez une jambe !

– Vraiment ? », demanda  Amandine.

« – Non bien sûr, je plaisante. »

Pourtant Amandine se dit que ça serait plutôt plausible en regard de ce qu’elle avait vu au 5è étage. En regardant l’homme plus attentivement, elle remarqua tout à coup qu’il était habillé comme un gangster au temps d’Al Capone. Une caricature de maffieux des années 30, il ne lui manquait que la sulfateuse. L’homme semblait aimable, mais la jeune femme n’était pas à l’aise. Il faut dire que coincée avec un type sorti tout droit d’un film de gangsters dans un ascenseur qui semblait mettre un temps infini à descendre, ça avait de quoi vous inquiéter un minimum.

Lorsque l’ascenseur s’arrêta enfin, la porte s’ouvrit. Amandine sortit rapidement en bredouillant un au revoir, quand l’homme l’interpella :

« – Hé, attendez Mademoiselle ! »

Amandine se retourna et vit que l’homme avait à présent un revolver à la main, qui était dirigé vers elle. Elle releva les yeux vers le visage de l’homme, qui souriait jusqu’aux deux oreilles. Elle eut le temps de remarquer une tache de lumière rouge sur le front de l’homme. Un instant plus tard, la tache s’était transformée en trou béant et la cervelle du gangster retapissait tout l’intérieur de l’ascenseur. L’homme s’écroula sans cesser de sourire.

La jeune femme voulut crier, mais aucun son ne sortit. Elle voulu s’enfuir le plus loin  possible de ce cadavre au sourire démoniaque, mais ses jambes étaient trop faibles. Finalement elle s’évanouit.

Lorsqu’elle reprit ses esprits, une petite femme sans âge était penchée au dessus d’elle. C’était la première personne aujourd’hui qui semblait rassurante. Oui, on se sentait immédiatement en confiance avec elle. Amandine voulut parler, mais la femme l’interrompit :

« – Chht, prenez votre temps. Vous êtes en sécurité à présent. Voilà, respirez calmement…

– Mais, que… qui était cet homme ?

– Ma chère petite, quand on remue la merde il ne faut pas s’étonner d’être éclaboussée !

– Mais je n’ai rien fait qui…

– S’intéresser aux Techniciens n’est jamais sans conséquences. Ces gens-là n’ont aucune limite. Écoutez, je vous propose un marché. Vous restez assise encore un moment et je vous explique ce qui s’est passé. D’accord ? »

Amandine hocha la tête. Elle avait l’impression d’être encore une petite fille, lorsqu’elle allait rendre visite à sa grand’ mère.

« – Vous avez eu affaire au Service Qualité, qui ne sont pas très efficaces dans le domaine qui est censé être le leur, comme vous avez pu le constater. En revanche ils excellent dans la résolution d’incidents. Voilà comment ça fonctionne : les Techniciens, ainsi que les autres services qui font appel à eux font une fiche d’évènement indésirable lorsqu’un problème interne survient. Ensuite un des membres du Service Qualité intervient pour résoudre le problème. En général, ils se contentent d’assassiner la personne qui est à l’origine du souci.

– Mais comment peut-on laisser faire ça ? Un mort, ça se remarque ! », rétorqua Amandine.

« – Ce qui se passe à ERDF reste à ERDF ma petite. Pourquoi croyez-vous que tout est si bien cloisonné ici ? Votre service ayant un  « turnover » important comme on dit, il est isolé du reste de l’Entreprise. Vous êtes passée de l’autre côté du miroir, ma petite « Alice ».

– Mais qui a tué cet homme ? Ne devrait-on pas prévenir…

– La police ? Pourquoi faire ? Quelle importance ? Cet Al Capone de pacotille allait vous tuer. Savourez juste le fait d’être encore en vie !

– Je dois… Mais attendez ! Comment vous savez que je m’intéresse aux Techniciens ?!

– Je suis au courant de beaucoup de choses. Je suppose que c’est ma fonction qui veut ça…

– Quelle fonction ?

– Le ménage ma petite, le ménage. Nous sommes une caste d’intouchables, personne ne fait attention à nous, personne ne nous embête. Mais ça nous permet d’entendre et de voir tout ce qui se passe. Aviez-vous déjà remarqué l’un ou l’une d’entre nous ? »

Amandine réfléchit, mais elle dut bien admettre qu’elle n’avait jamais vu personne faire le ménage, alors même que sa poubelle était vidée plusieurs fois par jour et que les sols étaient impeccables.

« – C’est exactement ce que je vous disais, personne ne fait attention à nous. Mais nous devons notre tranquillité essentiellement au fait que si nous avons des oreilles grandes ouvertes, nous avons surtout des bouches bien fermées. Si nous commencions à parler de ce qui se passe ici, nous ne ferions pas long feu, croyez-moi !

– Et bien, merci de vous être occupée de moi. Je dois me rendre au service Garage pour emprunter un véhicule, vous sauriez m’indiquer le chemin ?

– Je vous déconseille d’aller aux Garages en ce moment. Ils sont assez énervés suite aux restrictions budgétaires dont ils ont fait l’objet en début d’année.

– Ils ne peuvent plus prêter de véhicules ?

– Oh si, ils en ont plein de véhicules ! Simplement personne ne se risque à aller en emprunter. Ces gars-là sont de vrais sauvages !

– A ce point-là ?

– Ma chère, ils adorent deux choses : ils vouent un véritable culte à la mécanique. ils ont élevé un espèce de monolithe fait de pièces de voitures, et ils passent leur temps à l’implorer.

– Et la deuxième chose ?

– La chair humaine. Les Garagistes sont cannibales. »

Amandine resta incrédule. La petite femme semblait très sérieuse, et c’était la personne la plus sensée qu’elle avait croisé aujourd’hui. Devant son air perdu, la femme eut un petit rire amical :

« – Ne vous inquiétez pas, je vais vous prêter un de nos véhicules de service. J’espère que vous n’êtes pas trop sensible aux parfums des produits d’entretien, ça sent assez fort là-dedans pour masquer l’odeur d’un mort !

– Comme celui de l’ascenseur ?

