Quelques utilisations du vuvuzela
Pondu le 23 juin 2010 - 8 commentaires
Grâce à la Coupe du Monde en Afrique du Sud, on a pu découvrir un instrument de musique fantastique : le Vuvuzela.
Les amateurs de football ont globalement trouvé que l’utilisation dans les stades de cet instrument à vent est assez pénible pour les oreilles. La Fédération Internationale de Football (FIA) a bien pensé à l’interdire, mais les Sud-Africains ont rétorqué que c’était une coutume locale. Interdire cet instrument aurait été un peu comme refuser à un Français le droit d’être de mauvaise foi. Ça ne se fait pas, un point c’est tout.
Pour les rares personnes qui ne savent pas ce qu’est un vuvuzela, il s’agit d’une sorte de corne ou de trompe. En gros un tuyau dans lequel on souffle et qui sort une note monotone (au sens « une seule note »). Ne cherchez pas, ça ne fait rien d’autre. Vous ne deviendrez donc pas le prochain <insérer ici un nom de musicien super connu> car on ne peut tout simplement rien faire d’autre avec cet instrument qu’un seul son. Et encore, il faut souffler fort. J’ai personnellement testé la chose, et la seule réelle utilité que j’ai vu dans le vuvuzela c’est d’embêter les gens autour avec ce son puissant et désagréable. Mais pour vouloir être vraiment pénible il faut maîtriser l’engin, ce qui demande un peu d’entraînement. Tout est simple dans le vuvuzela, sauf son maniement.
Vous allez me dire qu’à part dans un stade, il n’y a pas trop d’intérêt à utiliser ce truc vu que ça n’impressionne pas les filles, ça ne rend pas riche et on ne peut pas trop cuisiner avec. Mais vous avez tort, car il y a plusieurs cas où cet instrument peut se révéler fort utile.
– Lors d’une manifestation : vous vous êtes laissé entraîné à manifester dans la rue pour, au hasard, une réforme des retraites dont vous savez qu’elle est nécessaire, inéluctable et que si on ne la fait pas maintenant, tous ceux qui ont moins de quarante ans ne partiront pas en retraite à 62 ans mais à 75. Mais le fait est que vous êtes là, dans le cortège, à vous dire que vous seriez mieux ailleurs. Soudain, un énergumène syndicaliste de la SNCF qui remonte le cortège se place derrière vous et se met à beugler des slogans communistes tout en agitant son tambourin. Autant dire que niveau nuisance sonore, il met la barre assez haut. Pas de panique, vous avez pensé à prendre votre vuvuzela. Le communiste bruyant n’est pas très observateur, sans quoi il aurait vite remarqué que vous vous trimballez avec cette trompe sud-africaine et qu’il valait mieux aller embêter le groupe de secrétaires un peu plus loin qui cancanent en se souciant fort peu des revendications sociales au cœur de cette manifestation. Tant pis pour lui, commencez à souffler et brisez-lui sans retenue les tympans.
– A l’Assemblée Nationale : je serai le premier à suivre les débats parlementaires si les députés pouvaient faire usage du vuvuzela pour manifester bruyamment leur opposition au type qui présente son projet de loi en vue de débloquer des fonds que l’Etat n’a pas pour un projet farfelu quelconque1. A l’heure actuelle ces mêmes députés sont contraints à faire de l’absentéisme, à lire le journal, à papoter ou à consulter leurs mails.
– Dans les toilettes : vous êtes sur un trône public et vous vous rendez compte que vous allez devoir être bruyant dans l’exercice de vos fonctions. Même si les progrès de la science et des comportements sociaux sont indéniables, il est toujours à l’heure actuelle délicat de flatuler sonorement, même dans un lieu prévu à cet effet. Pas de panique, sortez votre vuvuzela et masquez le bruit de vos vents avec celui qui sort de cet instrument si pratique2.
– Pour recycler un liquide : Le vuvuzela peut servir d’entonnoir géant, ce qui en fait un accessoire tout à fait indispensable pour les mécanos amateur de musique bruit. Attention cependant à bien le nettoyer si à la suite d’une vidange de voiture vous comptez re-souffler dedans.
– A la Poste : Vous attendez depuis un bon quart d’heure que le petit vieux devant vous ait fini de faire son dépôt d’argent, nous sommes en fin de journée, il fait trop chaud, vous avez envie de faire pipi et vous avez les pieds enflés dans vos chaussures. Le petit vieux devant vous vient de se souvenir qu’il voulait transférer de l’argent à son petit-fils. Et il se lance dans la justification de cette opération, ce qui est hautement inintéressant à vos yeux. Pas de panique : sortez votre vuvuzela et donnez un bon coup de corne. La situation devrait rapidement se débloquer, surtout si vous êtes plusieurs détenteurs de vuvuzela dans la file d’attente.
– Au Scrabble : je vous laisse imaginer le nombre de points qu’on peut faire avec un mot qui comporte deux ’v’ et un ’z’.
– Dans un repas de famille, dans un restaurant, dans un lieu public quelconque : un gros lourd à côté n’arrête pas de proférer des vulgarités qui tombent dans les innocentes oreilles de votre bambin. Préférant ignorer qu’il connait déjà en réalité la plupart des insultes proférées par ce gros type au rire aussi gras que sa ceinture abdominale, vous pouvez user de votre vuvuzela pour effectuer une censure en temps réel. Bien qu’un peu d’entraînement soir nécessaire pour être synchronisé avec des débordements de vocabulaire, vous arriverez vite à un résultat satisfaisant dans la mesure ou soit votre bambin deviendra sourd, soit le gros type finira par comprendre que ses blagues de cul vous importunent.
Il y a bien sûr des tas d’autres situations dans lesquelles l’usage d’un vuvuzela serait salvateur. Je vous invite à les ajouter en commentaires si vous en connaissez.
Note : on parle du vuvuzela parce que c’est l’instrument pénible du moment, mais il y en a plein d’autres. (Boulet a d’ailleurs fait une excellente planche de BD à ce sujet).
Je pourrais mettre des exemples mais la liste serait tellement peu exhaustive que ça en serait ridicule. ↩
Vous allez me dire que les gens ne seront pas dupes. Certes, mais la désagréable sonorité du vuvuzela suffira à les faire fuir, ce qui vous permettra d’être bien mieux à votre aise. ↩
Je suis un fan de curling, vite je commente !