Il se trouve que je suis informaticien de métier. Un vrai de vrai, avec des lunettes, mal rasé, geek, amateur de jeux vidéo. Et comme j’aime les clichés, j’assume totalement d’en être un.
Jusque là rien de fantastique, on connait tous un gars qui dit qu’il bosse dans l’informatique. Et on s’empresse de lui demander de réparer de vieux ordinateurs qui n’aspirent qu’à un repos éternel et poussiéreux, ou plus récemment des tablettes et smartphones bas de gamme qui étaient déjà dépassées dès leur achat.
Nous avons tous un jour entendu de la part d’un organisme ou d’un magasin la merveilleuse excuse : « Ah là là là là oui, nous n’avons pas pu traiter votre demande, nous avons un problème informatique. »
Ce qui sous-entend que sans informatique, les gens sont incapables de travailler. Les informaticiens devraient donc être payés plus chers que des traders sous cocaïne. Tout comme un nombre faramineux de professions qui ont été mises en valeur pendant le confinement d’ailleurs.
Mais contrairement à ces braves gens qui ont reçu plus ou moins de remerciements ou applaudissements, les informaticiens ne méritent pas tant que ça une paie faramineuse. Enfin moi si, mais ce que je veux dire c’est que nous ne sommes en réalité pas si indispensables puisque l’informatique en temps normal, ça fonctionne très bien. En fait, tant qu’un humain n’y met pas les pattes, le seul risque c’est la panne matérielle.
Les principaux cas où l’informatique plante sont :
Une mise à jour (des logiciels ou des matériels)
Une fausse manip de quelqu’un sur un logiciel (j’ai rippé chef !)
Un bug parce que le logiciel a mal été testé (le contrôle qualité est très performant pour vous ennuyer, mais nettement moins fiable pour améliorer vos conditions de travail)
Une panne matérielle bloquante, mais dans les moyennes et grosses structures le système est fait pour ne pas crasher lorsqu’un seul matériel plante, les équipements sont doublés pour qu’en cas de panne de l’un d’entre eux, un autre prenne le relais immédiatement.
Lorsque les gens cherchent une bonne excuse pour justifier un retard qui ne passerait pas super bien auprès de leur interlocuteur qui vient leur demander des comptes.
On pourrait donc penser au vu de cette liste (qui n’est pas exhaustive, il y a probablement d’autres cas de plantage) que l’excuse n’intervient que dans 20% des cas. Je vous le dis avec tout mon professionnalisme et sans même invoquer ma mauvaise foi légendaire, c’est une erreur.
Parce qu’un bon informaticien est un informaticien feignant. Il va travailler plus pour en faire moins derrière et ne va donc pas risquer de foutre en l’air sa soirée ou son weekend avec une mise à jour hasardeuse ou un bug de dernière minute2. Et si le développeur est assez malin, il aura inclus des garde-fous pour éviter les fausses manips sur son logiciel3. Bref, les cas de plantage réels ne sont pas si fréquents4.
J’ai donc consulté l’IDMSP, un très sérieux organisme de conseil et de statistique pourtant très peu connu du grand public, qui m’a répondu qu’en réalité quand on annonce au client qu’il y a un problème informatique, c’est une fausse excuse à hauteur de 76%. C’est énorme. Cette étude réalisée à l’échelle internationale par l’Institut du Doigt Mouillé et de la Statistique Pifométrique aurait du secouer les fondations de la relation client et poser les nouvelles bases d’une économie fondée sur le respect d’autrui5.
Sauf que le COVID est passé par là. Et que je ne dirai pas la COVID, parce que c’est un sujet trop sérieux pour qu’on le conjugue au féminin et que la place des femmes sur ce blog est la plupart du temps anecdotique et cantonnée à de l’illustration en tenue légère6. D’ailleurs la preuve :
Mais revenons au COVID. Vous l’aurez vous-même constaté, les organismes auxquels vous avez affaire au quotidien se lâchent carrément ces temps-ci : pour expliquer leurs retards, leurs augmentations de tarifs et les possibles désagréments qu’ils nous font subir, ils mettent tout sur le dos du COVID.
Et vous avez remarqué ? Il y a beaucoup moins de pannes informatiques chez nos interlocuteurs qu’avant l’arrivée de ce virus. Je crois même que le COVID commence à être une excuse pour masquer des plantages informatiques, c’est dire le potentiel excusatoire de ce virus7.
Je pourrais donc vous faire une conclusion étoffée mais je peux pas, j’ai COVID.