– Ne vous en faites pas, nous savons gérer ce genre de situation. Partez maintenant, et bonne chance. Vous en aurez besoin. »

La femme lui tendit un trousseau de clés et lui indiqua où était garé la voiture. Alors qu’Amandine partait, la femme de ménage lui tendit le revolver du gangster des années 30. La jeune femme n’avait jamais touché à une arme de sa vie, mais elle sentait qu’elle serait peut-être amenée à s’en servir. Elle la prit et la planqua dans sa veste. Le poids de l’arme la gênait un peu, mais ça avait un côté rassurant.

Le trajet se fit sans encombres. Amandine n’en revenait pas de ce qu’elle était en train de vivre. Elle n’avait envisagé qu’un bref instant d’aller tout raconter à la police. Qui la croirait ? Elle pensa aussi à tout laisser tomber et à rentrer chez elle, passer un coup de fil à la DRH et démissionner. Mais elle était trop impliquée, ils ne la laisseraient certainement pas filer comme ça. De plus, quelque chose la poussait à finir cette mission. Elle se remémora une expérience qui était passé à la télé, dans laquelle des candidats  soumis à la pression du présentateur d’un jeu fictif  finissaient par torturer une personne à coups de chocs électriques. C’était ce qui était en train de lui arriver, elle ne parvenait plus à prendre du recul.

Elle arriva à Bourges en fin d’après midi. Il faisait gris et anormalement froid en cette période d’avril. Le GPS intégré à l’utilitaire lui indiqua où se situaient les locaux d’ERDF. La présence de l’appareil de guidage était plutôt étrange dans ce vieux véhicule, mais il faisait parfaitement l’affaire d’Amandine.

Elle se gara dans la cour d’ERDF, entourée de bâtiments bas, gris et plutôt vétustes. La jeune femme se dirigea vers ce qui ressemblait le plus à un accueil, mais il était désert. Elle ne disposait que du prénom du Technicien, Rodolphe. S’avançant dans le bâtiment, elle finit par appeler à voix haute. Un silence pesant lui répondit, seulement coupé par les aboiements lointains d’un chien dans le voisinage.

« – Il y a quelqu’un ? Je cherche Rodolphe !  »

Alors qu’Amandine commençait à se dire qu’elle avait fait le trajet pour rien, une voix masculine lui répondit :

« – Par ici, avancez vers le fond ! »

La pièce était encombrée de papiers, de pièces, de câbles. Dans un coin trônait un énorme ordinateur qui semblait dater de la préhistoire de l’informatique. Amandine se dit que l’occupant des lieux devait rarement faire le ménage, vu l’odeur qui régnait dans le bureau. Probablement un rat crevé, ou de la nourriture pourrie. Le propriétaire du bureau était un grand black vêtu d’un bleu de travail. Il n’avait pas l’air particulièrement dangereux, mais Amandine avait appris à se méfier de tout le monde ici.

« – Qu’est-ce que vous voulez ? Comment avez-vous eu mon nom ? », demanda l’homme avec un soupçon d’agressivité dans la voix.

« – Je… je suis venue pour une histoire d’autorisation de travail sous tension. J’ai un client qui attend que vous envoyiez cette autorisation à un de nos sous-traitants afin qu’il puisse finir de câbler jusqu’à son domicile.

– Et pourquoi êtes-vous venue en personne ?

– Et bien… je ne sais pas trop… mon responsable… enfin c’est compliqué.

– Bien. Je vais consulter mes mails, ça fait deux semaines que je ne l’ai pas fait, je suppose que la demande est dedans…

– Deux semaines ?! Mais vous travaillez souvent par mail ?

– Je ne travaille QUE par mails. »

Amandine était scandalisée. Elle avait failli se faire tuer et son responsable avait disparu seulement parce qu’un crétin n’ouvrait pas ses mails :

« – Vous vous foutez de moi ?! Vous avez une vague idée de ce que j’ai dû faire pour arriver jusqu’ici ?

– Hé ho, un ton plus bas ! Vous voulez peut-être le faire à ma place ? « , demanda l’homme avec un étrange sourire.

Ses dents parfaitement blanches contrastaient avec sa peau, lui faisant un sourire éclatant. Amandine remarqua qu’il portait un collier fait avec des pierres étranges, qui ressemblaient à… des dents. Il avait des vaisseaux sanguins éclatés dans ses yeux, lui faisant des yeux un peu rouges.

« – Je… Non, allez-y. », dit-elle.

« – Mademoiselle, je vais devoir insister. Ouvrez donc ma messagerie.

– Mais enfin pourquoi ? Je n’ai même pas votre mot de passe. Et puis c’est votre boulot quand même ! »

Le sourire éclatant s’élargit encore. Il semblait très satisfait de ce qu’Amandine venait de dire.

« – Mademoiselle, cet ordinateur ne demande pas de mot de passe. Il fonctionne avec… autre chose.

– Pardon ? Vous n’avez aucune sécurité sur cet ordi ?

– Oh mais si ! Et bien plus efficace que tous les mots de passe du monde… Cette machine demande un sacrifice lorsqu’on veut l’utiliser.

– Un quoi ? Ça n’a aucun sens !

– Ce truc réclame sa ration de viande ! Vous voulez accéder à vos documents ? il vous prend un doigt ! Vous voulez envoyer un mail, dites adieux à un de vos orteils !

– Mais c’est ridicule, qui pourrait utiliser une telle machine ?!

– Nous n’avons pas le choix. Si j’ai bien compris, il y a eu à un moment une tentative de prise de pouvoir de toute la Maison par les Techniciens. Je n’étais pas encore là quand c’est arrivé, et on ne s’appelait même pas encore ERDF, mais il paraît que ça a été sanglant. La Direction a finit par l’emporter, et les Techniciens ont été… punis. Le PDG a fait installer ces ordinateurs spécialement conçus pour nous en nous disant que lorsqu’on voulait accéder au sommet, il fallait être prêt à faire des sacrifices.

– Mais comment vous faites ? Je veux dire, vous ne pouvez pas vous laisser couper tous les doigts par cet engin !

– Nous avons fini par trouver une parade. La machine accepte n’importe quoi du moment que c’est de la viande. Et que c’est vivant. Nous lui donnons des chats et des chiens, des rats, parfois des oisillons quand nous en attrapons. J’ai vu que vous aviez remarqué mon collier, vous savez d’où viennent ces dents à présent…

– Mais c’est répugnant !

