Aujourd’hui nous allons nous intéresser à certains de nos amis les insectes. J’en avais déjà parlé dans cette fabuleuse note1, mais il se trouve que la mouche est un insecte qui mérite qu’on s’arrête sur son cas.
Ne montrez pas cette image aux moucherons de moins de 18 heures
Tous ceux qui ont suivi la filière scientifique au lycée ont suivi les péripéties reproductrices de la mouche pendant pratiquement un an. Cette bonne vieille drosophile, qui ne doit sa gloire qu’à sa formidable rapidité de reproduction (elle enterre facilement les lapins et les chinois sur ce terrain). Vous allez me dire que passer deux trimestres sur la reproduction de la mouche semble avoir un intérêt assez moyen, et que ça confirme que les scientifiques sont des glandeurs et des charlatans. Sauf que vous avez tort, puisque c’est en fait la transmission des gènes qui est étudiée et que c’est bien pratique de ne pas attendre des plombes pour savoir si le bidouillage d’un gène va rallonger une patte ou faire pousser des tentacules.
La mouche est aussi l’amie des Experts (oui, comme Grissom), des scénaristes de films fantastiques, et des fabricants de trucs anti-moustiques. A part ça, il faut bien reconnaître que globalement c’est super-pénible une mouche.
Ce n’est pas pour rien que chez les démons il y a un gars spécialisé dans la mouche. Ce type répondant au doux nom de Belzébuth n’est autre que le Seigneur des Mouches, Prince des Démons et Responsable des Latrines Infernales2. Autant dire qu’avec des titres aussi prestigieux, ce n’est pas un rigolo.
Ah si, il faut quand même souligner que la mouche est utilisée par les pêcheurs, sous sa forme asticotaire (oui c’est un mot qui n’existe pas). Ce qui fait qu’alors que l’humanité tente depuis le début d’éloigner les mouches de sa bouffe, les pêcheurs s’empressent de stocker leurs larves dans le frigo (ça leur évite de grandir et de prendre une forme mouchale) à côté des yaourts et du saucisson3.
La mouche a surtout un don peu commun dans le monde animal pour embêter son monde (encore que les chats, les enfants ou les moustiques sont assez balèzes de ce côté-là). A croire que malgré son air stupide, elle sait pertinemment comment vous pourrir la vie de façon inattendue même au péril de sa vie.
C’est ainsi que ce matin j’ai failli boire une mouche qui s’était noyée dans mon jus de fruit, alors que j’étais absorbé par la télé.
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On mesure rarement tous les risques qu’on prend au quotidien. Tenez, rien qu’en sortant de chez vous vous pourriez vous faire renverser par un camion, vous faire attaquer par un extra-terrestre ou vous faire aplatir par un avion dont les moteurs sont tombés en panne et qui aurait le bon goût de venir s’écraser sur votre petite personne.
C’est pour cela que des gens forcément bien intentionnés ont inventé les assurances. Passons sur l’hypocrisie de ce milieu, dont la plus flagrante est que l’assurance-vie ne vous garanti absolument pas contre la mort. De toute façon il vous tombera toujours une tuile sur la tête qui ne sera pas couverte par la flopée d’assurances auxquelles vous aurez souscrites. Le calcul d’un assureur est simple, vous devez lui filer un maximum de sous qu’il essaiera de ne jamais vous rendre. De fait, personne ne vous souhaite autant de bonheur et de bonne santé que votre assureur, car moins vous avez de soucis moins vous lui coûtez.
Il est bien entendu que les assureurs n’ont pas affaire qu’à des gens qui vivront centenaires sans aucun souci, qui n’auront jamais d’accident de voiture ou d’infiltration d’eau dans le plafond, sans se faire cambrioler ou avoir un appareil qui tombe en panne. Le problème fut soulevé à l’Assemblée Générale du Club Secret des Compagnies d’Assurances en 1612, association regroupant la plupart des assureurs depuis l’invention de ce métier1. Le débat fut houleux, bien que très calme comparé au fameux Congrès Scientifique de l’Académie de Boston en 1902, pendant lequel on essaya de trancher la question de savoir qui était le plus balèze entre un éléphant et un rhinocéros2.
Un petit malin, fondateur d’une compagnie d’assurance assurant les autres compagnies d’assurances (ne rigolez pas, ça existe vraiment et c’est le principe de la réassurance) proposa la mise en place de clauses suspensives qui permettrait de filer par la porte de derrière en cas de réclamation de dédommagement de la part des assurés-clients.