Ou de l’année, vu le rythme de publication sur ce blog. ↩
Et c’est pourquoi il existe une règle d’or qui dit : « On ne touche pas à la prod le vendredi ». On y touche en semaine, on y touche le weekend si on a programmé une grosse intervention, mais pas le vendredi. Jamais. ↩
Il y aurait gros à dire sur le fait que ce n’est pas tant le cas que ça, mais on n’est pas là pour pinailler. ↩
Vous aurez noté que je suis parti du postulat que mes confrères étaient tous doués et compétents. Mais s’il y a bien une profession remplie de charlatans, c’est la mienne. Mais si on commence à vouloir inclure le taux de compétence des gens dans cette histoire, on va vite dépasser le taux d’incompréhension moyen de mes rares lecteurs, qui n’est pas beaucoup moins élevé que le mien. ↩
On est bien d’accord que c’est un vœu pieux, les gens étant aussi pénibles en tant que clients qu’en tant que fournisseurs. ↩
Et si on m’en fait le reproche, je répondrai avec véhémence qu’on ne peut plus rien dire maintenant, et qu’on est en train de construire une société de mimolettes, et que comme je suis grand, mâle et blanc, je suis une majorité opprimée qui n’a droit à rien. ↩
Oui je sais, le COVID-19 c’est la maladie qui est déclenchée par le virus et non pas le virus en lui-même. Mais vu qu’aucun autre organisme ne déclenche cette maladie, je trouve idiot d’avoir séparé le virus de la maladie auprès du grand public. ↩
Figurez-vous que mes efforts sont parfois bien mal récompensés. Je ne parle pas de mes pitoyables tentatives de drague pour arriver à faire des cabrioles avec Madame1, mais de choses plus générales et un peu moins situées sous la ceinture.
Allô M. Dric ? Vous venez de gagner 10 000 000€. Et vous êtes si beau en plus.
Par exemple, je prie régulièrement le dieu Guacamol de me faire gagner au loto. Croyez-vous que je sois exaucé ? Et bien non, que dalle. Bien sûr, les grincheux diront que j’aurais plus de chances de gagner si je jouais, au lieu d’espérer qu’un huissier frappe à ma porte un jour en m’annonçant que je suis le premier gagnant multi-millionnaire du loto sans même avoir joué. D’ailleurs tant qu’à rêver, je voudrais que ce soit une dame fort charmante dont le décolleté déborde du chemisier.
Il se trouve que j’avais une tondeuse premier prix achetée dans un magasin au nom évoquant un croisement routier. Et qu’étant peu porté sur la mécanique et le nettoyage, je la laissais plus ou moins dans sa crasse. Mais ça tournait plutôt bien, si on excepte que j’ai plié le guidon (renforcé depuis par mon p’pa), que la traction avait sauté, et que les roues avant avaient tendance à se dévisser. En gros, si on excepte qu’elle était pourrie, elle faisait son office.
Mais quand même, j’étais un peu gêné de la laisser dans un tel état d’abandon, surtout qu’elle n’avait pas un boulot facile la pauvre. Un terrain accidenté, fortement pourvu en herbe à vaches2 et autres saletés végétales, et une surface de tonte largement supérieure à ce qui était écrit dans le manuel, elle était clairement surpassée par les évènements.
Gêné donc, et voulant bien faire, j’ai donc passé un après-midi entier à nettoyer cette épave, à vidanger l’huile, à vérifier la bougie, le filtre à air, les rétroviseurs et l’avertisseur sonore homologué. Fier de moi mais un peu sale (cette tondeuse tournait au charbon, et le décrassage de la chaudière a été un peu mouvementé), je fais le plein et démarre avec enthousiasme l’engin.
Rien ne vaut l’exercice sur le terrain, je commence à tondre la pelouse. Et au bout de 10 minutes, cette satanée machine se met à tousser et à dégager une fumée noire, un peu comme un fumeur régulier au bout de 40 ans.
J’arrête donc la tondeuse, je l’insulte copieusement et je tente de comprendre la source du problème. Évidemment, comme je suis un gros nul en mécanique et en tondeuses, je n’ai pas trouvé. Par contre je suis balèze en Internet, et donc j’ai cherché bravement ce qui pouvait causer un tel désarroi à ma tondeuse. Le Grand Internet et son disciple Google me renvoyèrent dans leur grande bonté une possible piste concernant le filtre à air ou un problème de bougie, ainsi qu’une flopée de pubs super bien ciblées « Achetez une super tondeuse », « promo sur les tondeuses », « rasoirs et tondeuses », « moutons à vendre » et « paiement en 1000 fois pour l’achat de cette tondeuse hors de prix ».