– Vous trouvez plus choquants que nous donnions des animaux à manger à cet ordinateur plutôt qu’une part de nous-même ? Vous devez être du genre à regarder les films d’action dans lequel des tas de gens meurent sans sourciller, mais à ne pas pouvoir supporter qu’on vous montre un animal qui souffre dans 30 millions d’amis… »

Amandine ne répondit pas. Ce type avait raison, elle trouvait plus choquant de voir un animal souffrir qu’un humain. Et à bien y réfléchir, la plupart des gens pensaient comme elle. Rodolphe ne souriait plus à présent. Il continua :

« – Bien sûr, il y a le rite d’initiation…

– Quel rite ?

– Lorsqu’un nouvel employé est intégré au corps des Techniciens, il doit passer l’initiation. Il doit sacrifier un de ses doigts à l’ordinateur.

– Mais c’est horrible ! Et vous l’avez fait ?

– Bien sûr. Refuser l’initiation reviendrait à finir comme un chat ou un chien, si vous voyez ce que je veux dire…

– Mais vos doigts…

– Une prothèse. Nous sommes parfois en contact avec les clients, ils ne doivent rien savoir. Imaginez que quelqu’un remarque qu’aucun des Techs d’ERDF n’a d’auriculaire à la main gauche ? Ce serait une catastrophe !

– Bon… et bien donnez un rat à cet ordinateur, qu’on en finisse ! »

Cette fois le sourire de Rodolphe fut tellement immense qu’on aurait cru qu’il lui coupait le visage en deux.

« – Vous ne m’avez pas compris… Vous vouliez entrer dans notre univers, vous allez y être initiée…

– Quoi ? Mais… Non, jamais ! Je ne me ferai pas couper de doigt par cette monstruosité !

– Pensiez-vous vraiment avoir le choix, mademoiselle ? », demanda une autre voix derrière elle.

Lorsqu’Amandine se retourna, plusieurs Techniciens lui barraient le passage. Elle envisagea un instant de sortir son arme, mais elle ne pourrait tous les tenir à l’écart. Tant pis, elle devait essayer. Elle plongea la main dans sa veste, mais Rodolphe lui attrapa le bras avant qu’elle ne puisse atteindre l’arme de poing. Avec un ricanement, il prit le pistolet et le jeta sur une pile de paperasse.

« – Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas aussi douloureux que ça en a l’air… », lui dit-il en la forçant à introduire son petit doigts gauche dans une ouverture sur le côté de l’ordinateur.

Les autres Techniciens les entouraient, lançant des moqueries et des insultes. Amandine tenta de lutter, essayant de mordre Rodolphe. Celui-ci lui mit une gifle qui la sonna. Elle cessa de se débattre et ferma les yeux, priant pour se réveiller de ce cauchemar.

La sensation de fraicheur au niveau de son doigt fut rapidement remplacée par la douleur. Rouvrant les yeux, elle vit que son auriculaire gauche avait été sectionné au niveau de la deuxième phalange. Un technicien lui enroula un pansement autour de ce qui restait du doigt, et lui fit une piqûre. Alors qu’elle sursautait, il lui lança laconiquement :

« – C’est pour éviter l’infection. Ça évitera de devoir couper la main entière plus tard… ».

Rodolphe s’assit devant l’ordinateur et consulta sa messagerie. Un email du sous-traitant était en effet en attente. Ignorant les nombreux autres messages, il renvoya l’autorisation et se tourna vers la jeune femme :

« – Et voilà ! Satisfaite ? »

Amandine ne répondit pas. Les autres Techniciens s’en allaient, le spectacle était fini. Rodolphe continuait de consulter ses emails, sans plus lui prêter d’attention.

Lorsqu’il releva la tête, il se trouvait du mauvais côté du pistolet. A cette distance, Amandine fut éclaboussée par la cervelle du Technicien lorsqu’elle appuya sur la détente.

N’attendant pas l’arrivée des collègues de Rodolphe, elle fit feu sur une grande fenêtre rendue opaque par la crasse et se jeta dehors. Il faisait presque nuit, mais le parking était éclairé. Elle repéra l’utilitaire de la femme de ménage et se rua à l’intérieur.

En deux heures et demi elle était de retour chez elle, en banlieue parisienne.

Épilogue :

L’homme en costume élégant regarda son interlocutrice. Ils se connaissaient depuis longtemps, ils travaillaient souvent ensemble. La plupart du temps sur des dossiers sensibles dont l’issue était fatale à plusieurs employés.

« – Annie, vous comprenez que nous devions en arriver là. Nous ne les contrôlions plus, il fallait leur envoyer un avertissement. Ça valait bien ces quatre morts.

– Mais pourquoi l’impliquer elle ? Elle ne savait rien, elle ne méritait pas tout ce qui lui est arrivé.

– Il ne fallait pas qu’ils se doutent que nous tirions les ficelles en coulisse. Personne ne pourra jamais la relier à nous.

– A vous peut-être, mais s’ils veulent vraiment savoir ils remonteront jusqu’à moi !

– Vous vous êtes tirée de situations plus épineuses que ça, ma chère Annie.

– Je n’aime pas ce boulot.

– Et pourtant vous le faites tellement bien. Si vous n’aviez pas eu l’idée de  ces ordinateurs en 2004, nous aurions bien plus de soucis avec les Techniciens. Comment ça vous est venu d’ailleurs ?

– Lorsqu’ils ont tenté de prendre ce bâtiment, mon mari était en première ligne. Il l’ont démembré sous les fenêtres du Comité d’Administration pour montrer leur détermination. Jean-Michel n’était pas un saint, loin de là. Mais c’était mon mari et je l’aimais.

– Je comprends. Écoutez, prenez un congé, allez voir vos petits-enfants, changez-vous les idées et revenez-nous en forme !

– Merci Henri, mais je suis lasse de tous ces complots. Je ne pense pas revenir de ces vacances. Et puis cette petite était touchante. Elle n’avait rien à faire là.

– Avez-vous lu la presse locale de ce matin ? On y parle d’une jeune joggueuse retrouvée morte dans un parc. Avec un doigt manquant. L’oeuvre d’un pervers, probablement…

– Si vous voulez parler de celui qui l’a manipulée, c’est indéniable. Au revoir Henri.

– Au revoir Annie. »

La petite femme de ménage sans âge se leva et sortit du bureau. Faire le ménage pouvait recouvrir plusieurs significations, et Annie excellait dans toutes. Toutefois, se débarrasser de cette jeune femme lui avait été pénible. Elle s’était rendue chez elle, avait accepté son invitation à entrer et son café, l’avait écouté raconter son histoire en sanglotant, elle l’avait réconforté et pris dans ses bras. Puis elle l’avait étouffée dans un sac plastique. Dieu merci, on ne lui avait pas demandé de faire croire à un viol.