Evidemment les clauses suspensives furent d’abord totalement farfelues. Parmi les milliers de contrat-types répertoriés dans les archives de la Bibliothèque Secrète du Club Secret des Compagnies d’Assurances3, on trouve notamment ces clauses rédigées par une compagnie peu scrupuleuse peu après cette assemblée :
Sont exclus des sinistres :
– Les accidents de circulation, quelque soit l’implication de l’assuré dans ceux-ci.
– Les sinistres survenus en dehors du domicile de l’assuré.
– Les intimidations et manœuvres de recouvrement commises par un usurier auprès duquel l’assuré a contracté un emprunt, quelque soit le niveau de violence exercé.
– Les condamnations à mort, quelque soit la culpabilité de l’assuré dans l’affaire qui a mené à prononcer cette condamnation.
– Les sinistres survenus à l’intérieur du domicile de l’assuré.
– Les rixes ou duels, quelque soit la volonté de l’assuré d’y participer.
– Les vols et pertes de marchandises, au titre que l’organisme assureur ne peut vérifier la bonne foi de l’assuré. Le principe de précaution s’applique alors et l’assuré est considéré comme fraudeur à l’assurance, à laquelle il devra des indemnités compensatoires pour fausse déclaration de sinistre.
Puis les Chefs d’Etat entreprirent de mettre un peu leur nez veiné de sang bleu (ils étaient tous rois ou empereurs) dans tout ceci, et de modérer un peu les ardeurs des assureurs envers leurs assurés, d’autant que même un roi doit être assuré. On se souvient tous du 1er mars 1720, où Frédéric de Suède alors Roi depuis un jour seulement se fit entarter par un Prussien revanchard. Malgré les réclamations du monarque, son assurance refusa de le dédommager pour le nettoyage de sa perruque pleine de crème pâtissière, sous prétexte que cet incident était survenu le premier jour du mois et que c’était une clause suspensive. Suite à cet évènement il fut décrété que les entartages seraient punis de mort4 et que les clauses suspensives devraient désormais être “raisonnables”, sans quoi il y aurait des têtes qui tomberaient et sans aucune indemnité qui plus est.
Bien évidemment les assureurs firent “oui oui” de la tête avec un air contrit, et n’en firent tout de même qu’à leur tête. C’est ainsi que 290 ans plus tard j’ai trouvé la chose suivante sur mon contrat d’assurances de la banque chez qui je viens d’ouvrir un compte :
Je décerne donc le Prix Spécial de Globalement Inoffensif à l’auteur de ce contrat d’assurance bancaire. D’autant que cette clause ne veut rien dire, puisque tout atome a un noyau. Je rappelle tout de même que l’Univers est constitué d’atomes (qui sont eux même constitué de nucléons, eux-mêmes composés de quarks et de gluons), et qu’on ne mentionne pas dans la clause de quel noyau d’atome on parle. Ce qui permet virtuellement d’exclure n’importe quel sinistre puisque des désintégrations d’atomes, ça arrive tout le temps dans l’Univers.
Note du Rat de Bibliothèque à poils courts : En faisant mes recherches, j’ai découvert que cette mention apparaissait dans plusieurs contrats d’assurances. Je ne sais pas s’ils proviennent de la même compagnie à la base, mais l’ânerie est donc assez répandue.
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Le sujet du jour sera le mailing1 . Ce terme qui de toute évidence est d’origine anglo-saxonne est de base une publicité ciblée.
En gros on fait un publipostage avec votre nom et zou, vous avez l’impression que la société vous écrit à vous personnellement, que votre valeur est enfin reconnue et que s’ouvrent les portes de la gloire et de la célébrité. Ouuuh, j’en frissonne d’avance.
C’est ainsi qu’il y a quelques temps j’ai reçu une lettre dans mon courrier, où l’on m’entretenait de la manière suivante :
Exemple typique de mailing raté pour une tenue de technicienne de surface
M. Dric2,
L’été arrive à grands pas, vous devez probablement être en train d’essayer trois régimes miracle par jour pour perdre du poids sans faire un soupçon d’effort. Je tiens personnellement à m’assurer que votre argent sottement dépensé dans ces programmes de charlatans aille également sur mon compte bancaire. Nous sommes entre filles et je peux bien vous avouer qu’en réalité ce sont nos vêtements, nos chaussures et notre linge de maison dont vous avez le plus besoin pour camoufler vos bourrelets disgracieux. Faites-moi confiance, je sais absolument ce qu’il vous faut et j’ai une surprise pour vous : il se trouve que tout ce qui vous est vital pour cet été est disponible chez nous ! Vous pouvez commander par internet, par téléphone, par courrier et par hasard si vous le souhaitez. Si vous passez une commande de 120€ d’achats minimum dans les 30 secondes, vous recevrez une superbe robe tendance et sexy gratuitement !
