Mon premier spam japonais

Pondu le 6 septembre 2010 - 7 commentaires

Quand on ouvre un blog, il fat s’attendre à recevoir des spams et des messages plutôt étranges. J’ai reçu il y a peu de temps cet étrange missive via le formulaire de contact de mon blog :

Je vous en prie envoyer brochure, pamphlet
nom
Mitsu Nishiyama
1-49-8 Nagaoka
Nagaoka-kyo City
Kyoto 6170823  Japan

Je vous en prie envoyer piece de monnaie present
Please send coins

Oui, je vous le recopie à la virgule près1. Tout d’abord agacé par la présence de ce spam, j’ai failli le supprimer sans autre forme de procès. Fou que je suis. Au moment de cliquer sur « Supprimer », le doute m’assaille (comme les guerriers du même nom – jeu de mots foireux inside2). Diantre, mais c’est une adresse nippone !

Vu qu'on parle de japon, autant mettre une image de manga

C’est mon premier spam japonais ! Peut-être même n’est-ce pas un spam du coup, et une réelle demande à l’aide. Étudions donc ce message ensemble :

Il est signé Mitsu Nishiyama,  que je connais ni d’Eve ni d’avant. Une brève recherche sur Google nous apprend que ce mystérieux correspondant (qui est à priori une femme, vu qu’une recherche sur Mitsu renvoie à des femmes) poste des demandes en toutes les langues sur toutes sortes de sites web. Aucun profil de ce nom sur Facebook non plus.

Bon, à part que cette personne sait se servir d’un clavier et du traducteur de texte de Google, nous n’en savons pas plus.

Que veut cette personne ? Voilà une bonne question. Elle demande dans la première phrase que je lui envoie la brochure ou le pamphlet. Je ne pensais pas que mon blog était subversif au point de considérer mes notes comme autre chose que du caca de panda des pamphlets. Mais à la fin du message, surprise : en fait on tente bel et bien de me taxer des sous. Mais alors que d’habitude sur Internet on nous demande plutôt des dons via Paypal ou notre numéro de carte bleue, ici on travaille à l’ancienne, avec des espèces sonnantes et trébuchantes. En fait c’est totalement le principe des gens qui vous abordent à la sortie des supermarchés pour une pétition insignifiante, et qui finissent par vous demander des sous pour pouvoir apposer votre signature sur leur pétition bidon, souvent en rapport avec une cause humanitaire qui permettra au mieux à la personne devant vous de partir en vacances à vos frais. Sauf que par Internet c’est doublement gonflé, puisqu’il faut en plus payer un colis au tarif international pour envoyer des pièces de monnaie. Pourquoi des pièces de monnaie ? Me refusant à croire à une mauvaise traduction du mot argent en japonais, je soupçonne que cette dame soit en réalité une numismate.

Tournons-nous à présent vers l’adresse postale. Il est impossible à un occidental de base de retrouver une adresse au Japon, tellement leur découpage est tordu. Déjà, il faut savoir qu’il n’y a en général pas de nom de rue au Japon. Ce site suisse explique du mieux qu’il peut comment fonctionne les adresses nippones : http://www.nihon-zen.ch/vie_numerotation_rue.htm

Inutile donc de chercher sur Google Maps, vous allez droit à l’échec. Cependant Diddlefinger est une rude invention webbistique qui permet de faire le lien entre une adresse japonaise et sa localisation dans le monde réel, et voici donc l’adresse exportée sur Google Map : Mitsu Nishiyama.

Ah ah, l’étau se resserre… Que voyons-nous donc ? Un pavillon en L à la toiture traditionnelle, qui a l’air assez grand tout de même. Ça confirme que cette demande d’argent n’a pas pour but premier de s’enrichir, mais plutôt de récupérer de échantillons de toutes les monnaies du Monde. Cette demande bien que maladroite me va droit a coeur, aussi je m’adresse à Mme Mitsu Nishiyama :

Madame, je vous envoie un exemplaire de toutes nos pièces de monnaie. Comme je sens une grande sincérité de votre part, je vais aussi vous envoyer un exemplaire de chacun de nos billets de banque. Ainsi que mon numéro de carte bleue, au cas où les vôtres soient différents. En ce qui concerne mes brochures je vous conseille d’imprimer le plus possible d’exemplaires de mes articles de blog, ceux-ci valant individuellement des millions d’euros. Si vous ne parvenez pas à les revendre auprès des blogophiles, renvoyez-les moi et je vous dédommagerai à hauteur de 200 000€/article, ne pouvant me permettre de vous en offrir plus.

Je voue embrasse respectueusement, votre dévoué Dric.

Ou alors… ou alors les spammeurs japoniais prennent le reste du Monde pour des truffes. Et si ça se trouve, ils sont en chemise avec des Yakusas qui vont venir me casser la gueule pour avoir révélé à tout le monde où ils habitent.


  1. Ce qui n’est pas très compliqué étant donné qu’il n’y a qu’une seule virgule dans ce message. 

  2. Je suis bien obligé de les indiquer étant donné qu’une partie de mon lectorat est malheureusement totalement hermétique à ce genre de subtilités linguistiques. 

Je n'ai jamais lu un tel ramassis de conneries, vite je commente !