L’homme en costume élégant nommé Henri regarda Annie sortir du bureau. Il se dit qu’un jour il faudrait régler le cas de cette femme, avant qu’elle ne craque. Mais éliminer une tueuse aussi talentueuse et rusée qu’Annie n’allait pas être une mince affaire. Mais il faudrait le faire pour conserver le secret sur cette entreprise. Après tout il ne faisait que servir la France et les français, en permettant à la fée électricité de s’introduire dans tous les foyers.

Ce n’est pas parce qu’on aime la viande qu’on a envie de connaître la vache à qui elle appartient, dit-on. C’était exactement la même chose avec l’électricité. Moins les gens étaient au courant, mieux on pourrait leur en fournir.

Post-Note : Tout ça pour vous dire qu’on n’a toujours pas d’électricité, à cause d’une autorisation de travailler sous tension qui n’a pas été délivrée au sous-traitant pourtant mandaté par ERDF pour effectuer les travaux. Et derrière il va falloir batailler avec EDF pour avoir un rendez-vous de mise en service rapidement. Oh, j’ai omis de vous dire que nous emménageons samedi 28 avril, dans trois jours…

Post-Post-Note : le hasard fait étrangement les choses, tout vient de se débloquer au moment de mettre en ligne cette note. Nous aurons l’électricité le 2 mai… 

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Quelques trucs à savoir sur les zombies https://www.inoffensif.net/blog/quelques-trucs-a-savoir-sur-les-zombies https://www.inoffensif.net/blog/quelques-trucs-a-savoir-sur-les-zombies#comments Tue, 18 May 2010 09:03:51 +0000 http://www.driczone.net/blog/?p=469 Le Zombie est un sujet passionnant, c’est un fait. Tout le monde sait ce qu’est un zombie, à savoir un mort-vivant qui ne pense qu’à bouffer les humains.

Oui les zombies font caca. Rarement sur des toilettes toutefois.

Les zombies tirent leur origine d’une pratique vaudou qui consiste à donner une super drogue à un mec qu’on enterre, qu’on déterre 24h plus tard et à qui on file d’autres drogues pour en faire un esclave aussi intelligent qu’une morue

Continue Reading]]> Le Zombie est un sujet passionnant, c’est un fait. Tout le monde sait ce qu’est un zombie, à savoir un mort-vivant qui ne pense qu’à bouffer les humains.

Oui les zombies font caca. Rarement sur des toilettes toutefois.

Les zombies tirent leur origine d’une pratique vaudou qui consiste à donner une super drogue à un mec qu’on enterre, qu’on déterre 24h plus tard et à qui on file d’autres drogues pour en faire un esclave aussi intelligent qu’une morue séchée (faut quand même être un sorcier vaudou 3è dan pour ça). Le pourcentage de réussite de cette opération dépend essentiellement de la résistance du gars à la première drogue, parce qu’ensuite entre le manque d’oxygénation du cerveau plus le traumatisme de tout ça la partie « lavage de cerveau » est relativement aisée. Le folklore occidental est assez bien fourni lui aussi en la matière puisqu’au moyen-âge et avant on ne voyait pas les fantômes comme des gentils Casper mais plutôt comme des cadavres réanimés. On laissait parfois des gourdins au chevet des morts afin de pouvoir les assommer s’ils se relevaient (le diagnostique vital étant alors assez peu fiable, ça pouvait arriver). La Bible, livre qui ne rigole pas, comporte même le premier zombie célèbre : le dénommé Lazare (c’est au chapitre 11 de l’évangile de Jean) qui fut ressuscité par le fiston de Dieu. On pourrait supposer que le deuxième était du coup Jésus himself, mais les illustrations en vigueur depuis cet évènement montrent clairement qu’il était loin d’avoir le style putréfactif classique des morts-vivants. Il n’entre donc pas dans la catégorie des zombies. Revenons au zombie de base, celui que tout le monde peut reconnaître du premier coup d’oeil.

1- Comment ça fonctionne un zombie ?

Disons-le tout net, les zombies sont des aberrations biologiques et c’est pourquoi on risque assez peu d’assister à une pandémie zombiale. Si on s’en tient au folklore, le zombie ne respire pas, son coeur ne bat pas, il est tout ce qu’il y a de plus mort. Sauf qu’il peut se déplacer, manger, baver et faire * aeugh, aeugh * . De plus, la seule façon de tuer un mort-vivant est de détruire son cerveau. Si on touche d’autres organes plutôt vitaux comme le coeur, les poumons, etc. ça ne l’arrête pas. Et surtout, un zombie peut vivre (si on peut dire ça) pendant des années avant de tomber de putréfaction. Le zombie a tout le temps faim, et il a apparemment une nette préférence pour ses anciens congénères. Le sang de zombie est très épais et très sombre. Le zombie ne ressent pas la douleur ni d’autres sensations que la faim.

Notre avis : Il semble hautement improbable que les organes vitaux ne fonctionnent pas chez un zombie. Pour se mouvoir les muscles doivent avoir accès à de l’oxygène, qui sera forcément respiré et acheminé par le sang. Donc le cœur et les poumons doivent fonctionner. De plus essayez donc de faire *aeugh aeugh* sans expirer, c’est impossible. De plus sans apports nutritifs un zombie ne tiendrait jamais des années debout, ce serait la décomposition complète en quelques semaines.

2- Comment on devient un zombie ?

La cause la plus fréquente est d’attraper un virus super véloce qui se transmet uniquement par le sang. Le virus commence par tuer son hôte, puis il le réanime et en fait un porteur malsain. Contrairement aux vampires qui le choppent à cause d’une chauve-souris ou aux loups-garous à cause d’un loup, ou encore aux lapins-garous à cause d’un lapin, le virus du zombie est souvent une catastrophe engendrée par l’homme.

Notre avis : Evitez les morsures entre amis, le partage de seringues et les transfusions sanguines dans les pays émergents. Faites gaffe aux piqûres d’insectes ou aux projections de sang quand vous tuez un zombie. Il reste la possibilité que vous soyez naturellement immunisé contre ce virus, car comme pour tout virus il existera des gens sur qui il n’a pas d’effet.

3- ça ressemble à quoi un zombie ?