La directrice de la communication (qui est aussi votre nouvelle meilleure amie),
Valérie Datromet (dit Valoche)
J’ai été ébloui par tant de clairvoyance. Cette femme SAVAIT ce dont j’avais besoin, inutile pour moi de me poser des questions qui me feraient mal à la tête et qui m’empêcheraient d’accomplir mon devoir conjugal par exemple. J’ai tout de suite passé commande de 120 pinces à linge design qui brillent dans le noir avec des paillettes sur le dessus, à 1€ l’unité. Une affaire.
Passons sur les frais de port avec lesquels j’aurais pu faire livrer un éléphant et un rhinocéros dans mon jardin pour vérifier lequel des deux est le plus balèze, me voilà donc avec mes pinces à linge qui se sont révélées être incapable de maintenir le linge en place puisqu’elles ne peuvent rien pincer3. et une robe en toile de sac de riz pour réfugiés qui gratte et qui me fait un gros cul. Autant vous dire que c’est pas avec ça que je vais emballer cet été.
De toute façon Albane trouve que la robe ça fait pas top sur un mec et que tant que je n’aurais pas les jambes rasées ça sera ridicule. D’un autre côté, Albane est une fille et on sait tous que les filles n’ont aucun goût. Je pourrais développer cette affirmation mais je viens de penser que ça ferait un excellent sujet pour une prochaine note.
Note de bas de plafond : Il m’est arrivé dans ma vraie vie de recevoir un courrier de ce genre, manifestement rédigé pour une femme mais adressée à Monsieur Dric. Le jour où la Redoute ou les 3 Suisses m’enverront des courriers d’un Sylvain Leroi4 qui misera sur la franche camaraderie virile qui a cours dans les vestiaires sportifs pour réussir à me refourguer des haltères et des boxers qui mettent le service trois-pièces en valeur, là ils auront toute mon admiration.
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Aaaah, la comptabilité. Rien qu’à écrire, c’est pénible. La comptabilité m’a toujours détesté, et je lui ai toujours bien rendu. A moins que ce soit l’inverse…
La compta à la maternelle
Pourtant lors de mes études j’ai eu affaire à cette matière. En BTS notamment1, et pendant les deux ans que dure la formation s’il vous plait. Bon je dois admettre que la prof n’avait probablement pas les capacités ni l’envie de nous faire aimer la compta, aussi ce sujet m’a-t-il toujours laissé aussi froid qu’un cadavre de souris rapporté par mes chats sur le devant de ma porte. Je présume qu’avoir le super-pouvoir de comprendre la compta doit rapporter plus que celui d’ouvrir des noix avec les fesses par exemple2.
Et pourtant il a bien fallu que je m’y replonge, puisque par un fabuleux concours et enchaînement de circonstances que j’ai renoncé à comprendre je me suis retrouvé trésorier-adjoint de la crèche de Mini-moi (alors qu’à la base j’étais juste là un peu par hasard). Soyons honnêtes c’est pas de la vraie compta, c’est un truc simplifié mais ça reste quand même des chiffres dans des tableaux.
Donc me voilà bombardé trésorier-adjoint, et nous devons reprendre la trésorerie de la crèche là où la personne d’avant là laissée. C’est à dire en bordel avec trois mois de retard. Et quand on doit se taper la trésorerie d’une structure qui emploie 6 ou 7 personnes, on a vite la goutte de sueur qui coule le long du front. J’ai pu découvrir que la compta dans des conditions de ce genre prenait une toute autre dimension comme si tout à coup un rideau se déchirait devant moi, que des petits chiffres tombaient du ciel en se moquant de moi et qu’un gros livre de comptes rouge proclamait : « Tu vas galérer, misérable cloporte ! ».
Que voulez-vous répondre à un gros livre rouge qui parle ?..
En fait on a un peu l’impression d’être un mélange de Grissom des Experts et d’Indiana Jones. Il faut enquêter, retrouver des factures planquées partout, vérifier les indices, suivre les pistes, faire de l’archéologie archiviste, il y a des rebondissements, de fausses pistes, des pièges, ça a l’air follement amusant. J’ai même pensé trouver dans cet amalgame de factures et de justificatifs la seule vraie énigme scientifique sur Terre : qui de l’éléphant ou du rhinocéros est le plus balèze ? Je n’ai rien trouvé dans les chiffres, et pourtant on sait tous que la numérologie est un sujet sérieux qui donne des réponses sérieuses (et approuvées par le Serious Cat).