Finalement ce n’était pas du tout le filtre à air, mais le ressort qui commande l’admission d’essence qui était tout détendu, et qui du coup provoquait un embargo régulier sur l’essence. Le moteur, ainsi privé de son précieux carburant, toussait comme un ministre du budget à qui on parle de son compte en suisse. J’ai tenté de bricoler un peu le ressort, ce qui a eu pour effet de mettre le moteur en surrégime aléatoire et de faire un boucan d’enfer, mais au moins je pouvais tondre. En réalité, c’est le fait d’avoir nettoyé la tondeuse qui a provoqué le problème, puisqu’auparavant la crasse bloquait plus ou moins le mécanisme. Comme quoi quand on croit bien faire… Bref, je tondais dans la joie et surtout dans la peine, vu que j’en chiait gravement pour pousser tout ça.
Jusqu’à ce que je remarque à la faveur d’un demi-tour en bout de terrain une grosse pièce en plastique noir non loin de moi. Intrigué, j’ai d’abord pensé que les nord-coréens avaient miné mon terrain avant de me rendre compte qu’il s’agissait en fait de la roue avant gauche de ma tondeuse. Diantre, je tondais sur trois roues. Comme je n’allais pas me laisser désarçonner par la perte d’une roue j’ai continué de tondre sur trois roues, histoire de rentabiliser un peu le plein d’essence.
Je tiens à vous dire qu’il parfaitement possible de tondre avec trois roues. Mais c’est quand même assez éloigné du fonctionnement optimal d’une tondeuse, sauf si celle-ci a été conçue pour ça. Ceci m’a décidé à engloutir mon argent investir dans un nouvel engin, parce que je considère que parfois il faut savoir dire stop au ridicule.
Après avoir étudié en long, en large, en travers et en profondeur le décolleté de Madame, j’en ai fait autant mais avec moins d’intérêt avec les tondeuses.
J’ai pris le top :
glacière réfrigérée
triple lame à quadruple sens rotatif inversé et vertical
rotor de queue
240 chevaux sous le capot
Effet revitalisant au Q10 extra plus
4 roues motrices
Réception satellite/câble/TNT HD
320km/h en pointe
Poignée moulée avec mes empreintes de main
Ecran LCD de 19 pouces
Sèche-cheveux
Connexion 4G là où la 4G n’est pas encore déployée, c’est-à-dire partout en France3
Jets massants
GPS de qualité militaire
Toit panoramique
Attache pour siège bébé (je vous rappelle que nous en avons un autre en route, et que c’est un être testiculé. Oui, un garçon quoi.)
Cette tondeuse était livrée avec une experte en tonte de pelouse, mais Albane n’a pas jugée bon de la garder.
Comme vous le voyez, je n’ai pas lésiné sur la qualité. J’ai dû dilapider mon héritage pour me l’acheter (P’pa, M’man, les gens qui habitent chez vous depuis que vous êtes parti en vacances sont les nouveaux propriétaires, je vous ai loué une caravane au camping municipal pour quand vous rentrerez, mais faudra me rembourser la caution), mais ça vaut clairement le coup.
Et j’ai bien compté, cette tondeuse a environ quatre roues, ce qui est tout à fait honnête et dans la moyenne des engins de ce genre.
Encore que là aussi le taux de réussite ne dépasse pas les 8%, ce qui est assez peu. ↩
Ça ne se fume pas, mais ça pousse à 40cm de haut sans forcer. ↩
Si vous êtes rapide, il est assez intéressant de lire le petit texte en bas des pubs télé qui répertorie les 3 ou 4 endroits en France où on peut capter de la 4G. Si vous souhaitez payer un forfait très cher pour ne pas avoir plus de débit que les autres, prenez un forfait 4G. ↩
Gravure du 2è siècle d'un virus probablement mortel
Quand j’étais petit, je n’étais pas grand. Enfin si, j’étais grand pour mon âge, mais je n’avais encore pas à me voûter pour arriver à manger proprement, à me plier en 12 pour tenir assis dans une Saxo ou à nettoyer toutes les toiles d’araignée avec mes cheveux dans les vieux greniers poussiéreux. Mais ce n’est pas le propos d’aujourd’hui. Quand j’étais petit donc, j’adorais regarder « Il était une fois la vie »1. Des petits bonhommes à l’intérieur du corps qui luttent contre les féroces microbes envahisseurs, c’est tout de même rudement bien pensé.