Le zombie de base est un col-blanc (c’est à dire un jeune cadre dynamique) issu d’un milieu urbain. Il porte souvent ses habits de travail mais de façon négligée. Il est un peu abîmé par la décomposition, il a quelques traces de morsure et il a un teint blafard. Il a parfois un membre manquant, comme un bras ou un œil. Le mort-vivant a un regard de poisson mort, tout vitreux avec de gros yeux globuleux enfoncés dans des orbites agrandies. Il pousse des gémissements et des râles rauques. Il a souvent de multiples contusions ou entailles dues à son manque d’attention quand il se cogne dans des meubles ou qu’il brise des vitres. Enfin le zombie est souvent boîteux.

Notre avis : La tenue vestimentaire du zombie communément acceptée, c’est n’importe quoi. La plupart des gens infectés vont d’abord rentrer chez eux et se mettre au lit, aller à l’hôpital ou finir à la morgue en attente d’autopsie. Ils seront donc en pyjama ou tout nu. Les gens infectés suivants seront leurs familles, les personnels hospitaliers et les forces de police, puis l’armée et pour finir tout le monde. Donc oui dans le tas il y aura forcément des gens en costard, mais ce ne sera pas le cas de la majorité des morts-vivants. Il y a fort à parier que beaucoup de zombies seront en lambeaux, puisqu’ils auront été littéralement dévorés par leurs prédécesseurs. Ils seront donc pour la plupart très abîmés.

4- Comment on tue un zombie ?

La seule vraie façon de faire, c’est de viser la tête. Vous pouvez lui tirer dessus, lui enfoncer un objet dans le crâne, lui briser les vertèbres, le décapiter ou le scalper. Vous pouvez aussi lui enfoncer l’arête du nez dans l’intérieur du crâne, opération réalisable à main nue en cas d’urgence. Brûler un zombie peut s’avérer payant, mais ça ne va pas l’arrêter immédiatement et à part pour s’amuser cette méthode n’a aucun intérêt. En fait le truc pénible avec le zombie c’est qu’il ne s’arrêtera pas pour un petit bobo, ni même pour un gros. Tant que son corps le lui permettra il essaiera de vous bouffer.

Notre avis : visez la tête au cas où, même s’il est invraisemblable que des dégâts occasionnés sur d’autres parties du corps ne finissent pas par être fatals. N’hésitez pas à doubler la dose, mieux vaut s’assurer qu’il est bien mort et plus du tout vivant.

5- Comment s’en sortir en cas de morsure ?

Les règles sont très strictes sur ce sujet : vous finirez fatalement par devenir un mort-vivant. La solution la plus classe est de tuer un maximum de zombies avant de vous faire sauter la cervelle. La solution moins classe mais classe quand même est de vous faire sauter la cervelle. La solution la plus répandue est d’attendre en pleurnichant que le virus s’active en vous et vous transforme en zombie. La solution la plus répandue et la moins classe est d’attendre en pleurnichant que le virus s’active et de ne rien dire aux rescapés qui sont avec vous. Zombie surprise !

Notre avis : Vous êtes foutu, sauf cas rare d’immunité naturelle. Nous vous conseillons d’attendre le dernier moment pour prendre une décision, mais il vaut mieux prévenir les humains rescapés autour de vous afin qu’ils ne soient pas trop surpris lorsque vous essaierez de les bouffer.

6- Comment survivre dans un territoire plein de zombies ?

Il vous faut rejoindre un groupe de rescapés, les chances de survie sont bien supérieures. Mais attention : plus le groupe est grand, plus il attire de zombies. Le nombre idéal semble se situer entre 4 et 6 personnes. Ensuite c’est facile, il suffit de faire comme au moyen-âge : on se retranche dans une forteresse en espérant qu’aucun de vos colocataires n’a eu l’indélicatesse de se faire mordre avant de s’y enfermer avec vous. Cette forteresse peut être un supermarché bien barricadé, un vieux bunker, une maison avec mur d’enceinte, etc. Il semble que d’un commun accord un grillage solide suffise à arrêter une horde de zombies. N’oubliez pas de prendre des armes, de la bouffe, de l’eau et un guide de survie, ça peut aider. Choisissez bien vos alliés : un fermier aura plus de chances de survie qu’un vendeur de téléphones portables par exemple. Il va vous falloir faire des trucs pas joli-joli, comme de sacrifier les plus faibles pour assurer la survie du groupe, voler, se prostituer, mentir, etc. D’un autre côté n’hésitez pas à porter assistance aux autres, ça peut être payant plus tard. Vous pouvez aussi vous la jouer héros solitaire, mais on finit vite par s’emmerder et devenir fou.

Notre avis : Vous devriez dès à présent jouer au jeu de plateau Zombies, qui vous permettra d’acquérir d’excellentes stratégies d’alliances et de trahisons. La plupart des média traitant des zombies insistent bien sur le fait que le danger vient plus fréquemment des humains survivants que des morts-vivants. Dans tous les cas choisissez bien vos nouveaux amis et misez tout sur votre paranoïa naturelle. L’idéal est de vous coller aux basques des militaires gradés, car vous pouvez être sûr qu’eux feront tout pour survivre et qu’ils ont des hommes à sacrifier pour cela.

7- Les animaux peuvent-ils être infectés ?

A priori non, mais la saga Resident Evil propose tout de même des chiens zombies1. Il est communément admis que les animaux qui sont infectés par le virus meurent mais ne se réaniment pas. De toute façon les zombies préfèrent les humains qui ont un meilleur goût à leurs yeux (quand il leur en restent).

Notre avis : Comme les humains peuvent chopper des virus venant des volailles ou des porcs, on peut supposer qu’un virus pourrait être un peu plus universel que la seule contamination humaine. De toute façon comme le virus se transmet par le sang, méfiez-vous des puces, tiques, moustiques, pous, morpions… De même les animaux domestiques rendus à l’état sauvage vont rapidement constituer un problème, surtout quand ils auront pigé que le zombie est un truc toxique et que la seule nourriture comestible dans le coin c’est vous. Je ne parle pas des vaches, chevaux, cochons etc. qui devraient être copieusement chassés par les zombies pour qui un morceau de viande est un morceau de viande, peut importe son origine (Je vous conseille les réflexions sur le sujet de Boulet) . Ce qui soulève des problèmes intéressants : un être végétarien peut-il devenir carnivore suite à une infection zombie ? Quid des alter-mondialistes écolos et végétaliens ? Qui est le plus balèze entre un éléphant zombie et un rhinocéros zombie ?