Je voulais donc adresser solennellement mes plus sincères encouragements à tous ceux dont c’est le métier et qui sont mandatés pour contrôler, vérifier, éplucher des comptes. Sauf qu’il me semble que ces gens-là sont payés eux pour faire ça, et probablement assez cher. Je me contenterai donc de leur indiquer qu’ils font un métier qui sent le caca de panda.
Je n'ai jamais lu un tel ramassis de conneries, vite je commente !
J’ai un secret quasiment inavoué depuis des années que je vais aujourd’hui révéler au grand public (et même au petit, sans quoi je serais obligé de faire l’impasse sur la quasi-totalité des lecteurs berrichons – qui comme chacun sait ont une taille moyenne leur permettant de rentrer dans la catégorie « Pygmées d’Europe de l’Ouest ») : je suis incapable de pisser debout dans des toilettes1.
Et ce pour une raison toute simple, c’est que j’en fous partout.
Il y a plusieurs causes à ce phénomène, que je vais vous expliquer dans ce qui suit2 :
Pour une raison étrange la trajectoire et donc le point d’impact varie énormément en fonction du débit de ma vessie, et ce sans que je puisse réellement le contrôler. S’il va de soi qu’au début je n’ai aucun souci puisque le débit est constant, au fur et à mesure que ma vessie se vide le débit diminue (c’est quand même le but quand on va aux toilettes pour la « petite commission »), rendant la visée hautement imprécise. Et là c’est le drame et mes chances d’en foutre partout approchent alors du 100%. Je me suis adressé à l »Institut Français pour une Meilleure Connaissance de Soi-Même et des Mystères de la Vie, dont les ingénieurs hautement diplômés m’ont appris que les deux seules raisons valables pour qu’un tel phénomène se produise était soit une irrégularité naturelle, soit un barrage de castors microscopiques, chaque fois au niveau de mon urètre.
La deuxième raison est que je suis grand3. Et que les concepteurs de toilettes devaient être de petite taille, puisque l’écart entre mon « p’tit robinet »4 et la lunette des toilettes est d’environ 50 cm (Les mesures ont été effectuées de façon très imprécises avec une règle de quarante centimètres). Je ne sais pas si vous vous rendez compte de la distance et du handicap avec lequel je pars en étant grand. Il est évident qu’avec une telle distance, le moindre millimètre d’écart au départ se transforme à l’arrivée en 5 bons centimètres. Donc même sans le problème de débit vessinal5 il vaut mieux éviter quand on est grand de faire pipi debout quand on tousse ou quand on est enrhumé6.
Ajoutez à cela les quelques lois de Murphy qui peuvent s’appliquer à mon cas et vous obtenez une dose de stress totalement ingérable, surtout quand on a envie de pisser7.
Pour ceux qui voudraient se mettre au "pipi assis"
Évidemment quand j’étais petit j’ai quand même essayé, par fierté, bravoure et inconscience juvénile. Ma maman, qui est une femme pragmatique en ce qui concerne les dégâts causés par sa progéniture, m’a vite rappelé à l’ordre en me faisant nettoyer les toilettes chaque fois que j’essayais de prouver ma virilité en pissant debout. Cette expérience de nettoyage m’a tout de même appris deux ou trois trucs, comme le fait que nettoyer derrière un porc n’est jamais agréable, que la virilité est un vaste concept qui peut s’exprimer ailleurs que dans les toilettes, et qu’il est vain de lutter contre la nature quand on est systématiquement puni derrière.
Mais surtout que pisser assis règlerait tous mes problèmes.
Je voudrais donc ici rassurer les hommes qui se sentent bafoués dans leur honneur parce qu’ils sont obligés par leur copine/femme/colocataire/maman/technicienne de surface d’utiliser la lunette des toilettes pour asseoir leur auguste derrière afin d’uriner, et leur dire qu’ils ne sont pas seuls dans cette galère. De plus qui pourrait vous le reprocher ? Pas votre copine/femme/colocataire/maman/technicienne de surface en tout cas. Peut-être quelques australopithèques qui pensent qu’un vrai mec doit avoir plus de poils qu’un ours, sentir mauvais des dessous de bras et boire beaucoup de bière en parlant très fort… mais en toute honnêteté vous aurez plus de chances de coucher avec votre copine/femme/colocataire/technicienne de surface8 qu’avec un de ces gars-là.
Edit du morse édenté : MQB a fait fort judicieusement remarquer dans les commentaires que faire pipi assis présente l’immense avantage de pouvoir emmener de la lecture dans les toilettes, ou tout du moins laisser disponibles vos deux mains pour vous curer les ongles, compter jusqu’à dix sur vos doigts ou encore manger une choucroute.
Je trouve qu'on ne parle pas assez de poneys ici, vite je commente !