L'origine du couteau à fromage

Pondu le 21 mai 2007 - 19 commentaires

Grâce à Pitijibé et Norbert, j’ai un superbe sujet de note : le couteau à fromage.

Cet outil fort utile sert à ne pas avoir à utiliser son propre couteau pour se couper du fromage, dans un but évidemment sanitaire et gustatif : Si vous venez de vous faire des grillades, ça évite de se retrouver avec un plateau à fromage constellé de sauce barbecue nageant dans le gras de merguez.

Le couteau à fromage a deux petites lames au bout, semblables à une langue de serpent. Norbert a avancé l’hypothèse fort pratique que ça servait à saisir le morceau de fromage coupé pour le mettre dans son assiette1.

Mais l’origine de cette forme particulière remonte à la Renaissance, époque faste pour les châteaux et les rois de France. Il est notoire que le roi entretenait une floppée de courtisans tous plus mielleux et faux-culs les uns que les autres, et qui s’emmerdaient ferme en attendant de pouvoir assister à la copulation tri-hebdomadaire du roi2. Ces gens-là ont donc acquis une sévère aptitude au ragotage. Hors, durant un repas, le fromage est traditionnellement un moment où l’appétit est quasiment satisfait, et où on est détendu. De fait, on s’autorise à aller au commérage. La langue de serpent au bout du couteau de fromage symbolise ainsi les langues de vipères qui se déliaient à ce moment du repas, fustigeant la perruque de la dernière courtisane du roi (qui avait par ailleurs la syphilis, mais personne n’est parfait).

Notons tout de même qu’au fil des ans, l’usage des couteaux à fromage s’est quelque peu perdu, et qu’il est principalement employé maintenant lorsqu’on veut recevoir convenablement des invités. C’est plus classieux d’avoir un couteau à fromage, d’autant que du coup ces couteaux sont souvent assez jolis puisqu’ils ont perdu leur usage commun3.

La morale du jour est : Le commérage est une marque de savoir-vivre.

Moi je m’en fous, je ne me sers jamais du couteau à fromage parce que je déteste retrouver des bouts de fromages bleus et puants sur mon fromage à moi. D’autant que les gens qui passent avant moi prennent toujours un malin plaisir à choisir les fromages les plus faits, ceux qui coulent tellement qu’il faudrait les manger à la cuillère. Coïncidence ou pas, ces mêmes fromages pourraient en général servir d’explosifs tellement ils semblent nocifs.

Petit apparté : vous avez peut-être vu la pub pour le gloss mentholé de Bourgeois, celui qui donne une haleine fraîche à celles qui aiment manger des fromages forts et embrasser des garçons. Je ne nie pas l’efficacité de principe de ce produit, mais si on met la langue on va vite s’apercevoir de la supercherie. Donc un bon brossage des chicots en règle ou au pire un chewing-gum extra-fort me semble plus indiqué qu’un gloss.

Sources : Pitijibé Premier, Norbert, fromage valaisan, l’avis du pro.

Autre note : Pour l’origine des dents au bout du couteau j’ai tout inventé. Autant des fois il y a un fond véridique, autant là pas du tout. Z’êtes prévenus.


  1. Car soit disant tous les fromages ne collent pas à la lame et donc il y a un risque de faire atterrir votre morceau de fromage puant sur les cheveux de Tata Jeanne, qui vous déshéritera de son immense fortune (dommage, vous ne l’invitiez que pour ça). 

  2. N’étant pas né à cette époque j’ai pris les statistiques actuelles, soit trois fois par semaine environ pour le français de base. 

  3. Comparez donc un éplucheur de légume et un couteau à fromage, vous verrez que dans un cas le manche est en bois commun avec une lame sans finesse, alors que les couteaux à fromage ont un manche en beau bois ou sont carrément en argent. 

Je suis fan de chats, vite je commente !


Parce que je n'ai rien à dire…

Pondu le 20 février 2007 - 6 commentaires

…Mais que j’aime y mettre les formes, je change de thème pour un truc moins foncé.