8- Comment se préparer à une pandémie zombiale ?

Faites des réserves de nourriture, construisez un abri anti-atomique, ayez des armes chez vous et inscrivez-vous aux stages de survie en milieu hostile. Dans l’idéal engagez-vous dans la légion étrangère, ça devrait vous donner de bonnes bases. Espionnez vos voisins, méfiez-vous des journaux télévisés, seul l’Internet underground raconte la vérité. En fait il vous faut deux choses : des armes et un pickup.

Notre avis : il existe une foultitude d’ouvrages (films, livres, jeux…) qui vous éclaireront sur le sujet. Retenez surtout qu’il est hautement improbable qu’une telle pandémie survienne, surtout tant que Roselyne Bachelot sera ministre de la Santé. Ensuite…

D’autres avis et ressources sur le sujet super intéressant des Zombies :

– LE livre recommandé, pas seulement parce qu’il a un style narratif totalement génial mais aussi parce qu’on apprend des tas de trucs sur les zombies et les humains rescapés : World War Z de Max Brooks. Il a également pondu deux autres bouquins sur le sujet.

– La filmographie de George Romero, le maître du film de zombies. Brain Dead également, de Peter Jackson2

– Le très sympathique Zombieland, qui malgré le fait que les zombies y sont capables de courir (ce qui est curieux pour un truc qui possède un système nerveux en décomposition) est un divertissement qui mérite qu’on s’y arrête (et puis ça fait presque pas peur donc c’est bien).

– Shaun of the Dead, une comédie romantique en pleine invasion zombie. Bon c’est assez comique mais moyennement romantique en fait. Les zombies se laissent leurrer si on les imite et ils sont affreusement lents. La fin est un très bon contrepied aux critiques capitalistes du sieur Romero. (Je mets surtout ce film pour faire plaisir à Frangin) – L’univers de Resident Evil, bien que leur délire de mutants soit grotesque.

– Une planche de Boulet sur le sujet, qui pense qu’être un geek suffit.

– Si vous souhaitez vous tourner du côté obscur, vous pouvez participer à des Zombie Walk (en), qui sont des rassemblements de gens déguisés en zombies.

– Un concours régulier de zombifiage de célébrités sur Worth1000.com.

– Les zombies expliqués aux enfants : Les Schtroumpfs Noirs de Peyo (Merci à Jocelyn)

Maj du furet farceur :
– Rencontrer l’âme soeur quand on est un zombie : ZombieHarmony


  1. Mad Zombies met en scène pour sa part des vaches zombies, ce qui est cool. 

  2. Ce film est à voir surtout pour la scène de massacre de zombie par tondeuse à gazon. 

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La morve peut couler du nez plus vite que la moutarde peut y monter https://www.inoffensif.net/blog/la-morve-peut-couler-du-nez-plus-vite-que-la-moutarde-peut-y-monter https://www.inoffensif.net/blog/la-morve-peut-couler-du-nez-plus-vite-que-la-moutarde-peut-y-monter#comments Tue, 14 Oct 2008 15:04:00 +0000 http://www.driczone.net/blog/?p=210 L’automne est une très jolie saison avec des arbres colorés, une ambiance romantique1 qui marque le retour des microbes tueurs de la mort.

Le chameau dispose d'un nez hermétique

Tout à commencé par… euh… bah je sais pas trop. Comme mon appréhension de l’Univers est parfois tardive, il se peut qu’en fait cette sinistre histoire ait commencé il y a deux semaines. Mais pour ne pas t’égarer, petit lecteur courageux, on va dire que ça a commencé dimanche soir.

Tout est parti

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Nez de chameau

Le chameau dispose d'un nez hermétique

Tout à commencé par… euh… bah je sais pas trop. Comme mon appréhension de l’Univers est parfois tardive, il se peut qu’en fait cette sinistre histoire ait commencé il y a deux semaines. Mais pour ne pas t’égarer, petit lecteur courageux, on va dire que ça a commencé dimanche soir.

Tout est parti d’un vilain mal de gorge. Un peu comme si un micro-chat s’amusait à faire ses griffes dans mon oeusophage. Puis arriva en fanfare une cascade de morve. Tu te dis que j’exagère2, mais c’est vrai. Mon écoulement nasal a été tellement important qu’Albane m’a foutu à la porte en disant qu’elle préférait encore être célibataire que d’avoir à nettoyer un appart plein de morve. A la rue un dimanche soir, avec toujours un débit morveux surpassant celui de la Loire un jour de grande crue, j’ai donc tenté de rallier en voiture les urgences de Bourges. Je n’ai même pas réussi à faire démarrer la voiture car le temps que je m’asseois sur le siège conducteur et que je ferme ma porte, il y a avait une couche de morve épaisse de 75cm dans l’habitacle. Je n’ai eu que le temps de sortir en roulé-boulé afin d’éviter de finir noyé. Bien évidemment comme j’avais stationné devant la porte pour l’ouvrir (je n’ai pas la chance d’avoir une ouverture à distance), je me suis copieusement roulé dans ma production nasale qui en grande quantité présente l’étonnante propriété d’être nauséabonde. Les rares gens dans le centre de mon patelin ont donc vu une sorte de créature gélatineuse se déplacer dans la rue, en poussant des grognements.

Cebs gens-là sont rustiques, mais d’un grand sens pratique. Pressentant que ce qu’ils voyaient n’entrait pas dans ce qu’on peut appeler « les trucs normaux », ils sortirent les fourches et les tromblons pour me pourchasser. Fort heureusement pour moi, c’était juste l’heure de « Plus belle la vie » sans France 3. Une bonne moitié des bouseux locaux se dépêcha donc de rentrer chez elle, mais il restait les autres, des durs à cuire que même la mort de la mère de Bambi n’avait pas fait pleurer étant petits. Le genre de gars que la baisse du pouvoir d’achat et l’effondrement des bourses dans le monde laisse totalement froid. Il s’en fout, il vit déjà en parfaite autarcie3.

Ne pouvant fuire (essayez donc de courir dans de la gélatine), je me mis donc en position « dernier combat avant la fin du monde ». C’est à dire en boule, en pleurnichant et en me disant que j’avais oublié de spécifier que je ne voulais pas qu’Albane hérite de mon frigo parce qu’elle passait son temps à le remplir de fromage puant. Un gars à tiré, puis deux, puis tous les autres. Puis plus rien.