Environ 20 ans plus tard (on rajeûnit pas), voilà que je trouve depuis quelques temps que mon système immunitaire fait la feignasse. Non que je sois à l’article de la mort (désolé pour tous les vilains jaloux de ma prestance superbe), mais je cumule les petits tracas du genre rhume avec épenchement nasal improbablement élevé, indigestion sournoise et petites douleurs articulaires le matin2. Il y a bien évidemment des raisons scientifiques à ces maux que je vais vous exposer ci-dessous, impatients petits lecteurs.
Je suis allé voir le Professeur Albert Dupuit, éminent chercheur au Centre National des Fouilles Corporelles à But Médical. Lui et son équipe m’ont examiné sur et sous toutes les coutures, se sont réunis dans leur bureau de crise pour se raconter des blagues de Toto, puis sont revenus avec une explication qui augure l’avenir de la médecine, rien que ça.
Ce bon Pr Dupuit m’a emmené dans son bureau, et m’a dit à peu près ceci :
« – Jeune homme, pour commencer vous devez oublier tout ce que vous savez sur le corps humain. Ce sont des foutaises infondées que nous scientifiques racontons aux gens et aux enfants pour nous moquer d’eux.
– Vraiment ? Répondis-je stupéfait. Même pour le coup du spermatozoïde qui féconde l’ovule et tout ?
– Celà va de soi ! Réfléchissez, ça ne vous semble pas grotesque d’envoyer autant de spermatozoïdes pour féconder un seul oeuf qui attend pépère dans son coin ? En réalité les spermatozoïdes ont évidemment des bras, et ce sont eux qui construisent pendant 9 mois le bébé, à partir de ce qu’ils trouvent sur place. Les matériaux sont fournis par le corps de la mère.
– Bon et pour mes soucis alors ?
– Eh bien il existe le viagra mon ami !3
– Non pas ceux là, je parle des microbes et virus que j’attire comme des mouches sur une bous… Hé ! Mais je n’ai aucun problème de libido !
– Oh pardon, c’est tellement fréquent d’habitude. Enfin je reviens à mes moutons. Le corps fonctionne en fait comme un système bancaire mondial vous voyez ?
– Et là c’est la crise ?4
– Tout à fait. Il semblerait que votre système immunitaire soit au bord de la faillite, suite à l’éclatement de la bulle de spéculation intestinale5. Du coup on assiste à des licenciements de masse de globules blancs.
– Je ne comprends pas, pourtant j’ai pris du poids et la graisse se porte bien, surtout aux abdominaux !
– C’est une valeur refuge, comme l’or et les métaux précieux pour nous, on stocke en cas de coup dur. En tout cas vous êtes mal barré.
– Et personne dans mon organisme ne fait quoi que ce soit pour relancer la croissance ?
– Mon pauvre monsieur, votre consommation est au plus bas ! Vos muscles n’achètent plus d’énergie, votre cerveau a à peine les capacités nécessaires pour se rappeler de vous faire respirer, alors pour relancer votre économie corporelle, n’y comptez pas.
– Je suis foutu alors ?
– Hélas, j’ai fait mon maximum mon bon monsieur, mais je n’ai rien qui puisse vous sauver. Je peux cependant vous raconter une excellente blague de Toto que j’ai entendu tout à l’heure et…
– Ca ira merci. »
Nous sommes sortis de son bureau, ses collaborateurs étaient en train de faire un concours de bulles de chewing-gum. N’écoutant que mon courage, je lançai : « Hé, pourriez-vous me dire qui de l’éléphant ou du rhinocéros est le plus balèze ? »
Aux dernières nouvelles, même une intervention de l’armée n’a pas suffit à calmer les scientifiques qui continuent de s’étriper sur cette question capitale. Il paraît également que je ne suis toujours pas mort. Albane me renifle quand même tous les matins pour s’assurer que je ne sens pas trop le cadavre, mais vu mon haleine de poney elle pense que je suis de toute façon décédé il y a plus de trois ans.
Note : Un charlatan marabout du berry m’a signalé que toutes ces âneries n’arriveraient pas si je me remettais sérieusement au sport ou que je boive plus de trois litres de vin par jour.
Et non pas « Plus belle la vie », la sitcom au scénario tellement extravagant que je pourrais passer mon temps à en ricaner. ↩
Non je n’ai pas 80 ballets, mais j’imite super bien le petit vieux. ↩
Je n’ai aucune idée de l’efficacité du Viagra, mais en tout cas je sais que l’exposition à Plus Belle la Vie provoque une chute de la libido. C’était le message subliminal du jour. ↩
Je sais, je prends systématiquement la crise économique actuelle comme sujet pour mes notes. C’est comme critiquer à tout va Plus Belle la Vie, c’est un comique de répétition qui va finir par vous lasser. Par contre je trouve étrange que les scénaristes sous extasie de cette Sitcom invraisemblable n’aient pas pensé à se servir de la crise pour justifier des aventures rocambolesques et improbables. ↩
Je me suis découvert un autre super-pouvoir récemment : mon inconscient sait quand je vais tomber malade, et il me pousse à poser un jour de congé pour quand ça arrivera.