Ce changement de peau me semble tout à fait approprié pour vous causer d’un truc qui n’a vraiment aucun rapport : la mystérieuse migration des stylos en milieu bural. Tous ceux qui travaillent dans des bureaux reconnaîtront là un syndrôme souvent vérifié mais jamais prouvé scientifiquement que nous allons exposer ci-après :

Procurez-vous un stylo (volez-en un à votre voisin au pire) et posez-le sur votre bureau. L’ustensile n’a même pas besoin d’être en évidence. Laissez-le tranquille pendant 2-3 jours (le temps peut varier suivant le nombre de personnes susceptibles d’interagir avec votre bureau) et tentez de le retrouver.

Fichtre, l’ennuyeux objet a disparu* ! A priori, les stylos sont inanimés, ils ne peuvent donc pas s’enfuir tout seuls. Faites le tour de vos collègues, ils jureront n’a voir jamais eu connaissance de ce stylo, et nieront toute implication dans son éventuel rapt. Mais où donc a bien pu passer votre stylo ?

J’avais émis l’hypothèse dans mon histoire de lutins débiles que les stylos traversaient un portail interdimensionnel, disparaissant ainsi de la vue des humains que nous sommes. Mais bon, ça reste de la fiction. Peut-être vos collègues mentent-ils ; après tout, n’avez-vous pas à maintes reprises emprunté un stylo dans un bureau voisin, stylo que vous aurez emmené sans faire attention et qui traîne désormais on ne sait où. Vous faites donc le tour du bâtiment tel un limier à la poursuite d’un malfrat dont la sudation abondante fait une piste remarquable pour ces chiens dont le flair est exceptionnel. Pas de stylo. Rien, que dalle. Vous abandonnez, la mine basse. Vous allez vous consoler avec un vieux crayon de papier machouillé que vous avez laissé dans le fond d’un tiroir (ou pire, avec les stylos de couleur verte dont personne ne veut), mais ce n’est pas pareil.

3 mois plus tard, vous soulevez un papier pour récupérer un post-it qui vient de glisser sournoisement dessous quand vous le voyez : le stylo, votre stylo ! Toute à la joie d’avoir retrouvé un si bon compagnon (bien qu’un peu ingrat, il faut le reconnaître), vous mettez un moment à percuter que le papier, tout cachotier qu’il est d’avoir dissimulé votre précieux moyen d’écriture, n’est arrivé sur les lieux qu’avant-hier à la faveur de la distribution du courier. Alors où était donc passé ce foutu stylo durant tout ce temps ?**

Des centaines de scientifiques de par le monde se sont penchés sur cette énigme. Sans succès. Certains parmis les plus farfelus (mais aussi les plus sages) ont avancé l’idée en 1987 (à plus ou moins 10 ans près) que les stylos échappaient naturellement aux lois de l’univers, ce qui leur permettrait de temps en temps de gruger l’espace-temps pour s’y dissimuler. Toutes les tentatives de reproduction du phénomène en laboratoire clos ont lamentablement échouées, et pourtant des millions de personnes en sont victimes chaque année, beaucoup plus donc que les enlèvements par des extra-terrestres sodomites. A ce jour, personne n’a de réponse cohérente et les théories s’affrontent.

Cette note est un hommage à Badablam.net.

* La disparition n’est pas systématique. Selon votre indice karmique et le poids du capitaine en phase ascendante, il se peut que vous ayez la chance de retrouver votre stylo, bluffant d’inertie et d’immobilisme.

** Ne demandez pas au stylo, il ne vous le dira pas et vous passerez pour un dingue auprès de vos collègues.

Mise à jour :  Valérie qui s’était déjà penchée sur la question a émis l’hypothèse que les stylos pouvaient avoir une conscience de groupe, car elle les retrouve généralement en grappe. De ce que j’en sais, ça expliquerait que personne n’ait jamais de stylo au moment où on en a le plus besoin. De plus, elle pense que les ciseaux ou les agrapheuses ne sont pas innocentes dans cette affaire, puisqu’à son travail ils perdent 1,3 paire de ciseaux par an et par employé***. Ce qui est somme toute considérable, moi je suis propriétaire de mes ciseaux depuis maintenant 4 ans, et autant pour mon agrapheuse, sans que ceux-ci n’aient jamais manifesté la moindre vélléité de me quitter sournoisement.

*** Je ne me souviens plus des chiffres, j’ai mis au pif.

Je suis une blonde, vite je commente !