Et en fait j’étais même pas mort. Intrigué par ce mystère, j’ai rouvert les yeux pour me rendre compte que la morve était devenue tellement dense qu’elle avait arrêté les balles et les plombs, et même un pigeon qui s’était embourbé dedans. Effrayés, mes braves et rupestres assaillants s’enfuirent à toutes jambes (du moins pour ceux qui avaient encore toutes leurs jambes), me laissant seul dans ma coulée de morve.

A force de me traîner, j’ai réussi à atteindre la pharmacie le lendemain soir (il m’a fallu 24 heures pour faire 30 mètres, et ce sans ravitaillement). La pharmacienne a tout de suite compris mon problème et a tenté de me refermer la porte au nez pour que je ne puisse pas salir son officine4. Elle m’a quand même jeté une boîte de comprimés périmés contre le choléra, que j’ai mis 5 heures de plus à ramener jusqu’à moi. Après avoir avalé huit comprimés (et 15 litres de morve), l’écoulement nasal s’est brusquement arrêté.

Finalement Albane a bien voulu me reprendre (à condition que je chante les louanges de « Plus belle la vie » chaque soir, la main sur le coeur et l’air solennel), les habitants du patelin m’ont juré qu’ils n’avaient pas fait exprès de me tirer dessus et que les coups étaient partis tout seuls, et des pseudo-artistes ont récupéré la morve pour en faire des sculptures.

Note pour mon autorité maternelle : oui je me soigne, j’ai pris des cachets. Bisous.


  1. Oui, l’emploi de ce mot peut surprendre sur ce blog. J’espère que c’est bien comme ça qu’on l’utilise car je viens juste de le découvrir. 

  2. Je déteste qu’on me tutoie dans un jeu vidéo ou un blog. Ca ne m’empêche pas de le faire car je méprise mon lectorat. 

  3. Ou presque, il pourrait distiller lui-même son alcool mais il préfère quand même largement aller boire au troquet perpétuellement ouvert du coin. 

  4. Vous aurez noté l’emploi tout au long de cette note d’un vocabulaire riche bien que parfois désuet. C’est la petite touche qui fait classe. 

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Absent pour cause de cécité temporaire https://www.inoffensif.net/blog/absent-pour-cause-de-cecite-temporaire https://www.inoffensif.net/blog/absent-pour-cause-de-cecite-temporaire#comments Tue, 05 Jun 2007 10:22:50 +0000 http://www.driczone.net/blog/absent-pour-cause-de-cecite-temporaire/ Je sais pertinemment que l’histoire qui va suivre va sembler difficile à croire, et pourtant c’est tellement con que ça ne peut même pas être inventé.

Relatons un peu les faits : Samedi soir, c’était jour de match. Passons pudiquement sur la victoire totale de mon équipe sur celle d’Albane1 pour en arriver aux vestiaires. Les vestiaires des mecs de St Doul’ sont toujours assez animés. Ca chambre, ça gueule parce que l’eau est soit trop froide, soit trop chaude et

Continue Reading]]> Je sais pertinemment que l’histoire qui va suivre va sembler difficile à croire, et pourtant c’est tellement con que ça ne peut même pas être inventé.

Relatons un peu les faits : Samedi soir, c’était jour de match. Passons pudiquement sur la victoire totale de mon équipe sur celle d’Albane1 pour en arriver aux vestiaires. Les vestiaires des mecs de St Doul’ sont toujours assez animés. Ca chambre, ça gueule parce que l’eau est soit trop froide, soit trop chaude et qu’il n’y a jamais de douche potable dans ce gymnase miteux, et ça laisse régulièrement la porte ouverte pour une raison comportementale inconnue.

Ce soir-là l’eau était assez chaude pour faire bouillir un gnou et ses cornes en moins de 5 minutes. Autant vous dire que pour se laver on n’y reste pas une demi heure. Alors que j’étais en train de me rincer, un type que j’appellerai Roger pour respecter son anonymat n’a rien trouvé de mieux que de me balancer du gel douche pour que j’ai à nouveau le plaisir de me brûler sous la douche pour le rincer. Manque de bol, le hasard a suffisamment synchronisé nos mouvements pour que je me baisse légèrement au moment où Bruno a envoyé une généreuse portion de gel douche, qui du coup a atterrit dans mes yeux.

Voilà donc la situation : moi les yeux plein de gel douche, impossible de rincer correctement à cause de l’eau brûlante, j’y vois plus rien, appelez mon avocat que j’intente un procès à Robert, pendez tous ceux qui ricanent haut et court.

10 minutes plus tard, l’oeil gauche refusait toujours obstinément de s’ouvrir, préférant m’infliger une douleur comparable à une dizaine d’aiguilles plantées dans mon oeil. Malgré un passage chez Anne-Laure pour rincer en détail et tout, ça ne passe pas. On m’a donc raccompagné chez moi, où j’ai passé une nuit délicieuse.

Le lendemain, direction les urgences, où après une heure et demi (ce qui est extrêmement court comme délai par chez nous) le verdict tombe : ulcère de la cornée.  :???: 

Des millions de gouttes dans les yeux à mettre chaque jour, et l’impossibilité d’ouvrir les deux yeux puisque quand j’ouvrais l’oeil droit (celui qu’était intact) ça crispait l’oeil gauche, d’où bobo intense.

J’ai donc été aveugle pendant 2 jours. Et quand on n’y voit rien, on n’a rien à faire à part dormir et écouter de la musique. Je suis donc bien content de pouvoir rouvrir l’oeil droit, ce qui annonce que l’oeil gauche ne va pas tarder à être opérationnel.

Le gel douche était un produit de « Prix en tête » (à traduire approximativement en anglais pour tomber sur une marque discount). Je vous déconseille assez vivement de l’utiliser pour vous laver, en revanche son pouvoir corrosif devrait vous permettre de décaper à merveille vos vieux trucs rouillés qui traînent dans votre grenier.