En effet dans la semaine dernière, je me rend compte que j’avais posé mon vendredi. Alors vous allez dire : « Mais quel boulet, il sait même pas quand il est en vacances ! ». Bah oui, c’est l’avantage d’avoir un boulot qui me plaît avec des horaires flexibles et un environnement de travail sympa et sans pression1. Arrive le jeudi soir, je suis tout content d’être en week-end, et pour fêter ça je me pose dans le canapé pour une soirée télé (j’ai une vie palpitante, mais pas toujours).
Et là, c’est le drame. Un vieux mal au bide m’assaille2. Suivi de près par une sympathique envie de renvoyer mon contenu gastrique, le tout saucé par une petite fièvre assez discrète pour ne pas remarquer qu’elle mais suffisante pour mettre en valeur le fait qu’il y a quelque chose qui cloche dans la superbe mécanique de pointe qu’est mon corps.
Je me traîne donc jusqu’à ma chambre, tout en évitant de me vautrer largement dans l’escalier, et je tombe sur le lit comme un immeuble sur une vieille dame. Et là j’ai fait un rêve assez étrange dont je vais bien évidemment vous narrer le contenu :
Dans ce rêve je suis moi, mais en tout petit. je me balade dans mon corps, entouré par une armée de schtroumphfs rouges qui s’en vont combattre le terrible mal qui me ronge affreusement3. Je les suis donc, en évitant de me faire écraser par les gros chars d’assaut en forme de lapin de pâque en chocolat blanc. Ca et là se dandinent d’impressionnants poulets de guerre alors que des éléphants de chasse nous survolent.
Tout ce petit monde file vers l’estomac, qui contrairement à ce que je pensais n’est pas une sorte de poche pleine de liquide nauséabond, mais un vaste champ un peu boueux au centre duquel règne une pagaille intense. Mes troupes corporelles se jettent contre l’armée adverse, qui est composée de minimoys verts pâle, de sumos en gélatine, de monstrueux poneys en réglisse et d’autres horreurs variées et suintantes.
Ca hurle, ça piaille, ça s’insulte dans des langues fleuries avec des mots qui ne le sont pas moins. Les combattants font leur boulot non avec des armes mais en bouffant leurs adversaires. C’est impressionnant de voir mes schtroumpfs ouvrir des gueules béantes et gober quasiment en totalité les minimoys ennemis. Les morts et les bouts de viande fusent un peu partout. Bizarrement je n’ai pas peur, au contraire. Je goûte un bout de poney, m’aperçois que c’est pas mauvais, et me lance dans l’action. Je mords, je broie avec mes énormes chicots, je m’amuse comme un petit fou.
Enfin jusqu’à ce que je tombe contre le général de l’armée ennemie, un gigantesque ballon de volley coiffé de la couronne royale des lutins. Mes troupes se cassent littéralement les dents dessus sans parvenir à le mettre à mal. C’est alors qu’au beau milieu du champ de bataille, j’entends des voix faire des jeux de mots d’une vilainie absolue. Je vois Atchoum, Norbert et Tom Pouce s’avancer en devisant tranquillement, et le général ennemi se dégonfler à vue d’oeil devant la puissance et la majesté de ces petits êtres poilus et courtauds.
Ensuite je me suis réveillé. Avec la bouche pateuse et un morceau de sumo coincé entre les dents. Les deux lutins et le nain étaient toujours en train de papoter sur le lit.
Ensuite je me suis réveillé. Pour de bon cette fois. Et j’ai promis de ne jamais plus essayer de mélanger du nutella avec de la sauce de soja, c’est vraiment trop fort pour moi.
La morale de cette histoire, c’est que raconter des rêves qui ne se sont même pas vraiment produits sur un blog fait tomber sa voiture en panne, la mienne refuse obstinément de démarrer. Même si je la menace de la changer par une saxo bleue qui n’a plus de freins.
J’espère bien susciter une ou deux jalousies avec cette réplique. Pour toute lettre d’insulte, merci d’envoyer ça à Neitanodichou@lutines-en-folie.net. ↩
Puisqu’on parle d’ethnie africaine, le film que j’ai regardé s’appelait shooting dogs et raconte le massacre des Tutsi par les Hutus a Rwanda dans une école. ↩
J’en rajoute un peu, c’est pour le côté grand spectacle. ↩