  1. Je me dois d’être honnête, c’est sans doute aussi parce que j’ai pas beaucoup joué… 

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Flash Game (Part. 4) https://www.inoffensif.net/blog/flash-game-part-4 https://www.inoffensif.net/blog/flash-game-part-4#comments Wed, 25 Apr 2007 12:42:01 +0000 http://www.driczone.net/blog/flash-game-part-4/ Bonjour, je suis de retour pour vous faire gâcher votre précieux temps. Aujourd’hui on va descendre du zombi dans un jeu très rigolo.

http://www.crazymonkeygames.com/Boxhead-More-Rooms.html

apparemment on peut changer d’arme et balancer des grenades mais l’interface n’est pas super claire de ce côté.

En tout cas les rouges (des communistes ?) sont super durs à abattre. A noter que plutôt que de pianoter comme un porc sur la barre espace, il suffit de laisser la touche enfoncée. C’est mieux pour vous et pour le

Continue Reading]]> Bonjour, je suis de retour pour vous faire gâcher votre précieux temps. Aujourd’hui on va descendre du zombi dans un jeu très rigolo.

http://www.crazymonkeygames.com/Boxhead-More-Rooms.html

apparemment on peut changer d’arme et balancer des grenades mais l’interface n’est pas super claire de ce côté.

En tout cas les rouges (des communistes ?) sont super durs à abattre. A noter que plutôt que de pianoter comme un porc sur la barre espace, il suffit de laisser la touche enfoncée. C’est mieux pour vous et pour le clavier.

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Bonjour, raccourcissez-moi le scalp s'il vous plaît https://www.inoffensif.net/blog/bonjour-raccourcissez-moi-le-scalp-sil-vous-plait https://www.inoffensif.net/blog/bonjour-raccourcissez-moi-le-scalp-sil-vous-plait#comments Thu, 08 Mar 2007 21:17:52 +0000 http://www.driczone.net/blog/bonjour-raccourcissez-moi-le-scalp-sil-vous-plait/ Je suis allé chez le coiffeur aujourd’hui (ça c’est la partie où je raconte ma vie). Un salon de coiffure très simple, petit et convivial, tenu par deux mecs.

Et surtout, c’est silencieux et discret. Les conversations se font à voix normale, on n’est pas obligé de subir ce que les autres clients racontent, c’est un bonheur pour tous les semi-asociaux comme moi qui détestent faire la conversation pour ne rien dire.

Je ne sais pas si vous êtes déjà allé dans

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Et surtout, c’est silencieux et discret. Les conversations se font à voix normale, on n’est pas obligé de subir ce que les autres clients racontent, c’est un bonheur pour tous les semi-asociaux comme moi qui détestent faire la conversation pour ne rien dire.

Je ne sais pas si vous êtes déjà allé dans un salon de coiffure de base1, du genre Marjolaine Coiffure. Chez Marjolaine donc, il n’y a que des coiffeuses, un paquet de coiffeuses entassées dans un tout petit salon un peu miteux, où ça sent l’égout à cause des poils qui bouchent les éviers et où les produits sentent plus fort encore que les parfums bon marché des ménagères qui viennent pour la 12ème fois de la semaine se refaire la mise en plis hideuse de leurs cheveux complètement pourris par les excès de soins capillaires2.

Dans ce salon, il y a Marjolaine, la patronne. Pour la reconnaître c’est bien simple, c’est celle qui parle le plus fort. Car dans ces salons la hiérarchie s’établie à la puissance de l’organe vocal. Il y a toujours l’ancienne ensuite, qui est amie depuis 20 ans avec Marjolaine et qui ricane à tout bout de champ et assez fort pour provoquer des vagues de suicide. Son ricanement est d’ailleurs contagieux, puisque toutes les employées ricanent sauf la stagiaire, qui est nouvelle dans le métier et qui n’ose pas ouvrir la bouche devant le déferlement insipide de paroles que produisent ses collègues plus agées. Il y a ensuite toutes les autres, qui sont des clones avec des variantes de cheveux plus ou moins colorés et globalement hideux.

Et toutes ces femmes passent leur journée à parler creux. Leur conversation est vide de sens, sauf si on considère que les discussions de poivrots ont une portée philosophique (oui c’est du même niveau que les coiffeuses). Et bien sûr, elles attendent qu’un mec vienne se faire coiffer pour aborder le sujet des hommes. et vas-y que je te fasse des sous-entendus bien gras3, et que je critique les maris qui ne savent rien faire de leurs dix doigts, et que si elles n’étaient pas là on se demande comment ils se débrouilleraient, et qu’elles seraient bien mieux sans eux (Je ne commenterai même pas cette dernière affirmation, j’en deviendrais vite grossier sinon).

Bref, je considère ces salons-là comme mon Vietnam personnel. J’en ressors tout tremblant, soulagé d’être encore vie mais sachant au fond de moi que j’en ai gardé des séquelles psychologiques.

Mais ce n’est pas la seule raison qui me pousse à détester massivement mettre les pieds chez un coiffeur. Quand nous étions petits, Frangin et moi nous faisions coiffer dans un salon tenu par un homme d’un sadisme et d’une cruauté sans limites, le tout sous le nez de nos parents qui n’ont jamais rien vu. Cette homme, ce monstre tortureur d’enfants nous coupait les cheveux intégralement au rasoir droit. Il nous tirait les cheveux avec sa lame qui faisait un bruit horrible et prenait un malin plaisir à nous voir grimacer de douleur. Ca fait peut-être marrer les gens mais en attendant j’ai une réelle peur du coiffeur maintenant.

Mais je m’en fous désormais, j’ai réussi à trouver un coiffeur qui coiffe (bien), qui ne cause pas trop, où ma parano me fout la paix et où je paie un tarif extrêmement honnête. J’en arrive presque à ne pas paniquer quand je dois prendre rendez-vous4.

Des fois j’ai hâte d’être chauve quand même.


  1. Contrairement aux grands salons de coiffure avec des noms comme des prénoms, et où l’obséquiosité des employés rivalise avec le prix des prestations 

  2. Vous pourriez essayer de dire cette phrase à voix haute, mais vous finiriez par vous asphyxier, ce qui serait ballot. 

  3. Quel homme n’a jamais entendu dans ce genre de salon : « Ha ces hommes, tous les mêmes ! Ils ne pensent qu’à ça ! », le tout accompagné de gloussements affirmatifs tout en jetant un regard en coin au malheureux mec qui jure en son for intérieur qu’il ne reviendra plus dans ce piège à cons capillaire. 

  4. Oui, j’ai aussi peur du téléphone sous certaines conditions, comme celle-ci ou lorsque je dois appeler une administration, des gens que je ne connais pas… 

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